Libre Opinion par Roger YOUAN, un Pro-Côte d’Ivoire
Notre pays est certainement entrain d’écrire l’une des pages les plus importantes de son existence. Devant l’histoire, les uns et les autres sont appelés à être responsables. Responsables de ce qu’ils sont, responsables de ce qu’ils font, responsables de ce que leurs actes peuvent engendrer pour demain ; demain qui, lorsqu’il arrive, devient aujourd’hui.
Devant l’Histoire je refuse la posture des trois (3) singes qui consiste a ne rien voir, rien dire et rien entendre. L’objectif principal, en ce qui me concerne, doit être la construction d’une société ivoirienne harmonieuse.
Les hommes doivent faire en sorte de construire une société dans laquelle les uns et les autres se supportent mutuellement. Pour se supporter il faut véritablement se connaître, se comprendre et comprendre aussi l’évolution des sociétés dans lesquelles nous vivons.
Depuis quelques semaines nos élus sont appelés à se prononcer sur des projets de lois sur l’apatridie, la nationalité et le foncier rural. Et d’ailleurs c’est toutes les composantes de la société ivoirienne qui sont concernées par cela. Je crois que certains compatriotes ont largement expliqué des points de vue qui sont sans surprise contradictoires.
Notre difficulté aujourd’hui vient du fait que nous n’arrivons pas à faire le distinguo entre la Nation et le Peuple. Je suis convaincu que c’est bien la base pour la construction d’une société affranchie.
C’est quoi la Nation ? C’est qui le Peuple ? Deux interrogations fondamentales.
La Nation peut être considérée comme un système de valeurs souvent résumé en une devise (Union-Discipline-Travail pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire) et qui repose sur un contrat social entre les membres (ou composantes) de la Nation. Les membres d’une communauté doivent donc être convaincus qu’ils relèvent d’une même appartenance nationale.
Pour ce qui concerne le Peuple, une définition très simple du site de recherche Wikipédia me parait la plus complète : « le Peuple c’est les descendants de ceux qui habitaient dans un pays ou une région géographique à l’époque où des groupes de population de cultures ou d’origines ethniques différentes y sont arrivés et sont devenus par la suite prédominants, par la conquête, l’occupation, la colonisation ou d’autres moyens ».
Nous sommes au 21ème siècle et nous risquons, si nous n’y prenons garde, d’avoir le Peuple se soulever contre la Nation. Cela est très important à savoir si nous voulons véritablement avancer.
Un Peuple ça ne peut pas être indéfiniment trahi par des conditions économiques qui souvent font parti d’un système de vaste communiquant. Le Peuple, à mon sens, c’est l’Âme d’une collectivité. Ca ne peut donc pas être trahi par une politique quelconque.
Les individus, dans une collectivité telle que Peuple, ont besoin d’être reconnus par la Nation. Disons par les agences ou les institutions qui façonnent la personnalité de cette collectivité afin de prendre soin de ces individus. En quelque sorte, leur assurer une certaine survie afin de leur donner un certain équilibre et promouvoir leur bien-être sur le plan national.
Le Peuple, c’est donc l’Âme de la Nation. La Nation est l’Organigramme psychologique de cette entité.
Notre défi commun aujourd’hui c’est de créer une Nation. Et pour y parvenir il faut donc une réelle volonté politique. Cette volonté politique, à mon sens, ne peut pas être basée simplement sur un dialogue pluraliste démocratique. Une volonté politique doit être basée sur la capacité d’un certain nombre d’individus d’agir dans une mentalité harmonisée, parfaitement intelligente et sans être encombré par un certain niveau de stupidité populaire qui peut être mise en action par toute sorte de force, d’institution ou d’opinions intellectuelles.
Nos gouvernements devraient être l’expression de la volonté politique. En effet le gouvernement ne gouverne pas seulement (ou simplement), il exprime plutôt la volonté politique du Peuple (l’Âme de la Nation). J’ai très souvent cette habitude de dire que le Peuple c’est le Grand Patron.
Certains de nos compatriotes tentent de faire croire ou démontrer que la crise militaro-politique que nous avons connue a pour cause les questions de la nationalité. Je ne partage pas cet avis. Je ne crois pas du tout que mon aîné Guillaume SORO et encore d’autres frères comme lui avaient un problème de nationalité. Je ne crois pas que mes frères Sénoufo, Mahouka, Odienéka, Koyaka, Djimini, et autres aient un problème de nationalité. Certains de nos compatriotes étaient plutôt confrontés à un problème d’identité c’est-à-dire la reconnaissance d’un individu par lui-même ou par les autres.
Il y avait donc une confusion entre nos compatriotes du nord et les autres frères des pays limitrophes et de la sous-région. Il faut savoir très clairement dissocier les deux.
Je suis convaincu que ces différents projets de lois ont pour but de créer une véritable société ivoirienne harmonisée et évoluée, une Nation ivoirienne. Je propose pour cela je propose qu’on y aille tout doucement. Quelque fois si nous voulons forcer la naissance d’un nouveau-né, il devient prématuré et a très souvent des soucis de santé car très fragile. Ne construisons pas une Nation prématurée.
Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter de faire planer l’idée d’une menace certaine qui créera un choc dans la société. Ce choc peut créer un repli sur soi de certaines composantes de la Nation et occasionner une crise plus grave que celle que nous avons connue.
Le Gouvernement doit, dans un premier temps et toute urgence, tout mettre en œuvre pour faire un recensement général de la population ivoirienne. On aura ainsi des statistiques claires qui nous permettront de bien planifier notre développement. Dans un second temps, songer à la mise en place d’une Institution chargée des Questions de l’immigration. Nous devons désormais contrôler le flux migratoire dans notre pays.
Le Gouvernement créera, par la suite, toutes les conditions nécessaires à une Concertation nationale, voir un Referendum afin de trancher sur toutes les questions touchant à la nationalité.
Nous voulons aujourd’hui des hommes et des femmes qui fassent évoluer la politique, qui fassent les sacrifices nécessaires pour l’évolution notre société, mais qui mettent aussi tout en œuvre pour protéger l’Âme de la Nation c’est-à-dire le Peuple de Côte d’Ivoire.
Les ivoiriens n’ont pas de problèmes avec leurs frères et sœurs venus d’ailleurs et vivant avec eux depuis toujours dans une fraternité légendaire. Faisons en sorte d’éviter d’en faire un instrument politique et une menace. Ils ne sont pas une menace, ils sont même une bénédiction pour notre pays et pour notre nation en construction.
Les sociétés du monde évoluent. Les nations du monde continuent de se construire. Nous devons, pour notre part, y aller avec le rythme normal et surtout avec une grande intelligence.
Tous ont droit de se sentir mieux partout et de bien s’intégrer. Il faut en créer les conditions.
Roger YOUAN, un Pro-Côte d’Ivoire
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