CPI – Le mandat d’arrêt contre Blé Goudé et le deal entre Ouattara, Dramani et Bensouda

BleGoud(6)

Par Hervé Coulibaly avec la collaboration de Patrick Zasso dit Englobal

« Que les ivoiriens sachent que l’extradition de Blé Goudé a été un deal, fait entre l’Etat de Côte-d’Ivoire, la CPI de Bensouda et le Ghana »

Suite à la grâce présidentielle accordée à 3000 prisonniers par le régime Ouattara le ministre ivoirien de la Justice et des Libertés publiques, Mamadou Gnénéma Coulibaly, a publiquement reconnu l’existence d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), à l’encontre de Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes, proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. Je cite « Charles Blé Goudé fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI », a révélé, vendredi 20 septembre 2013 M. Gnénéma Coulibaly, invité au journal de 20H de la RTI1, précisant, que le gouvernement avisera quant à son transfèrement vers la Haye au cas où la CPI rend publique cette requête.

Ses propos que je trouve graves et déplacés, puent le chantage, la manipulation et la propagande. Ce sont des propos qui ne sont pas dignes d’un régime qui se veut respectable, sérieux et sincère. En tenant ces propos, le ministre confirme aux yeux du monde et la communauté internationale qu’il existe en réalité un arrangement entre le gouvernement Ouattara et la Cpi, donc le fait que Laurent Gbagbo soit à la Cpi, Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé, otages du regime Ouattara, est un deal passé entre la Cpi et le régime d’Abidjan, qui ne fait maintenant aucun doute.

Sinon, comment comprendre qu’un ministre de la justice peut de façon officielle et sur une chaîne de télévision, annoncer que Ble Goudé fait l’objet d’un mandat de la Cpi , alors que la cpi elle même, ne s’est jamais prononcée sur ce cas, de façon officielle. Ces dossiers sous scellés de la Cpi dont l’information a été donnée de façon secrète aux autorités ivoiriennes, devaient être sensés gardés au secret de la justice. Le ministre vient de faire une erreur grave de justice qui mérite même sa démission.

Comme le ministre lui même n’a pas eu le courage de dire la vérité aux ivoiriens sur ces dossiers en question, alors je voudrais pour ma part éclairer les ivoiriens sur ce qui s’est passé et pourquoi Blé Goudé a été extradé et pourquoi il ne sera jamais traduit devant la Cpi .

Le deal Dramani, Ouattara, Bensouda

Que les ivoiriens sachent que l’extradition de Blé Goudé a été un deal, fait entre l’Etat de Côte d’Ivoire, la CPI de Bensouda et le Ghana.

Au cours d’une interview, qu’avait accordée, l’agence france presse (Afp) à Blé Goudé au Ghana quelques mois avant son extradition dont la vidéo est encore disponible sur youtoube depuis le 27 juin 2012, le ministre Charles Blé Goudé, selon les questions du journaliste avait officiellement assumé, qu’il était prêt à comparaître devant la Cpi en tant que témoin et c’est ce qui a ébranlé Bensouda et la Cpi. Alors j’invite le ministre à consulter cette vidéo pour comprendre ce qui s’est réellement passé à propos de cette extradition.

A présent, voilà le contenu du deal qui a livré Blé Goudé, aux autorités ivoiriennes que le ministre refuse de dire aux ivoiriens.

Le 22 Décembre 2012, la CPI écrit une note aux Etats que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana concernant le cas Charles Blé Goudé. Cette note fait état des scellés et sous scellés des noms des personalités ivoiriennes que la CPI soupconne de crimes de guerre et de crimes contre l’humainté. Parmis ces noms, nous avons d’un côté madame Simone Gbagbo, Charles Blé Goudé, Dogbo Blé et de l’autre côté, nous avons Soro Kibafori Guillaume, Fofié Kouakou, Cherif Ousmane et Losseni Fofana et enfin Ousmane Coulibaly dit Ben Laden. Les autorités ghanéennes, après avoir lu le texte de la CPI, décident de ceci :

1- Charles Blé Goudé est le seul qui se trouve sur le sol ghanéen
2- Hormis Charles Blé Goudé, toutes les autres personnes sont en Côte d’Ivoire, en prison ou en liberté.
3- Le Ghana sait bien que pèse sur Charles Blé Goudé, une sanction onusienne
4 -Le Ghana vient d’avoir la confirmation de la CPI, par écrit
5- Le Ghana peut supporter la non application du mandat international de la Côte d’Ivoire, mais exclut de supporter celle de la CPI et de l’ONU, donc pour cela le Ghana s’est dit prêt à livrer Charles Blé Goudé à la CPI

1004884_10200199681021857_642096217_n

C’est en ce moment là que rentre en jeu le deal étatique et institutionnel entre d’une part, les Etats de la Côte d’Ivoire et du Ghana et d’autre part la CPI de Bensouda.

