Au Burkina les Evêques sortent les griffes et chargent Compaoré

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OUAGADOUGOU (© 2013 Afriquinfos) – La possible création d’un Sénat ne cesse de soulever agitations et polémiques. Maintenant, c’est à l’Eglise catholique de se jeter dans la mêlée.

Les évêques du Burkina Faso font gronder leur colère : joignant leur voix à l’opposition politique, ils s’insurgent contre le projet de création d’un Sénat et dénoncent une situation sociopolitique très préoccupante.

« La démocratie pluraliste que nous étions censés construire s’est transformée en scepticisme, en désespoir, voire en colère, du fait que ce changement politique ne rime pas suffisamment avec l’espoir d’un meilleur avenir », dit une lettre publiée par la Conférence Episcopale du Burkina.

Pour l’Eglise burkinabè, un tel Sénat ne serait d’aucune utilité publique mais représenterait un coût conséquent, argent qui pourrait être bien mieux mis à profit dans un pays dont 44% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. S’alarmant du manque d’écoute du gouvernement, Mgr Paul Ouedraogo craint une situation qui pourrait aboutir au « chaos ». « Je pense qu’on va vers l’affrontement », avoue-t-il.

L’ICG (International Crisis Group) a rejoint l’avis des évêques burkinabè, faisant part de sa profonde préoccupation face à la perspective des élections de 2015, après un exécutif dirigé depuis 1987 par le président Blaise Compaoré.

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