L’opération de restructuration de l’îlot 11 à Yopougon Andokoi, en face de l’Institut Sotra, suscite des grincements de dents chez certains habitants. Au cours du passage de notre équipe de reportage, hier, en fin de matinée sur les lieux, les habitants étaient dans le désarroi. «Ils sont venus casser nos maisons la semaine dernière, avec à leur tête une dame. Avec de gros marteaux, ils ont démoli ce que vous voyez. Ils nous avaient donné huit jours pour quitter ici sans nous proposer des sites de recasement et un délai raisonnable de départ. La plupart des habitants sont des travailleurs de la zone industrielle de Yopougon, très proche d’ici, qui n’ont pas assez d’argent pour faire face à cette urgence de déguerpissement», a déploré une mère de famille. En effet, des boutiques, des salons de coiffure et de couture, aux alentours du quartier précaire ont été démolis. Les travaux sont suspendus, le temps de régler les différends et de mettre fin aux poches de résistance, à en croire d’autres habitants. Contactée par téléphone, Mme Bro Lou Balefo Augustine, présidente du comité d’action à la restitution des propriétés, s’est insurgée contre cette destruction de biens privés qui risquent de faire perdre définitivement le titre foncier aux propriétaires des lieux, détenteurs d’une attestation de propriété coutumière. «Je ne pense pas que ce sont les vrais propriétaires des lieux qui se sont plaints. Ce sont des locataires à qui nous avons demandé de quitter les lieux qui s’opposent. Or, c’est une opération de restructuration de l’îlot initiée par les propriétaires pour mettre des bornes, viabiliser le quartier, lotir et obtenir un titre foncier. C’est une action acceptée par tous», a expliqué Mme Bro Lou.
Didier Kéi
Notre Voie
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