La Côte d’Ivoire, étant informée de la saine coopération du Ghana, d’avec la CPI sur le cas Charles Blé Goudé, Ouattara demande une rencontre avec le Président Dramani. Le rendez-vous a été fixé pour la veille de la prestation de serment du tout nouveau Président, à sa résidence privée avec les ministres de la justice et de l’intérieur du Ghana, le procureur général d’Accra et la délégation ivoirienne conduite par Ouattara, Hamed Bakayoko et Gnénéma Coulibaly lui même.

La Côte d’Ivoire demande au Président gGhanéen, l’extradition de Charles Blé Goudé pour éviter au régime Ouattara de se trouver dans l’obligation de livrer ses chefs militaires dont les noms sont surcités et surtout le nom de Soro Guillaume, qui est le Chef des militaires depuis 2002. Le Ghana abdique et décide de livrer Charles Blé Goudé, cette nuit de la veille de prestation de serment.

La CPI de Bensouda demande alors à Ouattara d’accuser Charles Blé Goudé dès son entrée en Côte d’Ivoire de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et de ce fait, l’article 7 du traîté de Rôme ne pourra plus permettre à la CPI d’incriminer Charles Blé Goudé. La Cote d´Iovire obéit. C´est pourquoi, dès son arrivée Charles Blé Goudé est passé devant le juge pour etre accusé des dits crimes afin d’éviter que la CPI ne lance son mandat d’arrêt ouvertement.

Ce deal va se refermer sur Ouattara et la CPI car maître Atlit va revendiquer cet article pour prouver l’incompétence de la CPI à juger Gbagbo en Hollande car la Côte d’ Ivoire est capable de juger pour ces mêmes crimes aujourd hui.

La menace de Soro et des chefs de guerre

Par l’accusation de crimes de guerre contre madame Gbagbo et Charles Blé Goudé donc l’article 7 du traité de Rome doit s’appliquer sur le cas Gbagbo, dixit maître Atlit.
Voilà le deal qui s’est effectué entre le Ghana, la Côte d’Ivoire et la CPI pour éviter que les chefs militaires surcités et Soro Guillaume se liguent contre le pouvoir de Ouattara, que la communauté dite internationale veut à tout prix sauver. Alors si les juges décident de se défaire de leur corpus et chapeau impérialiste et néocolonialiste, le droit va triompher et Gbagbo sera liberé, si au contraire, les juges décident de porter les habits du colon, alors il n’y a pas de doute, Gbagbo aura des problèmes.

Pour dire aux ivoiriens que c’est sous conseil personnel de Bensouda que Ouattara est allé rencontré Dramani, président du Ghana pour le convaincre de livrer Blé Goudé et c’est ce qui a été fait . Bensouda, en le faisant, voulait montrer aux yeux du monde qu’elle avait une crédibilité, car avoir Gbagbo et Blé Goudé à la Cpi serait mal vu à travers le monde, ce qui l’obligerait à livrer Soro Guillaume et certains de ses chefs de guerre. Or, comme nous le savons tous, livrer Guillaume Soro et ses amis chefs de guerre, serait, provoquer immédiatement, la chute du régime Ouattara.

Aujourd’hui cette justice ivoirienne vient de dire qu’elle ne peut plus extrader Simone Gbagbo parce que s’il se trompait de le faire, il se sentirait dans l’obligation d’extrader Soro Guillaume aussi, voilà, ce que les ivoiriens doivent comprendre. Pour dire aux ivoiriens, que Charles Blé Goudé ne sera jamais extradé à la Cpi selon les statuts de Rome sur la Cpi. Bensouda, en demandant à Ouattara de trouver une solution avec le régime du Ghana, venait de se débarrasser du cas Blé Goudé qui est en réalité un innocent et en même temps, sauver le régime de Ouattara d’un soulèvement de Soro Guillaume et de ses amis. Donc que le ministre arrête de distraire le peuple de Côte d’Ivoire, qui a trop souffert de tous ses mensonges et manipulations d’Etats.

Pour terminer je voudrais demander au régime Ouattara et surtout au ministre de la justice de mettre fin à cette parodie de justice, qui pue le chantage, voire la manipulation et la propagande inutiles, indignes d un regime qui se veut respecter et respectable dans la sincérité de sa gestion des affaires étatiques et de libérer purement et simplement Charles Blé Goudé, Simone Gbagbo et tous les autres prisonniers, incarcérés de façon injuste, et surtout créer, les conditions de la libération du Président Laurent Gbagbo pour le retour à la vraie paix, qui est une condition préalable à la réconciliation, à la stabilité et au développement de notre pays.

Patrick Zasso dit Englobal

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook