En Côte d’Ivoire après le Mont-Péko une vaste opération militaire se prépare

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Voici les cibles visées

Par Diarra Tiémoko source: Soir info

C’est un secret de polichinelle. Les forêts classées de Sio et de Guoin-Débé n’existent plus que de nom. Objets d’exploitation abusive, et d’occupation illégale par de nombreux planteurs composés en majorité, pour ne pas dire exclusivement, des ressortissants de la Cedeao, l’Etat veut aujourd’hui reprendre ses droits sur ces parcs protégés.

Après le Mont-Péko, Goin Débé et Sio sont dans la ligne de mire du gouvernement, dans le cadre des prochaines opérations de déguerpissement, entreprises par l’Etat de Côte d’Ivoire depuis juin 2013. L’objectif de cette opération, après celle du Mont Péko est de neutraliser les seigneurs de guerre qui règnent en maitres dans ces parcs et dans celui de Nigré, dans le sud-ouest.

Depuis l’arrestation de Ourémi Amadé en fin juin 2013, on enregistre une forte migration des clandestins vers Sio et Guoin-Débé. Au nombre de ceux-ci, de puissants seigneurs de guerre qui composaient « l’armée » d’Amadé Ouremi. Outre les groupes rivaux puissamment armés qui s’affrontaient depuis une décennie dans cette zone pour la conquête des 133 mille hectares, ces forêts situées à la frontière entre le Libéria et la Côte d’Ivoire, sont une véritable zone d’insécurité.

Après la chute d’Amadé Ouremi, Gouin Débé et Sio servent de refuge à ses combattants qui y ont déposé bagages et armes de guerre. Un certain Sawadogo Adama, Vieux-père, Vincent Djendwede, Sawadogo Boukary sont les principaux commandants… « Il faut que ces forêts soient déguerpies parce qu’un problème crucial de sécurité se pose », n’ont de cesse de clamer les populations autochtones appuyées par le corps préfectoral du département.

Mais, selon des informations recueillies auprès d’une frange de la population de ces zones, si l’occupation de la forêt du Goin Débé présente une réelle menace écologique et sécuritaire pour l’Etat ivoirien, celle du Sio mériterait une analyse soutenue et approfondie avant toute opération de déguerpissement. Pour preuve, la forêt de Sio du côté de Bloléquin, est presqu’inexistante.

En lieu et place, ce sont des milliers d’habitants qui ont érigé leurs habitations et de nombreux édifices dont des écoles, des structures sanitaires. K.M, un enseignant de Cib, une localité située à 30 km du centre ville que nous avons joint par téléphone, s’interrogeait en ces termes : « Quel sera le sort des 3 mille élèves de cette localité la rentrée scolaire prochaine si on venait à mener cette opération ?». Et de s’inquiéter d’une éventuelle crise humanitaire si cette opération était effective dans la forêt de Sio. « Nous voyons une catastrophe humanitaire poindre à l’horizon. C’est pourquoi nous invitons l’Etat de Côte d’Ivoire à traiter les forêts au cas le cas », a proposé un fonctionnaire retraité qui a énormément investi dans son champ de cacao.

Un appel qui trouve un écho auprès de nombreux cadres de la région. Dans le camp de l’administration, c’est sous le couvert de l’anonymat qu’on aborde cette question, notamment, avec la presse. « Ils se sont installés illégalement. Ils savent qu’ils s’exposent, un jour ou l’autre, au déguerpissement… Des sites de recasement vont accueillir » a confié un sous-préfet de Bloléquin que nous avons eu au bout du fil avant-hier.

DIARRA Tiémoko

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