Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir) organise une marche meeting le samedi 6 juillet 2013 à Ouagadougou. Cette annonce a été faite dans l’après midi du mercredi 3 juillet 2013, au cours d’une conférence de presse animée par la direction nationale du parti à Ouagadougou. Assimi Kouanda et ses camarades ont expliqué clairement qu’il ne s’agit pas là d’une réplique à la marche organisée par l’opposition le week-end dernier, mais qu’il s’agit plutôt d’une marche pour la paix.
Assimi Kouanda, Naboho Kanidoua, Achille Tapsoba, Jean Léonard Compaoré, Alain Bédouma Yoda, tels sont les bonzes du parti au pouvoir qui étaient au présidium de cette conférence de presse. Le secrétaire exécutif national du parti, Assimi Kouanda, a expliqué d’entrée que cette marche dont l’itinéraire n’est pas encore connu (ils disent être toujours en discussion avec les autorités municipales) n’est pas une réplique à la marche organisée le 29 juin dernier par l’opposition burkinabè, qui protestait alors contre la mise en place d’un Sénat. «Chaque parti a le droit et la liberté d’organiser ses actions en fonction de son programme», a laissé entendre le secrétaire exécutif national du parti au pouvoir. Selon M. Kouanda, la marche que son parti entend organiser vise tout simplement à consolider la paix au Burkina Faso. Du reste, le secrétaire à l’information du parti, Achille Tapsoba, a affirmé ne pas comprendre pourquoi les gens insistent pour déchiffrer les motifs de cette marche. «Lorsque l’opposition marchait, pourquoi vous ne leur avez pas demandé la raison de leur marche et c’est à nous que vous le demandez ? Pourquoi ne voulez vous pas qu’on marche?», a-t-il répliqué aux journalistes qui lui posaient la question.
Le CDP aura-t-il les moyens de mobiliser ses troupes comme l’a fait l’opposition politique, vu que le parti de Blaise Compaoré ne dispose que deux jours pour le faire? «Ce n’est pas la première fois que nous organisons de telles manifestations, nous en avons l’habitude» a souligné M. Kouanda. Dans tous les cas, a-t-il poursuivi, «nous ne faisons pas de la mobilisation un baromètre pour mesurer notre crédibilité».
Pour ceux aussi qui pensent que le CDP reste sourd au message de l’opposition qui ne veut pas du Sénat, le parti majoritaire a rappelé que si le CDP était sourd, certaines revendications formulées par celle-ci n’allait pas voir jour. Il s’agit entre autres, selon M. Kanidoua Naboho, député CDP, de la biométrie, de l’institutionnalisation du chef de file de l’opposition politique, du bulletin unique, etc.
Mieux, a ajouté Jean Leonard Compaoré, lui aussi député du parti au pouvoir, «le président Blaise Compaoré a été élu avec 80% de voix, nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale… Lors des élections législatives passées, il fallait avoir 58 000 voix pour avoir un député dans le Kadiogo, le CDP en a eu 4». Alors, se demande t-il, du côté de qui se trouvent le peuple et la légitimité?
Le CDP a aussi assuré que les dispositions sécuritaires seront prises pour éviter les débordements et l’éventuelle répression de la part de la police, puisque, a laissé entendre Alain Bedouma Yoda, président du groupe parlementaire CDP, «nous n’allons pas passer là où on va nous dire de ne pas passer».
Evoquant la mise en place du Sénat qui cristallise les débats, Jean Léonard Compaoré a expliqué que ce n’est pas une trouvaille du CDP, mais que c’est simplement pour respecter les coutumes, les personnes âgées, les personnes honorables qui prêchent la bonne parole dans les églises, les mosquées, les temples, etc. Quant au secrétaire exécutif national, il a précisé que la question du Sénat est traitée dans la Constitution du Burkina. «S’il y a des dispositions qu’il faille changer dans cette Constitution, il y a des procédures… Il faut défendre la Constitution…» a-t-il conclu.
Inoussa Ouédraogo (collaborateur)
fasozine.com
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook