Banques centrales africaines: placements à l’étranger ou infrastructures ?

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Entre 2000 et 2011, les pays africains ont accumulé des réserves de change estimées entre 165,5 et 193 milliards de dollars en moyenne par an. Beaucoup plus que les 93 milliards de dollars par an, nécessaire aux besoins de financement des infrastructures en Afrique.

Source: inancialafrik.com

Les excédents des réserves de change en Afrique alimentent un débat grandissant à la mesure des paradoxes africains. En effet, comment concevoir le placement de milliards de dollars dans des bons de Trésor américains, des instruments faiblement rémunérés, et, dans le même temps, voir ces Etats excédentaires en quête de fonds pour le financement de leurs infrastructures?

Le sujet a fait l’objet d’une réflexion de deux économistes à la Banque Africaine de Développement. Il s’agit de Cedric Achille MBENG MEZUI, senior Financial Economist et de Uche DURU, Environmental Specialist. Intitulée “Holding Excess Foreign Reserves Versus Infrastructure Finance: What should Africa do? (voir l’Etude ici )”, la note parue en ce mois de juillet part d’une compilation de données du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de Développement.

Ainsi, estiment les auteurs, les pays africains ont cumulé des réserves de change estimées entre 165,5 et 193 milliards de dollars en moyenne par an. Beaucoup plus que les 93 milliards de dollars par an, nécessaire aux besoins de financement des infrastructures en Afrique. Le coût social du maintien de ces réserves de change à l’extérieur est estimé à 1,65% du PIB.

Partant d’un diagnostic précis, les auteurs proposent aux banques centrales de changer de paradigme et d’innover dans la gestion de leurs réserves. Dans cette optique, une coordination étroite entre la gestion de la dette extérieure et la gestion des réserves serait salutaire. En fait, les deux économistes attirent l’attention sur le coût de ces placements à l’étranger. Si ces réserves sont considérées comme un simple portefeuille, les revenus générés peuvent être considérés comme des gains; Une approche qui prendrait en compte la manière dont ces excédents se sont formaient concluraient sans doute à des pertes. C’est le cas de réserves provenant de produits générés par un emprunt domestique à taux élevés et placés avec de faibles rendements.

Loin de polémiquer, les analystes se demandent s’il était possible, tous risques considérés, d’investir dans les infrastructures du pays excédentaire et de dégager des rendements intéressants? Cela sachant que les villes africaines croitront de 40% d’ici 2020 et que, selon la Banque mondiale, le continent perd 2% de son PIB à cause du déficit en infrastructure.

Comment pousser les banques centrales africaines à changer d’approche sachant que la gestion des placements à l’étranger répond à deux impératifs: liquidité et rendement. Un investissement dans les infrastructures devra garantir ces deux impératifs. D’où un bon dosage du portefeuille . Accéder à toute l’étude.

Encadré:

réserves en pourcentage de PIB

-Algérie: de 18,7% en 2000 à 93,% en 2011

-Botswana: de 98,6% en 2000 à 36,3% en 2011

-Libye: de 36% en 2000 à 160,2% en 2011

-Algérie: 18,7% en 2000 à 93,4% en 2011

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