Le Délégué national à la Communication de LIDER met à nu les contrevérités et la mémoire à géométrie variable de l’exilé ivoirien et clôt une polémique futile au vu des enjeux pour les populations de Côte d’Ivoire.
Par Benson de Gnacabi | LIDER | 18 septembre 2013
J’ai pris note hier matin, à travers la presse, d’un démenti apporté par Koné Katinan Justin, au sujet de propos tenus par le Pr. Koulibaly lors de l’émission télévisée «Entretien avec…» sur la chaine privée camerounaise Stv2 le 12 septembre passé.
Il apparaît que visiblement, le sieur Katinan a une relation conflictuelle avec la vérité. Le «démenti» regorge de contrevérités et d’inexactitudes assez surprenantes de la part de quelqu’un qui prétend être guidé par la sincérité.
Premièrement, le sieur Katinan est visiblement fâché avec la vérité des faits :
· Il attribue au Pr. Koulibaly les propos suivants et je cite : «J’ai fait lire ma déclaration de reconnaissance de Monsieur Ouattara comme président de la République par un Conseiller spécial du président Laurent Gbagbo, Kadet Bertin et par Koné Katinan à Accra et par Miaka Ouretto à Abidjan».
L’écoute de l’entretien télévisé du Pr. Koulibaly donne pourtant autre chose : «Ceci étant, en liaison avec un des conseillers de Gbagbo, militant du FPI, Kadet Bertin, à Accra, Koné Katinan, qui est devenu porte-parole, à Accra, et Miaka Oureto, secrétaire général du parti à Abidjan, j’ai rédigé une déclaration, vue, lue pour certains au téléphone, envoyée par mail à d’autres, qui ont corrigé et puis m’ont dit : il faut signer cette déclaration, assurer vos responsabilités et signer au nom du parti. Nous reconnaissons Ouattara comme président de la république et puis comme ça, il laisse nos militants, nous sortons de la belligérance et puis nous organisons nos forces. Je l’ai fait et puis bon, par la suite, le schéma, tel que je le voyais, n’a pas été du goût de tout le monde.» Il est intéressant de constater que la mémoire de M. Katinan, qui l’autorise à se souvenir avec tellement d’acuité de conversations putatives qui auraient eu lieu il y a 2 ans et demi, ne lui permet pas de retranscrire avec exactitude des propos prononcés dans une émission télévisée diffusée 4 jours plus tôt, rediffusée la veille et disponible à l’envi sur youtube ou sur le site de LIDER (http://wp.me/p3K66Y-xV).
· M. Katinan prétend que pour lui, Mamadou Koulibaly constituait le seul acteur sur lequel il comptait pour «le retour immédiat du président de la République illégalement enlevé.» Il poursuit, et je cite : «J’en ai même la ferme conviction, malgré le fait que dès l’arrestation du président Laurent Gbagbo, le professeur Mamadou Koulibaly, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, se fût précipitamment rendu à l’Hôtel du Golf, pour rencontrer Monsieur Ouattara. C’est donc en toute hâte, le lendemain de mon arrivée à Accra, que je cherche à rejoindre le professeur Mamadou Koulibaly au téléphone, pour lui signifier mon arrivée et également lui exprimer toute ma volonté de me mettre à sa disposition pour la suite du combat, tel que je l’imaginais.» Il convient ici de rappeler à l’auteur que le Pr. Koulibaly a honoré l’audience – et non fait allégeance – à laquelle l’a convié le président Ouattara le 20 avril 2011, ce qui place cette rencontre à 9 jours de l’arrestation de M. Gbagbo. Cela relativise sensiblement la compréhension de la notion de temps utilisée par l’auteur, mais laisse surtout éclater dans toute sa laideur la créativité narrative de M. Katinan, à moins que celui-ci soit doté d’un don de voyance – qui semble, à posteriori, être assez répandu dans les rangs de l’ex parti au pouvoir – qui lui aurait permis, le 13 avril 2011, de tirer les conclusions d’une rencontre Koulibaly-Ouattara qui n’aura lieu que le 20 avril 2011.
· La retranscription de la conversation téléphonique du 21 avril, telle que narrée par l’exilé, tendrait à vouloir nous faire croire qu’il n’a à aucun moment évoqué la visite, la veille, de son interlocuteur au Golf Hotel, visite qui semblait pourtant l’avoir fortement ébranlé, mais ne l’empêchait pas d’être et je cite : «heureux et très enthousiaste» d’avoir finalement le Pr. Koulibaly au téléphone. Etrange, non ?
