Coup d’Etat contre la Guinée ? « Ce sont des ailes au sein de l’UFDG qui tirent les ficelles à l’extérieur », dixit le ministre de la sécurité
Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Madifing Diané a animé ce mercredi 25 septembre une conférence de presse. Objectif : faire le point sur la situation des violences qui secouent une partie de la capitale depuis trois jours. Il a profité de cette occasion pour aborder l’article du journal satirique français ‘’Le Canard Enchainé’’ intitulé : « Coup d’Etat imminent à Conakry ? »
Cette conférence s’est tenue en marge d’une réunion de la délégation de la mission d’Observation de la Francophonie pour les élections législatives avec le ministre de la Sécurité. Cette délégation était conduite par l’écrivain congolais Henri Lopez.
Réaction du ministre face à la menace imminente d’un coup d’Etat en Guinée
« Ce n’est pas un secret. Vous l’avez lu [dans le Canard Enchainé], ce n’est pas moi qui le dit. Ce sont des services plus structurés que les miens que sont la CIA et la DGSE français qui le disent. Je le disais tout de suite dans mon introduction : notre richesse est un piège pour nous. Tout le monde nous querelle à cause de notre richesse mais il serait quand même bon qu’au lieu de nous quereller, de venir négocier avec nous sur des bases saines, responsables. Comme on dit : gagnant-gagnant au lieu de nous quereller. L’article que vous avez, il est inadmissible pour un peuple qui se respecte, pour un chef d’Etat digne de ce nom, qu’une ressource naturelle de ton pays soit bradée en moins de 160 millions de dollars et que cette ressource que vous avez bradée dans sa totalité soit cédée en moitié avec environ 2 milliards 500 millions de dollars. Ce n’est pas moi qui le dit mais en son temps, les autorités gouvernementales de Guinée ont pris toutes les dispositions d’informer de la base au sommet. L’Etat guinéen s’est même fait écho de l’enquête des services français et américains pour parler de la situation de ce israélien. Tout le monde le sait. C’est à ciel ouvert. A partir du moment où il y a intérêt, le problème des hommes se pose. C’est la règle aujourd’hui mais nous ne sommes plus dans la jungle où la raison du plus fort est toujours la mieux. Des nations responsables, des nations soucieuses du développement des peuples miséreux assis sur un potentiel économique comme la Guinée, nous avons à nos côtés des responsables des pays étrangers plus forts que nous qui nous assistent dans ce désarroi. Ça s’est connu de tout le monde, allez sur le site. Ça été diffusé à ciel ouvert. Ce n’est pas un tabou. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on avait des informations depuis des mois. Nous travaillons sur la question avec l’appui de nos amis étrangers mais aujourd’hui que c’est à ciel ouvert, nous sommes entrain de nous quereller à cause de ça. Je ne vais pas m’étaler sur le sujet, vous pouvez aller sur n’importe quel site, vous allez lire et vous allez tirer votre conclusion sur la situation. On n’a pas de commentaire à faire. Encore une fois, je suis dans la logique de la sécurité pour la Guinée en cette période d’élections. »
Point de la situation
« Ce n’est un secret pour personne. Ce sont les personnes qui vivent à l’Etranger qui tirent les ficelles. Ce sont ceux-là qui manipulent, qui orientent, qui diffusent. Je dis sur la base des informations que j’ai. Le plus important n’est pas de dire que nous allions aux élections, c’est de sensibiliser sur la nécessité de cette élection parce que cette Assemblée ne peut que contribuer au développement harmonieux de la Guinée. Aujourd’hui, ceux qui incendient, ceux qui tuent ne sont pas des hommes politiques à partir du moment où le président de l’alliance UFDG et d’autres de ses alliés ont appelé à la retenue et ont ensuite affirmé que ceux qui sont dans la rue ne sont pas des militants de leurs partis. Ils ne sont autres que des loubards, des criminels et des assassins qui s’agitent au nom d’un parti politique qui n’est pas impliqué dans