Viols des textes, violence politique, le parti de Ouattara “contamine” le PDCI version Bédié

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La pathologie de la violation systématique des normes légales et de la violence politique consubstantielle au Rdr est irrémédiablement en train de miner le Pdci. Le parti des républicains, le Rdr qui est à la fois le vecteur et l’agent pathogène de cette maladie a littéralement inoculé le parti cinquantenaire sous l’ère Bédié de ses pratiques rétrogrades de violences de toute nature. Sans compter les atteintes et piétements des dispositions statutaires qui, comme on le sait, sont la fiche identitaire du Rdr et consubstantielle à sa naissance depuis 1994. Mais qui élisent manifestement domicile au Pdci. Qui en paroles comme en actes a rejoint le parti au pouvoir. Et la perspective de l’élection présidentielle au prochain congrès du Pdci-Rda, pousse de nombreux de ses animateurs, à commencer par Bédié lui-même, à s’inscrire dans une logique aux antipodes de la normalité.

Violation des textes, la passe faite au parti de Bédié

Il ne serait aucunement pas blasphématoire dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire de dire que le Rdr a donné le coup d’envoi des pratiques tendant à fouler aux pieds les textes qui régissent l’entité morale. Il nous a suffi d’observer qu’au terme de l’élection présidentielle de 2010, le candidat «élu» du Rdr, Ouattara a réédité une réalité dans laquelle son parti excelle et se retrouve le mieux. Au moment où les Ivoiriens s’attendaient à ce que le nouveau Président applique la loi fondamentale en déclarant son patrimoine et en justifier l’origine, comme l’exige l’article 35 de la Constitution, notre assermenté s’est simplement limité à citer la formule consacrée : «Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution…».

Voila qui est bien dit mais qui constitue un parjure invétéré à la loi, quand paradoxalement il soumet son gouvernement à une charte de bonne conduite, décidée le mardi 9 août 2011. Et contre toute attente, son allié de circonstance, Bédié, qui y a subitement trouvé un intérêt, va dans un baroud d’honneur, s’ériger en fossoyeur de textes en suivant les traces de son collègue d’infortune. Il en a fait une première démonstration. Non sans récidiver. A la question de savoir pour lui Bédié qui a 79 ans, s’il
n’est pas exclu par les textes, selon que les statuts du parti prescrivent une limite de 75 ans pour être candidat, la réponse est tout aussi incongrue que l’objet visé «… l’âge de 75 ans a été aboli au niveau de l’Etat de l’action présidentielle à Marcoussis. Et pour le prochain congrès, il s’agit pour le parti de faire comme au niveau de l’élection présidentielle. C’est -à- dire qu’il n’y a pas de limite d’âge pour la vie politique», déclarait Bédié sans coup férir, sur les ondes de Rfi, le mercredi 12 juin 2013. Il n’en fallait pour déclencher une levée de bouclier de la part de militants du Pdci. À l’instar de Kkb et de Djédjé Mady. Qui dans des tirs groupés ont rappelé à Bédié que Marcoussis ne fait pas partie des textes du Pdci.

Constituant de fait une violation flagrante des dispositions statutaires du Pdci. Il n’y a pas que ça. Au plus fort même du fonctionnement du parti, il faut aussi noter cette autre réaction du secrétaire actuel du Pdci. Au terme du communiqué du Secrétaire général du Pdci-Rda, du 26 août 2013, qui annule la séance de travail convoquée par
Guikahué. «Il m’est donné de constater que depuis le samedi 24 août 2013, M. Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation et de la Mobilisation fait diffuser dans un quotidien de la place des communiqués appelant à une séance de travail les membres du Secrétariat général du Pdci-Rda le mardi 27 août 2013 à 17 h 30 à la Maison du Pdci-Rda à Cocody. Ce communiqué n’est signé ni par délégation, ni par ordre, ni par intérim. Il est donc une initiative de l’intéressé, alors même qu’aucune disposition statutaire et règlementaire du Pdci-Rda ne l’y autorise. C’est donc une initiative personnelle qui n’est rien d’autre qu’une usurpation de fonction, une manœuvre de déstabilisation du Pdci-Rda en général et du Secrétaire général en particulier. En s’octroyant les prérogatives qu’il n’a pas, le Professeur Kakou Guikahué viole de façon flagrante les principes de fonctionnement du Secrétariat Général du Pdci-Rda tels que prescrits par les textes réglementaires du Pdci-Rda explicités par le Président Henri Konan Bédié lors de la séance de la mise en place du Secrétariat général le 17 mai 2002 ». Voilà qui se passe de commentaires. Lever des violations des textes est vraiment dans le fruit Pdci. Bien plus inscrit à l’école du Rdr qui de toutes les façons tire sa survie dans cette chapelle. Il suffit de rappeler certains faits pour s’en rendre compte.

