Côte d’Ivoire – Ce qui attend Abéhi et Séka Séka le 2 et le 30 octobre prochain

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Révélations de Ange Kessi Kouamé…

Le Nouveau Courrier

Le commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, a levé un coin du voile, par le canal de « abidjan.net TV», sur les dossiers du tribunal militaire qui vont défrayer la chronique dans les prochains jours.

Contrairement aux détenus civils qui bénéficient progressivement de liberté provisoire, les militaires quant à eux passent immédiatement devant le juge pour écoper de peine d’emprisonnement. Après le général Dogbo Blé, ex-patron de la garde républicaine, jugé et condamné, c’est au tour des commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka Yapo, dit « Séka Séka », respectivement ex-patron du Groupe d’escadron blindé (Geb) à Agban et aide de camp de Simone Gbagbo.

Selon le procureur militaire Ange Kessi, ces deux ex-chefs militaires sous le régime du président Laurent Gbagbo passeront en procès entre le 2 et le 30 octobre prochain. Le premier responsable du parquet militaire a justifié la lenteur du dossier par le fait qu’il «faut préparer le procès à travers une enquête sérieuse.» Il a également rappelé la période de vacances judiciaires qui a contraint les hommes de droit à suspendre les différents procès au tribunal militaire. «Le procès de Abéhi et Séka Séka n’aura pas lieu dans la petite salle du tribunal militaire. Elle sera délocalisée, ce sera une audience foraine. Ce sera soit à l’école de police ou au 1er bataillon militaire», a révélé Ange Kessi, avant de préciser, déclinant subtilement sa responsabilité dans le maintien en détention abusif des ex-Fds, que «quand j’arrête un militaire ou un policier, j’ai 10 jours pour le juger. Si sa détention doit être prolongée, il faut que son ministre de tutelle m’en donne l’autorisation.» Le régime Ouattara reproche à l’officier de gendarmerie le «massacre des femmes d’Abobo et des militants du Rhdp au moment de l’installation de Brou Aka Pascal à la Rti».

Au commandant Séka Séka, le commissaire du gouvernement reproche l’assassinat du général Robert Guei. Selon lui, le mis en cause avait avoué, lors de son audition, avoir exécuté l’ex-chef de la junte et son épouse. «L’enquête est terminée et nous avons inculpé quatre personnes (…). Il s’agit du commandant Séka Séka, inculpé pour « enlèvement et assassinat», du général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, et du lieutenant colonel Katé Gnatoa, accusé de « complicité d’enlèvement et d’assassinat » avait-il déclaré. Plusieurs autres chefs d’accusation sont retenus contre le commandant Séka Séka, arrêté en juin 2011 à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, dont la disparition du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer.

Le commissaire du gouvernement en poste depuis 1999 (sous Bédié, Guéi, Gbagbo et maintenant Ouattara) a ensuite fait le point de l’ensemble des dossiers aux mains de son institution. Près de 800 dossiers sont traités par son tribunal depuis le début de l’année 2013. Avec la réouverture de la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (Mama), en novembre 2011, on compte au total au total 2000 dossiers à ce jour. 440 militaires ont été arrêtés depuis cette même date, et 146 continuent de croupir en prison. Les autres ont soit été jugés, reconnus non coupables ou ont bénéficié d’un non-lieu ou d’une liberté provisoire. Ange Kessi Kouamé a également révélé que parmi les militaires incarcérés, il y a 33 ex-combattants, non immatriculés, qui croupissent dans les cellules de la prison militaire.

Gilles Naismon

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