Parler aux parents de Gbagbo pour leur dire quoi ? Telle est la question principale que suscite l’annonce faite hier tambour battant par Guillaume Soro, président de l’assemblée nationale monocolore de Côte d’Ivoire. S’en va-t-il annoncer aux populations de Mama, Gnaliépa, Gagnoa, Guibéroua…que leur fils Laurent Gbagbo sera bientôt de retour ? Ou alors s’en va-t-il leur dire, comme lui et le régime actuel n’ont eu de cesse de le proclamer depuis le 11 avril 2011, que Laurent Gbagbo est condamné à mourir en détention à La Haye?
Nul n’ignore les propos incendiaires que Guillaume Soro a tenus et continue de tenir à l’endroit de Laurent Gbagbo ces trois dernières années. Comme s’il ne connaissait pas l’homme dont il parle. Ici comme ailleurs, il l’a toujours dépeint comme le monstre incarné, responsable d’un génocide que la procureure de la cour pénale internationale a pourtant toutes les peines du monde à prouver. Alors, si Soro croit qu’il a la potion magique pour convaincre « les parents de Gbagbo » d’oublier leur fils ; si c’était cela le but de sa mission, il fait forcément fausse route. A contrario, il a l’occasion unique d’entrer réellement dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire en tenant le seul discours que tous attendent : la promesse du retour de Laurent Gbagbo.
Pour cela, en réalité, il n’a même pas besoin d’aller parler aux parents de Gbagbo ; il n’a même pas besoin de faire des centaines de kilomètres de route. Parce que Gbagbo n’est plus le fils de ses parents, mais le fils de toute la Côte d’Ivoire. Car c’est bien toute la Côte d’Ivoire qui attend le retour de son fils.
Augustin Kouyo
Notre Voie
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