· Il affirme avoir appelé le Pr. Koulibaly le 14 avril, ne pas l’avoir eu au téléphone et l’avoir rappelé une semaine plus tard, soit le 21 avril. Au cours de cette conversation téléphonique du 21 avril, le Pr. Koulibaly lui aurait annoncé et je cite: «Je vais aux USA dès le lundi prochain (lundi 18 avril), à mon retour on se verra». Donc, selon le champion de la citation et des guillemets Koné Katinan, le Pr. Koulibaly lui dit le 21 avril qu’il se rendra aux Usa une semaine plus tard, le 18 avril. Pour tout être humain normal, le 18 avril vient pourtant 3 jours avant le 21 avril et non une semaine après, mais pas pour l’ex-ministre délégué au Budget, que l’on aurait pourtant pu espérer plus à l’aise avec les chiffres.
· Dans l’énumération des participants à la réunion d’Accra qu’il produit, il omet de mentionner la présence de Messieurs Guiriéoulou Emile et Porquet Désiré. Il prétend aussi que certaines personnes présentes ont refusé de signer la liste de présence alors que personne ne l’a signée, mais tous y ont porté leurs noms et prénoms.
· L’auteur ne rechigne pas à signer son pamphlet avec la mention «Le Ministre Koné Katinan», se parant ainsi d’atours et usurpant un titre qui ne lui reviennent plus depuis fort longtemps, ce qui me semble assez rassurant quand on voit à quel degré il méconnait la législation de son pays et avec quelle facilité il travestit la réalité. M. Katinan souhaitait donc voir le Pr. Koulibaly assurer l’intérim après l’arrestation de Laurent Gbagbo ? La belle affaire ! Mais M. Katinan, pourtant si leste à accoler le titre de ministre à son patronyme, ne sait-il pas que la vacance du pouvoir doit être constatée par le Conseil constitutionnel sur requête du gouvernement, approuvée à la majorité de ses membres, selon l’article 40 de la Constitution ? L’ex éphémère ministre-délégué du Budget du régime Gbagbo pourrait-il produire la requête que le gouvernement auquel il appartenait aurait transmise à cette fin au Conseil constitutionnel ?
Deuxièmement, je constate que M. Katinan ne nie pas avoir été informé par le Pr. Koulibaly de son intention de faire une déclaration de reconnaissance du président Ouattara. Le Pr. Koulibaly n’a pas dit autre chose lors de son interview avec M. Ngogang. M. Katinan souligne qu’il n’était pas d’accord avec cette option, ce qui rejoint également les propos du Pr. Koulibaly. En effet, celui-ci dit textuellement : «Par la suite, le schéma, tel que je le voyais, n’a pas été du goût de tout le monde.»
Je me pose la question : Comment quelqu’un qui s’embrouille tellement sur des choses aussi simples à retenir que des dates, des faits, des procédures et des personnes peut-il avoir un souvenir si précis de sa conversation téléphonique avec le Pr. Koulibaly, pour aller jusqu’à la relater, en mettant des guillemets aux propos qu’il attribue à son interlocuteur ? J’espère que M. Katinan dispose de preuves tangibles pour étayer ses dires. Plutôt que de produire ce long pamphlet conjectural et truffé d’incohérences, n’aurait-il pas été plus simple et plus crédible que M. Katinan fasse parvenir l’enregistrement audio de sa conversation avec le Pr. Koulibaly à la chaîne de télé concernée, qui pourrait le diffuser en qualité de démenti factuel ? Idéalement, il pourrait également y adjoindre le compte-rendu de la réunion qu’il évoque.
Soyons sérieux. Il est manifeste que M. Katinan peine à exister sur la scène politico-médiatique depuis la sortie de prison des dirigeants de son parti, qui ne cachent pas leurs ambitions présidentielles. Il est donc compréhensible qu’il soit à la recherche désespérée d’une visibilité médiatique. Il serait simplement plus judicieux qu’il procède à cette quête sans tomber dans le ridicule ni avoir recours au mensonge et à la diffamation, pour laquelle des poursuites pourraient être engagées contre lui.
Ceci étant posé, le Pr. Koulibaly, la direction et les militants de LIDER ont des choses autrement plus importantes à faire que de réagir aux lamentables agitations désespérées d’individus manifestement bloqués dans un monde illusoire où incantations, mensonges, pleutrerie, égarement et refus de la réalité foisonnent.
La Côte d’Ivoire va mal. Alors que d’autres se couchaient en refusant de continuer le combat, LIDER a été crée pour s’opposer à la mauvaise gouvernance, à l’autocratie et à la violence du régime Ouattara et pour proposer des alternatives efficaces pour le progrès social aux populations suffisamment spoliées, exploitées et malmenées par une classe politique avide d’hyper pouvoir, de division et de violence et qui, tous bords confondus, comprend la gestion de l’Etat comme un gâteau devant être partagé entre un triangle néfaste de partis politiques ayant lamentablement échoué à sortir le peuple ivoirien de la pauvreté et à instaurer justice, liberté, apaisement et prospérité pour tous.
Benson de Gnacabi
Délégué national LIDER à la Communication
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