Autant le dire…Le noble combat politique de KKB

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Entre Henri Konan Bédié (HKB), symbole de la vieille génération et actuel président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Kouadio Konan Bertin, représentant de la jeune génération et par conséquent président de la jeunesse du même parti, le conflit de génération est bien ouvert. Grandement, car le dernier cité a, depuis longtemps, affiché ses intentions (réelles ou supposées) de se succéder au premier. Du coup, le PDCI est en “ébullition politique”.

En outre, la question d’une prochaine candidature à la présidentielle de 2015 face à Alassane Ouattara avec qui, le même parti a conquis le pouvoir, se pose. Faut-il oui ou non se présenter contre Alassane Ouattara alors que le parti gouverne avec lui (dont le parti est le Rassemblement des Républicains, RDR) au sein du Rassemblement des Houphéïstes pour la démocratie et la paix (RHDP) ? Sur la question, KKB est catégorique : le PDCI doit nécessairement avoir son candidat contre Alassane Ouattara en qualité de parti qui œuvre pour la conquête du pouvoir d’Etat. Au cas contraire, il ne le sera plus. De son côté, HKB et ses soutiens préfèrent attendre la décision du congrès d’octobre sur les deux questions. Deux questions importantes sur lesquelles le parti doit trancher au cours d’un congrès très attendu. Et qui pose toujours la problématique du renouvellement des structures politiques, et de la place de la jeunesse d’une manière générale dans nos pays.

A cet effet, en 2004, quand Jacques Chirac, alors président de la République française visitait l’Afrique, à l’étape de Bamako, et sur le sort de « cette jeunesse enthousiaste et déferlante d’Afrique qui viendra nous envahir (ndlr : en Occident) si nous ne faisons rien dès à présent pour la retenir sur place en Afrique », Jacques Chirac, disons-nous, avait-il été entendu ? Ce qu’on peut retenir, c’est que quelques temps après, c’est dans des embarcations de fortune que des jeunes d’Afrique, ont tenté de rejoindre l’Europe par les eaux. En Europe, on a pris des mesures pour les retenir à partir de l’Afrique. A défaut, on les rapatrie.

Mais en Afrique, qu’attend-on fait réellement pour les occuper, ces jeunes-là ? Toute la question est là. Un intellectuel burkinabé disait il y a de cela quelques mois que la question de la jeunesse et notamment des universités burkinabé sera dans les prochaines années au centre de toutes les politiques de développement et aucun gouvernement n’y échappera si dès à présent on ne prend pas des mesures pour y faire face. Et c’est bien vrai !!!

La jeunesse africaine est bien « enthousiaste, déferlante », mais elle manque pratiquement de tout. Notamment de « formation professionnelle adaptée », d’où le chômage important qui la frappe. Elle manque aussi de leadership et d’entreprenariat. Parce qu’elle n’a pas été suffisamment formée dans ce sens. En outre, on ne lui offre pas toutes les opportunités pour se promouvoir dans ce sens. Elle hésite encore à s’engager sur le plan politique parce qu’on ne veut pas lui faire de la place.

Si bien que, à son corps défendant, elle va « au front », pour arracher d’elle-même les outils et les opportunités de son épanouissement. Et c’est bien ce que KKB fait en ce moment face à un dinosaure rompu dans les manœuvres politiciennes comme HKB. Même s’il perd le combat, il aura eu le mérite de l’avoir engagé. Et aura donné ainsi un exemple d’engagement à la jeunesse de son parti, pour ne pas dire à la jeunesse tout court.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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