Si déjà le parti Lider de Mamadou Coulibaly avait précocement dénoncé le 24 juin 2013 le régime Rdr par rapport aux modifications du code électoral et de la loi relative à la décentralisation, ce n’est pas l’élection de Soro Guillaume, en avril 2012 à la tête de l’Hémicycle qui dénotera le contraire. Si le mandat du Président est clair, pour ce qui concerne les conditions générales et singulièrement celles liées à la condition d’âge, l’article 65 nous renvoie à l’article 35 qui précise : «Le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus». Et pourtant dans la législature actuelle, Soro, né le 8 mai 1972, soit 39 ans au moment de l’élection a quand même été élu. Toujours en violation fragrante des textes comme l’a dénoncé en son temps, Danielle Boni Claverie, qui décriait que «l’élection de Soro est une entorse à la constitution». Comme quoi, le Pdci sous Bédié est résolument apparenté au Rdr dans ce qu’il convient d’appeler le massacre de la loi, d’où qu’elle vienne.

Le culte de la violence politique gagne le Pdci

S’il y a un autre chapitre dans lequel le Pdci retrouve le Rdr, c’est bien la violence politique. Cas de mémoire d’homme, il n’en a jamais existé au sein du Pdci depuis l’ère HouphouëtBoigny. Mais elle vient de se sédentariser au sein du parti depuis que Bédié mange à la soupe du Rdr. Et en bon valet du pourvoir Rdr, Bédié importe la violence adulée à la rue Lepic au Pdci, pourtant connu comme parti de paix et de non -violence, pour s’inscrire dans la philosophie houphouétiste. Violence qui ne relève rien d’étonnant au Rdr, mais qui a étendu sa tentacule au Pdci. Le conclave du 17 août 2013 en est une preuve vivante que la violence a pris corps sous la bénédiction de Bédié. Si assez simplement Kkb, a été interdit même indirectement à ce conclave de Yamoussoukro, comme luimême l’a rappelé le jeudi 15 août 2013, un de ses soutiens en
paiera les frais. Un militant de cette formation politique, N’Guessan Amani Emmanuel, présenté comme un proche du président de la Jpdci, a été tabassé et expulsé de la salle pour avoir posé un préalable. Ce qui a mis fin au dialogue et la liberté d’expression prônés au sein du parti et a fait en revanche le lit à l’anarchie. «Il était nécessaire que nous lancions un préalable, c’est ce que nous avons fait. Et dans l’ordre logique du déroulement des réunions, quand un militant n’est pas d’accord, il fait un préalable», se défendait l’infortuné pour qu’il soit traité comme un malpropre. Une brutalité tant dans les actes que dans la parole qui rappellent bien d’autres. Proférés par le Président actuel à un moment donné de l’histoire. «Je frapperai ce régime moribond et il tombera»,déclarait Alassane Ouattara en 1999, alors dans l’opposition. Il prévenait ainsi Henri Konan Bédié qui était au pouvoir. Et vlan, en décembre 1999, Bédié est renversé par un coup d’Etat mené par des proches du pouvoir
actuel. Lequel putsch est accueilli avec enthousiasme par Ouattara qui déclarait que l’on avait affaire à une «une révolution des œillets». Violence langagière mise à exécution à la faveur de la rébellion de 2002. Tout comme à l’image du maître, les valets aussi sont de la partie dans la violence. «Celui qui s’attaque à Ouattara ira au cimetière», déclarait publiquement Amadou Soumahoro, Sg du Rdr, au cours d’un meeting à Daloa. Le moins qu’on puisse dire, à la violence comme à la violence, le
Pdci de Bédié, semble avoir bien appris la leçon des Républicains.

Marcel Dezogno
LG Info

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