Le projet de logements sociaux s’est embourbé. Et avec lui, la joie et l’engouement qu’il suscitait à son lancement. Plusieurs difficultés seraient à l’origine notamment les questions de terrain et la brouille entre les coordonnateurs (le ministère et ses structures sous tutelle). Dans cette grisaille, les 54.585 souscripteurs sont gagnés de plus en plus par l’inquiétude et la déception. Le président de la République, Alassane Ouattara qui accorde une place de choix à ce projet social doit prendre en main le dossier. Sinon…
Le projet des logements sociaux en Côte d’Ivoire tourne en rond. Et pourtant, c’est l’un des pans essentiels du programme de gouvernement du président de la République, Alassane Ouattara. Il en avait d’ailleurs fait une promesse tout le long de sa campagne électorale. Quelque temps après le lancement de ce projet d’intérêt national, c’est la brouille totale. La machine est grippée. En effet, selon nos sources, le courant ne passe plus entre le ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, Mamadou Sanogo et certains de ces collaborateurs. Notamment le Directeur général de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi), Camara Loukimane et celui de l’Agence de Gestion Foncière (AGEF), M. Lamine Coulibaly. Ces derniers à en croire nos sources, seraient dans le collimateur du ministre depuis un certain moment. L’on se rappelle, au mois de juin dernier, le recrutement d’une quarantaine d’agents pour travailler sur les dossiers des souscripteurs avait créé un «clash» entre le ministère et la Sicogi. En l’absence du directeur général de cette structure, en mission, des policiers avaient pris possession des lieux devant servir au traitement des dossiers des personnes ayant souscrit à l’opération. Cette situation avait eu un véritable impact sur la suite du processus. Cela avait occasionné un arrêt momentané du projet pendant plus d’une semaine. Nos sources révèlent que ces faits auraient brouillé les relations entre le ministre Mamadou Sanogo et le directeur général de la Sicogi. Eu égard à ce fait, nos sources avancent que Camara Loukimane serait sur la sellette. Le chef du service de la Promotion de l’acquisition à la propriété foncière serait pressenti à sa place.
Le ministre et le DG de l’Agef à couteaux tirés
L’autre dossier brûlant dans le viseur du ministre est celui de l’Agef. Le ministre n’a pas du tout digéré le fait que le patron de cette structure ait adressé un courrier à la présidence sans son consentement. Il a décrié haut et fort le fait que ce dernier l’ait outrepassé dans une récente interview qu’il a accordée à un confrère. «Je trouve qu’un directeur général qui est sous la tutelle d’un ministre n’a pas le droit d’écrire à la Présidence, c’est un manque de loyauté envers ce ministre. Je m’élève contre cette attitude. Je me demande bien ce que cache cette affaire. C’est comme si moi, au lieu d’écrire au Premier ministre, mon supérieur hiérarchique lorsqu’il y a un problème, je m’adresse directement à la Présidence », avait-t-il décrié. En application d’un courrier datant du 19 juillet 2013, n°2894/MCUAU/CAB/ SPAPF/ TM/ KCM, le directeur général de l’Agef après avoir libellé trois chèques d’un montant total de 200 millions FCFA pour le règlement de la caution de réservation des parcelles obtenues auprès des communautés villageoises de Songon Kassemblé, d’Adjamé-Bingerville et de Modeste avait pris ses précautions, en adressant un courrier à la Présidence sans se référer au préalable au ministre Sanogo Mamadou, son patron. Cette attitude aurait fortement déplu au ministre. Sans commentaire. L’on s’aperçoit bien que les relations entre le ministre et son collaborateur ne sont plus au beau fixe. Pendant que sa majesté Nanan Kanga Assoumou, roi de Moossou critique la démarche de ceux qui ont négocié avec le chef Konney Awa Simon, ce conflit continue d’éclabousser le ministre de tutelle, pilote du projet. Du coup, c’est la confusion totale autour des 81 ha acquis par le ministère à Modeste. Toute chose qui freine l’avancement de l’opération. Pour laver l’affront, un proche du ministre Mamadou Sanogo, serait en pôle position pour succéder à Lamine Coulibaly à l’Agef. Si ces bouleversements au sein de ces structures se confirment, ils viendront s’ajouter aux récentes révocations de Bamba Anzoumana, ex- Directeur Général de la Construction, de l’Assainissement et de la Maintenance, Bamba Youssouf, Directeur du Domaine Urbain (DDU), Tapé Zékré Pascal de l’Assainissement et du Drainage, et du PCA de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD), Touré Kalifa.
B. SORO
Le Mandat
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