Xinhua
Depuis l’annonce du gouvernement nigérien d’auditer les mines d’uranium exploitées par le groupe français Areva, dans le nord du pays, les langues se délient dans tous les milieux à Niamey et la nouvelle semble favorablement accueillie par la population.
A deux mois de la fin du contrat signé il ya 10 ans avec Areva sur l’exploitation des mines d’uranium et dans l’espoir de conclure un nouveau contrat à long terme, cette fois-ci, plus avantageux pour le pays, les autorités nigériennes décident d’ordonner dans les prochains jours un audit de ces mines, apprend- on de sources concordantes à Niamey.
Il est à rappeler que le groupe Areva, deuxième producteur mondial d’uranium, intervient dans l’exploitation, la production et la commercialisation de l’uranium nigérien, depuis l’indépendance du pays en 1960, à travers la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), qui a battu en 2012 son record de production annuelle, la Compagnie minière d’Akouta (Cominak), et bientôt l’usine d’Immouraren, toutes situées dans le département d’Arlit, dans le nord du pays.
Il s’agit pour le Niger à travers ces nouvelles discussions prévues dans quelques semaines, d’obtenir de leur partenaire une augmentation des recettes fiscales ainsi que des engagements pour d’investissements conséquents notamment dans les infrastructures, selon ces mêmes sources.
En effet, après plus de 40 ans d’exploitation de ses gisements d’uranium, 120.000 tonnes d’uranium extraites de son sous-sol par Areva, le gouvernement nigérien estime que « le partenariat est très déséquilibré » en sa défaveur, et semble décidé à le revisiter de sorte que l’exploitation de son principal minerai profite au développement du pays.
Les recettes tirées de l’uranium qui représentent 5% des revenus du pays ne participent pas assez au développement économique et social du pays, estiment les autorités de Niamey.
Le ton a été donné depuis bientôt un an, lorsque le ministre nigérien en charge des Mines, M. Omar Hamidou Tchana disait en octobre dernier, au sortir d’un conseil des ministres, que la volonté du gouvernement est que le partenariat avec Areva soit désormais « gagnant-gagnant ».
« Nous voulons nous asseoir avec AREVA pour qu’ensemble nous trouvions les voies et moyens, pour que l’exploitation des ressources de notre sous-sol profite au développement de notre pays », avait-il fait comprendre.
« Dorénavant, nos richesses doivent profiter à notre peuple pour se soigner, s’éduquer, se nourrir et se développer. Ce qui nous évitera certainement d’occuper le dernier rang mondial, comme l’atteste le dernier rapport du PNUD sur l’indice du développement humain », ont réclamé en avril dernier les étudiants nigériens lors d’une marche de protestation contre Areva à Niamey.
Pour le coordonnateur du Réseau nigérien des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB), M. Ali Idrissa, intervenant une radio internationale, « c’est une très bonne nouvelle pour nous, de savoir que le gouvernement nigérien a entendu notre discours qui a toujours consisté à dire qu’on a été volés et arnaqués dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles du sous-sol de notre pays ».
De son coté, M. Ousmane Djibo, également acteur de la société civile nigérienne, estime que « tout ce qui est audit indépendant et qui concerne les industries extractives, est vraiment la bienvenue. Etant le 2e actionnaire dans toutes lesdites sociétés, le Niger a son mot à dire ». Par ailleurs, il a déploré que le ministre nigérien en charge des Mines accorde l’exclusivité de la nouvelle à une presse étrangère.
Avec l’exploitation de la mine d’Imouraren (Areva), prévue pour 2015, le Niger se hissera au premier rang en Afrique, et second au niveau mondial, de producteur d’uranium, après le Canada, avec une production annuelle qui passerait de 3.000 à 8.000 tonnes, rappelle-t-on.
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