L’accord trouvé, hier et annoncé à la télévision 1ère chaîne dans l’édition du journal de 20 heures, entre les douze syndicats de transporteurs, initiateurs du mot d’ordre de grève et les autorités ivoiriennes était une pure distraction.
La grève maintenue ce lundi, est largement suivie à Abidjan.
Ce lundi, matin ce sont les bus de la Société de transport abidjanais (Sotra) qui font le plein de passagers. Adama Touré, président de la Coordination nationale des gares routières et Lanciné Konaté, dit ’’Matchè’’ ont révélé que compte tenu des actions menées sur le terrain par la police nationale et visant à mettre en fourrière les véhicules non en règle, les transporteurs décident de suspendre leur mot d’ordre de grève. Et d’observer les forces de l’ordre. Cette reprise n’a pas été entendue, ce lundi.
Selon le porte-parole de l’Intersyndicale Adama Coulibaly, l’arrêt de travail des taxis-compteurs et des minibus communément appelés Gbaka est valable de ce «lundi 26 au vendredi 30 août prochain, si rien n’est fait, et dans le pire des cas, nous observerons une grève illimitée, si l’Etat ne répond pas à nos revendications », a menacé M. Coulibaly. L’Intersyndicale proteste contre la non-application d’un protocole d’accord signé en novembre dernier par les propriétaires de véhicules particuliers utilisés illégalement comme taxis intercommunaux, les exploitants et chauffeurs de taxis compteurs et le ministère ivoirien des transports. Ce protocole d’accord fixait un délai de trois mois aux véhicules particuliers assurant le transport à Abidjan, pour se mettre en règle en se dotant des documents administratifs nécessaires pour exercer dans le transport urbain. « Neuf mois après, la situation demeure et aucune action vigoureuse n’a été engagée par le ministère de tutelle », a dénoncé Adama Coulibaly. Un arrêté interministériel signé par les ministères de l’Economie et des Finances, de la Défense, de la Sécurité et des Transports interdisait la circulation des véhicules banalisés. Le 15 juillet, le gouvernement avait lancé une opération de mise en fourrière des véhicules banalisés utilisés comme taxis. Dès les premiers jours, ce type de transport intercommunal avait déserté la circulation, mais très vite ils ont refait surface dans leurs différentes gares et circulent depuis sans crainte et sans gêne.
Les transporteurs en colère dénoncent ainsi le laxisme des autorités. Le ministère des transports se dit déterminé à appliquer de manière effective la mesure d’interdiction des véhicules hors-la-loi, invitant chaque membre du gouvernement impliqué dans la mise en œuvre de cette mesure à jouer le rôle qui est le sien. Pour leur part, des habitants craignent des perturbations dans le transport et les désagréments.
Près de 20 000 véhicules banalisés concurrencent déloyalement 8.000 taxis-compteurs dans le district d’Abidjan, selon des sources syndicales. C’est ici le nœud gordien du problème.
Hervé Coulibaly à Abidjan
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