Le gouvernement kenyan devra répondre à des questions difficiles sur l’attaque de Nairobi

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Par: LIANG Chen |

French.china.org.cn

La pression monte sur les autorités kényanes, une semaine après le carnage survenu dans un centre commercial de Nairobi, avec des questions sur le sort des disparus et des accusations samedi que certains hauts gradés n’auraient pas tenu compte des avertissements de sécurité.

Le président Uhuru Kenyatta a promis de ne pas céder au groupe al-Shabaab, qui a revendiqué le massacre du Westgate Mall et a menacé de mener de nouvelles attaques si le Kenya ne retire pas ses troupes de la Somalie.

Son administration devra répondre à des questions délicates après la fuite d’un rapport de renseignement daté du 13 septembre, qui prévenait du risque élevé d’une attaque. Certains hauts fonctionnaires sont désormais accusés d’avoir traité cette alerte avec trop de désinvolture.

De hauts responsables de la sécurité ont déclaré sous couvert d’anonymat qu’un rapport des renseignements prévenant du risque d’une attaque avait été envoyé aux ministères du Trésor, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi qu’au chef d’État-major des armées.
« Des notes de synthèse ont été rédigées sur l’augmentation des menaces terroristes et sur le risque d’attaques simultanées à Nairobi et à Mombasa autour du 13 et du 20 septembre », indique le rapport, auquel a eu accès le journal The Nation.

Le rapport prévient également qu’Israël, qui entretient des liens étroits en matière de sécurité avec le Kenya, a mis en garde le pays contre des attaques visant les biens appartenant aux Israéliens en septembre, un mois qui comprend plusieurs fêtes juives.

Le Westgate Mall, populaire auprès des expatriés et les Kenyans riches, appartient en partie à des Israéliens et était considéré depuis longtemps comme une cible potentielle.
Les législateurs interrogeront le directeur de l’agence de renseignement NIS, qui est auteur du rapport, et plusieurs autres hauts gradés lundi.
Un haut responsable de la sécurité, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré que l’appareil de sécurité du Kenya n’avait pas suffisamment pris au sérieux les avertissements.

« Il est impossible de dire qu’il n’y avait pas eu d’avertissements sur cette attaque parce que les rapports ont commencé à se multiplier à la fin de l’année dernière. Ils comprenaient des cibles spécifiques, notamment Westgate », a-t-il révélé.
« Ces rapports circulent dans l’ensemble du gouvernement et sont partagés avec les autorités compétentes à des niveaux élevés, mais ils sont toujours traités avec désinvolture. »

Les médias s’intéressent particulièrement à l’éventuelle implication dans la brutale opération commando du 21 septembre de Samantha Lewthwaite, une femme britannique blanche ayant des liens avec des groupes djihadistes.

Les diplomates ont toutefois déclaré qu’aucune preuve ne permettait de confirmer que la « Veuve blanche » avait participé à l’attaque contre le centre commercial Westgate.
Les analystes estiment pour leur part que le peu d’informations disponibles montre le rôle clé joué par les militants actifs au Kenya, qui compte une importante communauté ethnique somalienne.

Les États-Unis ont émis un nouvel avertissement vendredi sur « les risques des voyages au Kenya ». D’autres pays ont également mis en garde leurs citoyens.
Le gouvernement kenyan a réagi avec colère, qualifiant cet avertissement d’« inutile et injustifié » et exhortant Washington à le retirer.

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