Soro Guillaume Le Rebelle Mediateur de l’OIF En Egypte
Guillaume Soro, médiateur de l’OIF en Egypte: Une insulte à la conscience humaine
Le Rebelle Guillaume Soro entouré de ses chiens de guerre a-t-il un profil de médiateur international ?
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a décidé d’envoyer une mission d’information et de contact en Egypte afin d’aider au règlement du conflit politique qui secoue ce pays. Selon le communiqué produit à cet effet, le secrétaire général de l’OIF, le controversé Abdou Diouf, a porté son choix sur Guillaume Soro Kigbafori, ex-chef de la rébellion armée ivoirienne et président du Parlement sous le régime Ouattara, pour conduire cette mission au Caire du 16 au 20 juillet 2013. Toute initiative visant à éteindre le foyer de tension en Egypte est salutaire. Mais le choix porté sur Soro au nom de l’OIF, l’organisation francophone commune, constitue un véritable scandale. D’autant que Soro a dirigé une rébellion qui a commis de pires atrocités et des membres de cette rébellion continuent de sévir en toute impunité. Par ailleurs, M. Diouf dépêche M. Soro en Egypte alors que la Côte d’Ivoire que ce dernier et ses amis rebelles ont martyrisé depuis septembre 2002 est toujours en lambeaux. Parce que la crise sociopolitique ivoirienne demeure. Elle s’est même accrue depuis la guerre postélectorale. Certes les armes se sont tues, mais la fracture sociale est abyssale et les lendemains sont de plus en plus incertains. Les communautés qui peuplent la Côte d’Ivoire continuent de s’affronter à mort du fait des animosités entre elles. Récemment dans la région de Bouaflé, Baoulé et Burkinabé se sont affrontés faisant plusieurs morts. Le pays est devenu une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Insécurité galopante, violations des droits humains, Justice des vainqueurs, réconciliation compromise etc., tout est là pour une déflagration. Il est donc incompréhensible qu’Abdou Diouf dépêche Guillaume Soro Kigbafori sous d’autres cieux alors que la Côte d’Ivoire, le pays dont Soro est censé être le N°2 du régime en place, est dans la tourmente. La preuve, le dialogue entre le pouvoir et l’op – position significative est bloqué. Le Fpi, principal parti d’opposition, demande au régime Ouattara la désignation d’un médiateur pour faciliter le dialogue politique. Si Abdou Diouf estime que Guillaume Soro a une âme de médiateur, pourquoi ne lui demande-t-il pas de faciliter le dialogue politique en Côte d’Ivoire ? Vers la Cpi… Si Soro est porté au premier plan de la scène politique ivoirienne, c’est parce qu’il a choisi la voie des armes. Il demeure le responsable de l’aile civile de la rébellion armée. En choisissant Soro, Abdou Diouf continue de se révéler comme un soutien de l’ex- rébellion armée en Côte d’Ivoire. On se souvient qu’il était très en verve durant la crise postélectorale ivoirienne en appelant de tous ses vœux d’utiliser la force pour renverser Laurent Gbagbo du pouvoir. On se souvient qu’il avait encouragé Gbagbo à permettre la candidature d’Alassane Ouattara en promettant le désarmement des rebelles. Gbagbo, de bonne foi, l’a fait. En retour, Abdou Diouf n’a pas exigé des rebelles qu’ils désarment. S’il choisit aujourd’hui Soro pour la mission de l’OIF en Egypte, cela signifie qu’il est dans sa logique de faire chemin avec la rébellion armée qui a déstabilisé la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui que la rébellion est au pouvoir en Côte d’Ivoire, Abdou Diouf tente de donner une carrure internationale à Soro. D’où cette mission égyptienne. Où étaient Abdou Diouf et l’OIF quand un coup d’Etat a emporté Amadou Toumani Touré (ATT) au Mali ? Diouf était à la tête de l’OIF. Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Cedeao et Soro était toujours un des dirigeants de la Côte d’Ivoire. Ils étaient tous là, mais ils n’ont pas levé le petit doigt en faveur d’ATT alors que ce dernier a été démocratiquement élu comme Mohamed Morsi en Egypte. Diouf, Ouattara et Soro ont plutôt œuvré à parachever le coup d’Etat en laissant ATT prendre le chemin de l’exil sénégalais parce que c’était la volonté de la France sous Nicolas Sarkozy. La Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée-Conakry et bien d’autres pays francophones sont en crise. Mais l’OIF reste amorphe et aphone. On a tout compris.
Benjamin Koré (In Notre voie du 17 juillet 2013)
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook