Deux ans de prison avec sursis requis contre Basile Boli pour abus de confiance

AFP PHOTO OLIVIER LABAN-MATTEI
AFP PHOTO OLIVIER LABAN-MATTEI

Par LEXPRESS.fr

Une peine de deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende ont été requis à l’encontre de l’ex-footballeur Basile Boli jugé mardi à Nanterre pour abus de confiance dans la gestion d’une association de coopération avec l’Afrique qu’il dirigeait.

Le ministère public a par ailleurs réclamé une condamnation de 18 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende concernant Patrick Givanovitch, l’ex-bras droit de Basile Boli, poursuivi lui aussi pour abus de confiance. La décision a été mise en délibéré au 15 octobre.

Soupçonnés d’avoir détourné 250 000 euros de subventions

L’ancien défenseur central de l’Olympique de Marseille et de l’équipe de France, 46 ans et son coprévenu, 53 ans, sont soupçonnés d’avoir détourné 250.000 euros de fonds provenant d’une subvention entre 2007 et 2008 lorsqu’ils étaient, pour l’un, secrétaire général et, pour l’autre, délégué général de l’association Entreprendre et réussir en Afrique (ERA).

Alloué par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii, anciennement Anaem), l’argent devait servir à aider des migrants d’Afrique de l’Ouest à se réinstaller dans leur pays pour y monter des projets économiques. Mais il a été utilisé à d’autres fins que celles fixées par la convention nouée en septembre 2007 entre l’organisme d’Etat et l’association ERA, selon l’accusation.

Un audit diligenté par l’Ofii avait ainsi jugé « excessives » les rémunérations de Boli et Givanovitch: 11.000 euros nets par mois pour le premier, 6.000 euros pour le second.

« Notes de frais et dépassements injustifiés »

A l’audience, la présidente de la 14e chambre correctionnelle Fabienne Siredey-Garnier a examiné un par un les autres griefs, à savoir les notes de frais « injustifiées », les « dépassements » dans les frais de déplacement et les versements effectués dans des entreprises suspectées d’avoir servi de sociétés-écrans.

Le comptable et le commissaire aux comptes « avaient mis en garde les professionnels d’ERA mais ils ont été dédaignés », a souligné l’avocat de l’Ofii, Me Georges Holleaux, qui a finalement réclamé le remboursement de 250.000 euros au lieu des 496.000 euros annoncés au départ.

« Il y a peut-être eu des négligences et des imperfections mais c’était dans un contexte de démarrage d’une association qui a peut être été trop ambitieuse », a concédé Patrick Givanovitch, regrettant d’avoir été « vite critiqué » par l’Ofii. « C’est impossible pour moi de m’enrichir sur le compte d’ERA », a affirmé quant à lui l’ancien footballeur d’origine ivoirienne, visage fermé à la barre, disant avoir voulu oeuvrer « pour un continent dont (il est) l’enfant » et « redonner un peu de ce qu'(il) a reçu ».

Avec AFP

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