Ali Coulibaly, Hambak et James Cenach oubliés ? Quand la mémoire de Soro le lâche à Kong

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Commentaire au discours tenu par Soro à Kong sur les origines de son rapprochement avec le champion du RDR, Alassane Ouattara, actuel president de la République de Côte-d’Ivoire.

Par Hervé Coulibaly

Soro n’a pas dit la vérité au sujet de son engagement en faveur d’ADO. Il réécrit l’histoire et s’accroche à Ibrahima Téné Ouattara. Soro tente par cette nouvelle gymnastique d’effacer son faux frère, ou frère ennemi dans sa « Ouattarisation ». Un Ouattara pour qui lui Soro, a eu souvent des mots durs en privé. Un Ouattara que Lobognon Alain, Meité Sindou et le journal Nord-sud n’ont pas hésité à brocarder. Cela faisait-il aussi parti du deal visant à tromper Laurent Gbagbo ? Quoi que tente de prétendre Soro, il y a bien Ali Coulibaly, Hamed Bakayoko et James Cenach, dans son rapprochement avec Ouattara et le RDR. Et Soro n’était pas le seul de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte-d’Ivoire (FESCI), Karamoko Yayoro peut témoigner. En plus, il existe encore et toujours à Paris un chèque remis à Soro Guillaume par James Cenach, à déposer sur son compte à lui Soro, dans le but d’avoir une carte de séjour en France. C’était après ses années FESCI. En ces temps là, Ibrahima Téné Ouattara était bien loin.

Encore que Soro, « le gauchisant » devait dire qu’il a fait le saut final opportuniste pour le champion des néolibéraux Alassane Ouattara, pour la simple raison que Damana Pikass lui avait été préféré à la tête de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien [JFPI], et que le même Pikass et sa JFPI avaient réussi à faire élire Blé Goudé Charles à la tête de la FESCI, pendant que Soro faisait tout son possible, pour convaincre Laurent Gbagbo et le FPI, de la nécessité de soutenir la candidature de Karamoko Yayoro [actuel président des jeunes du RDR].

Encadré:

Ce que Soro a lu à Kong

« Vous savez que chez nous en Afrique, on ne parle pas beaucoup. Mais à l’occasion des événements, il faut qu’on dise quelques mots. Ibrahim Ouattara qui est assis à côté de moi, si les gens nous voient, ils penseront que c’est une affaire de personnes au pouvoir, mais ce n’est pas vrai. Je dirai même que nous sommes plus proches actuellement que nous l’avions été dans le passé. Ibrahim Ouatara pour moi, c’est un grand-frère. C’est quand j’étais encore étudiant, au moment où je dirigeais le mouvement étudiant (Ndlr Fesci) que nous nous sommes connus.

Venance Konan, Gbagbo et moi

Je sais qu’il sera quelque peu gêné mais pour l’histoire, il faut que je le dise. Donc, quand j’étais leader du mouvement étudiant (Ndlr ; Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) j’étais très proche du Front populaire ivoirien ( Fpi) et de Gbagbo, vous le savez. Je vois Venance Konan (Ndlr : DG de Fraternité Matin, Quotidien gouvernemental). Il écrit tout le temps dans « Ivoir’Soir ». J’étais très proche de Gbagbo, j’allais chez lui et tout le temps. C’est un peu avec eux que j’ai grandi dans le militantisme et le syndicalisme. L’actuel Président de la République, moi je ne le connaissais pas. Moi j’étais étudiant et lui Premier Ministre. J’étais un peu gauchisant et on faisait chaque fois des revendications. Mais je pense que c’est ma rencontre avec Ibrahim Ouattara qui m’a changé parce qu’avant, j’attaquais le régime, j’attaquais l’ancien Premier Ministre Alassane Ouattara, tout ce qu’on pouvait, nous le disions. C’est dans ces moments-là que Ibrahim Ouattara et moi, nous nous sommes connus. Mais cela n’a pas été une approche politique, il a eu une rencontre affective avec moi.

Quand nous nous sommes connus, quelquefois quand je venais à Bouaké pour faire mes meetings, je le retrouvais. Il me prenait en véhicule, on venait à Ferké, on venait à Kong. C’est ainsi que lui et moi nous avons commencé à nous fréquenter réellement et il a commencé à me parler de son grand-frère etc (Ndlr : Alassane Ouattara).

Jusqu’à ce qu’un jour, où nous sommes venus visiter la construction que son grand-frère (Alassane Ouattara) réalisait ici et je lui ai dit: « Bon Ibrahim, depuis, nous parlons, nous parlons. Mais aujourd’hui, je te donne mon engagement : à partir d’aujourd’hui, je soutiendrai ton grand-frère (Alassane Ouattara) et je mènerai avec toi le combat pour lui ». Depuis ce jour, je retiens que c’est Ibrahim Ouattara, au retour d’un de nos séjours ici en 1998 qui a déterminé et m’a permis de décider de mener le combat pour Alassane Ouattara. C’est cela, la vérité historique. Si quelqu’un d’autre dit que c’est lui qui m’a convaincu, ce n’est pas vrai. Quand il venait à Abidjan, je partais le voir pour le saluer. À l’époque, quand nous étions étudiants, ce n’était pas une affaire d’argent, c’était une affaire de principe, de conviction idéologique.

15 ans de sécrète complicité

Et quand j’ai été aussi proche avec Ibrahim Ouattara, nous nous voyions, nous sortions ensemble pour nous promener, je ne vous dirai pas où nous allions, c’est notre secret et cela restera entre Ibrahim et moi. Mais quand nous sortions, nous parlions, nous échangions, nos liens se sont renforcés. Et aujourd’hui, je viens ici, non pas pour venir rencontrer le Ministre des Affaires Présidentielles mais pour venir voir mon frère, mon grand-frère Ibrahim Ouattara, mon ami. Ce n’est pas une amitié d’aujourd’hui. Je crois que cela fait 15 ou 20 ans maintenant, mais comme c’est un homme secret et discret, il n’en parle pas, il est dans son coin.

Hier (Ndlr : dimanche 30 Juin 2013), je parlais avec lui et je lui dis : « Ibrahim, ça ne doit pas être facile d’être le petit-frère du Président de la République » parce que l’on met tout sur Ibrahim. Pourtant moi je l’ai connu dans la chaleur humaine, dans la fraternité. Ce sont ses qualités que j’ai vues. Aujourd’hui, je rends publics les liens profonds et sincères qui nous lient. Si moi je me suis engagé dans ce combat, je vous l’assure, nous sommes ici sur cette terre des hommes, c’est l’amitié et l’intimité que j’avais avec Ibrahim Ouattara qui l’ont favorisé. Voilà ce que je voulais dire à nos parents de Kong et comme je le dis, parfois au détour des événements comme ceci, il y a des vérités qu’il faut révéler. Ibrahim, vraiment, je te remercie pour la fraternité, l’amitié »

Source : www.guillaumesoro.com

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