« J’ai été détenu au secret pendant 13 jours à la Dst. Je ne voyais pas le jour ni personne. Sur les 13 jours, j’ai été interrogé pendant 8 jours. Dans de telles conditions, les gens voulaient entendre ce qu’ils avaient envie d’entendre et non la réalité des faits que je leur racontais. C’est pendant que j’étais gardé au secret que Hamed Bakayoko est allé faire son one man show à la télévision », révèle Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense du premier gouvernement de Laurent Gbagbo. Il recevait le vendredi 6 septembre 2013, les femmes du Front populaire ivoirien dans le cadre des visites qu’elles ont instituées pour soutenir les ex-prisonniers politiques.
Comme toute la Côte d’Ivoire entière, victime de pillages et de banditisme des combattants d’Alassane Ouattara, Lida Kouassi totalement démuni, vit chez son frère, lui-même victime de pillage. C’est donc une grande victime accueillie par une autre victime du pouvoir. Il est revenu sur son extradition spectaculaire faite sans observer un minimum de droit. Lida Kouassi a expliqué qu’il était d’abord au Ghana avant de se retrouver au Togo sur proposition de son ami qui a bien voulu l’accueillir compte tenu de leur amitié. « Le jour où Ouattara est arrivé au Togo, j’étais à la maison quand la police est venue me chercher à 9 h. Sans aucun mandat, on a perquisitionné la maison sans rien y trouver de compromettant » souligne-t-il. Mais, à l’en croire, malgré tout il été conduit à la police où pour distraire les Ivoiriens qui s’étaient mobilisés pour ma libération, on a fait croire qu’il serait remis en liberté parce que la perquisition n’a rien livré.
Laurent Gbagbo
Au dire du concerné, contre toute attente, il a été conduit à l’aéroport quand les Ivoiriens se sont retirés après l’assurance donnée par la police sur sa libération. « A l’aéroport, je trouve un avion de l’Etat de Côte d’Ivoire avec les Frci. Je comprends alors que je vais être extradé. Quand j’ai dit que je suis un réfugié et vu ce statut, j’ai des droits, les Frci qui m’ont déjà mis les menottes se sont jetés sur moi pour me battre en me lançant des injures inimaginables. Les mains au dos, je ne pouvais pas me défendre. Je saignais parce que j’ai reçu des coups et les menottes m’ont broyé la chair quand je me débattais devant les coups », poursuit Lida Kouassi. Qui indique qu’arrivé à l’aéroport d’Abidjan, il a trouvé toute la presse ameutée. « Comme je saignais, pendant que mes mains sont menottées au dos, on a essuyé mon sang et on m’a mis une veste pour cacher les blessures de mes bras ». Selon lui après la détention au secret à la Dst, on l’a conduit à Bouna où il a rejoint Affi N’Guessan et Michel Gbagbo. Lida Kouassi a également relaté comment l’attaque de la résidence de Gbagbo a débuté au moment il sortait de cette résidence. « J’étais avec d’autres personnes et Gbagbo venait juste de nous accompagner au portail. Au moment où on s’apprêtait à monter dans la voiture, l’attaque de sa résidence a commencé et un obus est tombé dans la foule des jeunes amassés dans la cour ». «Gbagbo reste le socle qui réconcilie» « Ce que ce régime a semé comme haine et tueries est tellement fort. Le tissu social est disloqué. Il n’y a plus de cohésion ni harmonie entre les Ivoiriens », reconnaît Lida. « Là où ces gens l’ont plongé, il n’y a que Laurent Gbagbo pour parler aux Ivoiriens. Il est le socle de la réconciliation des Ivoiriens. Et je n’ai aucun doute que Gbagbo va revenir. C’est maintenant que nous devons faire la refondation de la Côte d’Ivoire avec le FPI.
Au nord toutes les populations ne sont pas RDR
La refondation est l’idée de Gbagbo. Nous étions pressés. C’est maintenant que nous devons la faire », prometil. Mais, il réalise que ce que vit la Côte d’Ivoire est l’œuvre de l’impérialisme qui a sévi en Lybie, en Syrie, en Irak, en Tunisie, Egypte et …« L’impérialisme utilise les frères, les uns contre les autres. C’est pour cela que nous ne devons pas voir les frères du Nord en ennemis. Si nous le faisons, nous nous trompons. Nous venons de Bouna où les populations ne sont pas Rdr comme on veut le faire croire »,a-t-il révélé. Lida Kouassi a exhorté les femmes du FPI à jouer les sentinelles en veillant à l’unité du parti. « Des gens ont voulu emporter le parti pour en faire ce qu’ils voulaient. Ils ont euxmêmes été emportés ». Il a par ailleurs expliqué combien il a vécu une tentative de son exécution par les combattants de Ouattara avant de prendre la route de l’exil après avoir littéralement pillé tout chez lui. Marie Odette Lorougnon, secrétaire nationale de l’OFFPI a souligné que le pouvoir a tué beaucoup dans les rangs du FPI. En l’occurrence, Boga Doudou, Yodé Gnoléba, Dagrou Loula, Dali Oblé, Tagro, Bouhoun, Gomont, Gnan Raymond, Baby Dominique et bien d’autres. « Lida, tu es rescapé. Tu es sorti du camp Boiro de la Côte d’Ivoire. Nous devons œuvrer à l’union et éviter le discours qui divise et marginalise »,a-t-elle recommandé d’emblée. Elle a ensuite procédé à sa purification en lui remettant 2 coqs blancs. Pour Assouma Juliette, porte parole de l’OFFPI, Lida Kouassi n’était pas en prison. Il était en mission divine. « Tu as bien accompli ta mission pour qu’arrive Laurent Gbagbo. Tu as débrayé la route pour Gbagbo. Tu es notre fierté »
Benjamin Koré
Notre Voie
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook