Deux Françaises tuées dans l’attaque “terroriste” de Nairobi, au moins 39 morts

Siegfried Modola/Reuters
Siegfried Modola/Reuters

Au moins 39 personnes, dont deux Françaises, ont été tuées samedi dans un centre commercial de Nairobi, au Kenya, dans une attaque qualifiée de “terroriste” par des membres des forces de sécurité kényanes.

Des hommes vêtus de noir et masqués, à l’identité inconnue mais s’exprimant en arabe ou en somali, principale langue parlée dans la Corne de l’Afrique, selon des témoins, ont attaqué samedi un centre commercial bondé de clients, tirant à l’arme automatique et jetant des grenades. Au moins 39 personnes, dont deux Françaises, ont été tuées et 150 ont été blessées dans cette attaque, selon la présidence kényane.

Dans un communiqué publié samedi peu après 22h30 évoquant cette “attaque terroriste en cours”, François Hollande a confirmé que “deux Françaises ont été tuées dans cet acte ignoble qui a déjà fait de nombreuses victimes”. Les identités n’ont pas été précisées. Le chef de l’Etat “condamne avec la plus grande fermeté ce lâche attentat et il partage la douleur de la famille de nos compatriotes. Il exprime sa totale solidarité avec les autorités kényanes”, ajoute le texte.

Jonathan Kalan /AP
Jonathan Kalan /AP

L’attaque revendiquée

“Le style de l’attaque et la manière dont ils (les assaillants) parlaient à leurs cibles montrent clairement qu’il s’agit d’une attaque bien préparée par un groupe terroriste”, a déclaré l’un des responsables policiers à l’AFP, précisant que le commando comptait jusqu’à dix membres. Samedi soir sur leur compte Twitter, les Shebab somaliens liés à Al-Qaïda ont revendiqué l’attaque.

Proche du siège local des Nations unies, ce centre commercial est régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaïda, tels les insurgés somaliens shebab, qui ont souvent menacé de mener des attaques sur le territoire kényan à cause du soutien militaire de Nairobi au gouvernement somalien. Une source sécuritaire a annoncé, samedi dans la soirée, à l’AFP que la police et l’armée kényanes sont parvenues à isoler et à encercler les survivants du commando armé.

Le souvenir de l’attentat de 1998
Des clients et employés du centre commercial “Westgate Mall” continuaient d’en émerger par petits groupes en fin de soirée. Une cliente sortie du centre a indiqué y avoir passé six heures à se cacher avant d’être secourue.”J’étais dans un café lorsque j’ai entendu des coups de feu et des explosions. Ensuite j’ai couru pour me cacher dans un magasin. J’ai passé six heures là-dedans”, a raconté la femme qui n’a pas voulu décliner son identité.

Le Département d’Etat a annoncé samedi qu’un nombre indéterminé de ressortissants américains ont été blessés dans l’attaque. Selon le chef de la diplomatie britannique William Hague, des Britanniques sont “sans aucun doute” parmi les victimes de l’attentat. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a dit suivre avec “beaucoup d’inquiétude” l’attentat de Nairobi et a contacté le président kényan, a annoncé samedi son porte-parole Martin Nesirky. L’attaque est inédite dans la capitale kényane et pourrait être l’attentat le plus meurtrier depuis l’attaque-suicide d’al-Qaïda qui avait visé en août 1998 l’ambassade américaine de Nairobi et fait plus de 200 morts.

M.B. et G.V. (avec AFP) – leJDD.f

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