La Côte d’Ivoire s’engage à » prendre les mesures nécessaires » pour la levée de l’embargo instaurée par les Nations unies sur ses diamants après le déclenchement de la rébellion armée qui a littéralement coupé le pays en deux entre 2002 et 2010.
A l’issue d’un conseil des ministres mercredi, le gouvernement ivoirien a autorisé son ministre de l’Industrie et des Mines à « prendre les mesures nécessaires en vue de faire aboutir le processus de levée de l’embargo imposé à la Côte d’Ivoire en 2005 par le conseil de sécurité des Nations unies, sur la commercialisation de ses diamants », selon un communiqué succinct de la réunion transmis. « L’aboutissement de ce processus de levée de l’embargo est fondamental pour le développement de l’industrie diamantifère » du pays, souligne le gouvernement. En 2005, suite à une résolution de l’Onu, interdiction a été faite à tous les Etats d’importer des diamants bruts provenant de Côte d’Ivoire. Le pays était accusé d’extraire illégalement des diamants dans la zone contrôlée par les Forces nouvelles (ex rébellion du Nord) et de les mettre sur le marché international. Selon une organisation non gouvernementale anglo-saxonne, Global Witness, ce trafic constituait « le nerf de la guerre » de l’ex-rébellion qui pouvait extraire « jusqu’à 300 000 carats chaque année ». Des sources officielles ivoiriennes estimaient en 2005 à environ « 25 millions de dollars, soit plus de 40 milliards de francs CFA, le revenu annuel de ce trafic qui permet aux ex- rebelles de financer leur effort de guerre ». Après la signature des accords de paix inter-ivoiriens de Ouagadougou (2007) et l’élection présidentielle de 2010, les autorités ivoiriennes ont mis en oeuvre des actions pour faire respecter les règles du processus de Kimberley, à travers le retour de l’administration minière dans le nord du pays pour surveiller les activités minières. Le processus de Kimberley est le système international de certification des diamants visant à empêcher l’accès des diamants des conflits armés au marché international. Le gouvernement a, en outre, installé un secrétariat permanent de la Représentation en Côte d’Ivoire du processus de Kimberley pour assurer la traçabilité des diamants du pays par l’identification des exploitants, des ouvriers et collecteurs en vue de « prouver que ni la guerre, ni le sang, ni la sueur d’enfants mineurs ou d’enfants-soldats ne participent à la production minière nationale ». Les mines étant encore exploitées clandestinement et de façon artisanale, le meilleur moyen d’en finir avec la contrebande et les exploitations clandestines est de lever l’embargo afin de permettre à l’Etat de bénéficier des retombées économiques et financières de l’activité, estime l’administration minière.
Xinhua
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