Par RFI
Le gouvernement ivoirien a posé, ce 18 juillet, un geste symbolique à l’égard d’une dizaine de familles des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011. Elles ont reçu chacune des documents administratifs et une enveloppe d’au moins 100 000 francs CFA (environ 150 euros), suite au lancement, le 4 avril dernier à Abidjan, d’une grande campagne d’exhumation des corps enterrés dans des cours de particuliers et dans des fosses communes. La crise a fait officiellement 3 000 victimes. Seules quelques dizaines de corps ont déjà été exhumés pour identification.
« Nous voulons une justice, que la lumière soit faite sur toutes ces exactions qui se sont passées en Côte d’Ivoire », affirme Soromidjo Mamadou Coulibaly, président de la Fédération nationale des victimes de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
Avant toute action judiciaire, le gouvernement assure soutenir les familles des victimes qui n’ont pas eu de sépulture convenable dans le processus de levée de deuil. « Aujourd’hui, déclare le ministre de la Justice Gnénéma Mamadou Coulibaly, le gouvernement a entendu soutenir ces familles-là en leur apportant une modeste enveloppe et tous les documents nécessaires pour qu’elles puissent définitivement donner une dernière demeure aux restes humains que nous avons pu exhumer sur la commune de Yopougon, en attendant bien sûr que cela s’étende sur tout le district d’Abidjan et sur l’ensemble du territoire national. »
360 à 400 corps se trouvent dans différentes fosses communes à Abidjan. Le président de l’Association des victimes et déplacés de guerre craint que les exhumations ne concernent que le district d’Abidjan. « Est-ce qu’on aura encore des budgets pour l’ouest ?, s’interroge M. Seydou. Est-ce qu’on aura encore des budgets pour le Centre ? On ne sait pas. Mais quand on a un budget pour Abidjan et qu’on nous dit : « Il faut attendre encore six mois pour avoir un budget pour l’Ouest », et qu’on nous dit : « C’est pas sûr qu’on ait ce budget », ça nous inquiète, nous les associations de victimes. »
Les différentes associations de victimes doutent que le gouvernement ivoirien puisse tenir sa promesse d’exhumer et d’identifier 500 corps avant la fin de l’année.
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