cette situation. Ils sont entrain actuellement de faire du tort à tout un peuple, à tous les partis engagés dans les élections législatives. C’est ça la réalité et c’est connu de tout le monde. Nous les avons identifiés et nous garderons ça pour nous jusqu’à ce que nous ayons la possibilité. Ceux qui ont incendié le véhicule de campagne de l’UFDG ne sont autres que des criminels. L’auteur principal est identifié. Ceux qui ont tué, deux d’entre eux, sont arrêtés en ce moment. Nous sommes entrain de faire la part des choses pour situer qui a tué. La Guinée est en danger mais comme je le dis, la ficelle est tirée de l’extérieur et quelques politiques qui ont dérapé de leur option politique sont au cœur de cette agitation. Vous êtes à Conakry, allez voir ceux qui sont dans la rue, regardez leur tranche d’âge, regardez même leur comportement, vous vous rendrez compte qu’ils n’ont rien de militants d’un parti politique. Ceux ne sont autres que des loubards, des criminels que nous avons obligation de cueillir dans les conditions régaliennes. Nous ne serons jamais une force de répression, nous ne nous engagerons jamais dans la tuerie. C’est le piège qui nous est tendu. Mais par les moyens que nous avons, tous services confondus répondent à la situation pour que demain la Guinée puisse en tout cas avoir son Assemblée et amorcer son développement dans l’intérêt inclusif de toute l’Afrique. »
Bilan des violences de ces derniers temps
Selon le directeur général de la police nationale, Mohamed Garé, le bilan n’est pas exhaustif. « Ceux que je peux vous dire, c’est que depuis ces événements de ces derniers jours, pratiquement hier (mardi 24 septembre ndlr), il y a eu deux concessions incendiées. Et vous savez que nous avons perdu un gendarme qui a été tiré à bout portant, des policiers au nombre de sept ont été blessés qui sont au niveau du Camp Samory pour les traitements. Et hier même, nous avons perdu un policier qui a été tiré à bout portant à Sangarédi, il a été inhumé le soir. Des individus ont arrêté et déféré devant le tribunal. Ils ont été trouvés porteurs d’armes de chasse. Pourchassés par la clameur publique, ils ont essayé de dégainer, heureusement l’arme s’est calée. Ils ont été arrêtés et mis à la disposition du Commissariat centrale de Sonfonia. Ce matin, il m’a été présenté des armes qui ont été trouvées abandonnées à Hamdallaye par la direction centrale des unités d’intervention. Donc, pour le moment, je ne peux pas faire de bilan exhaustif. Nous sommes entrain de faire le rapprochement et le moment venu un bilan définitif pourra être communiqué. »
Le ministre rejette la responsabilité des forces de l’ordre
« Cela m’a été effectivement rapporté mais à vrai dire, ce n’est qu’une contrevérité. Nous avons mission de protéger les personnes et les biens. Comment est-ce qu’on peut se transformer en complice de loubards pour aller casser des lieux et même contribuer à voler dans ces logements ? Ce que je peux vous dire, peut-être que l’intervention des services n’a pas été rapide mais je peux vous affirmer que ce sont les forces de sécurité qui ont maîtrisé enfin la situation et ce sont mes services d’incendie qui ont pu maîtriser le feu dans ces maisons. Je l’ai entendu ce matin dans une radio locale que les policiers et les gendarmes couvrent les malfaiteurs pour aller attaquer les familles. Cela m’a surpris mais ça ne m’a pas empêché d’alerter le directeur général en lui demandant après cet entretien de venir avec moi. D’abord, nos hommes sont suffisamment sensibilisés, ils ont tous reçus des formations dans le cadre de la FOSSEL, dans le cadre des droits humains et la dangerosité du moment. Ils sont suffisamment formés mais cela ne nous empêchera pas quand même d’approcher le commandement de la gendarmerie pour que nos hommes soient suffisamment sensibilisés pour qu’ils fassent attention à leur comportement sans pour autant affirmer, je peux même dire que c’est du mensonge … »
Source: guineenews.org
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