Le large succès contre les champions du monde espagnols (3-0) dimanche en finale de la Coupe des Confédérations a replacé le Brésil au rang de favori numéro 1 de la Coupe du Monde, disputée sur son sol dans un an.
«C’est un jour spécial pour nous tous, nous ne jouerons pas seulement un match mais pour envoyer un message à toutes les autres sélections, qui est que nous sommes en route pour disputer la Coupe du monde avec nos chances.» Luiz Felipe Scolari a été entendu, au-delà de ses espérances dimanche soir avec la démonstration de force de «son» Brésil contre l’Espagne en finale de la Coupe des Confédération (3-0). Un succès majeur face à une équipe d’Espagne qui règne sur le monde depuis cinq ans et qui n’avait plus perdu en encaissant trois buts depuis son 8e de finale de Coupe du Monde contre la France en 2006 (3-1). Grâce à ce large succès, le Brésil a changé d’étiquette et va devoir maintenant vivre pendant un an avec celle de favori de la prochaine Coupe du Monde. Sa Coupe du Monde, organisée à domicile et que tout un peuple, actuellement dans la rue pour protester contre les mesures économiques et sociales prises par le gouvernement, attend.
«On ne s’attendait pas à un score aussi large, encore moins contre l’équipe championne du monde. Mais il ne faut pas s’enflammer», tempère cependant Scolari, qui n’a pas oublié où en était son équipe il y a encore un mois. Qui se souvient en effet que Neymar et ses partenaires abordaient un mois de juin compliqué, avec au menu cinq champions du monde (Angleterre, France, Italie, Uruguay et Espagne), le moral en berne ? La confiance entamée par une série de contre-performances : nuls contre le Chili (2-2) en avril, contre la Russie (1-1) et l’Italie (2-2) en mars, défaite en Angleterre en février (2-1) et en Argentine (2-1) en novembre… Ce temps-là semble aujourd’hui bien loin après le tournoi réussi par les Auriverde, vainqueurs de leurs cinq matches en ayant marqué 14 buts et encaissé seulement 3.
On va commencer à nous regarder différemment
— Thiago Silva
Porté par des latéraux virevoltants (Marcelo et Daniel Alves), une charnière centrale solide (Thiago Silva-David Luiz), des milieux de terrains inspirés (Paulinho notamment) et un quatuor offensif à même de bousculer n’importe quelle défense (Oscar, Neymar, Hulk, Fred), le Brésil ne s’est pas contenté de gagner cette répétition grandeur nature de la Coupe du Monde. Il a séduit. Une donnée presque plus importante encore que le résultat brut au pays du Joga Bonito, de Pelé, de Zico, de Ronaldo… «Nous avons retrouvé de la crédibilité auprès de nos supporters», fait remarquer Scolari, non sans fierté. «J’avais regardé l’amical Brésil-Chili à la télévision (2-2 en avril, ndlr) et notre équipe avait été chambrée par le stade du Mineirao (à Belo Horizonte, ndlr). J’étais très triste de cette situation, mais au rassemblement suivant, j’ai dit aux joueurs que seuls nous-mêmes étions en mesure de changer cela. C’est ce qui s’est passé, nous avons réussi à avoir les supporters de notre côté grâce à ce que nous avons montré sur le terrain», confirme Thiago Silva, le patron de la défense des quintuples champions du monde. «On va commencer à nous regarder différemment.»
Si Neymar a répondu à toutes les attentes (élu meilleur joueur du tournoi), et donner envie de vite voir le résultat de son association avec Lionel Messi au FC Barcelone, le plus beau symbole de cette confiance brésilienne retrouvée est Fred. Rentré au Brésil après une fin d’aventure difficile à Lyon, le buteur brésilien a démontré tout son talent durant la compétition, terminant meilleur buteur, à égalité avec Fernando Torres (mais sans avoir joué contre Tahiti). L’attaquant de Fluminense se sent bien dans ce onze brésilien. Et ça se voit. «On ne croyait pas dans notre équipe au début, mais nous étions confiants, nous avons continué à travailler. Cette évolution, cette confiance a fini par se transmettre à l’extérieur, dans la presse et parmi les supporteurs.» Ainsi armé, le Brésil «peut continuer à rêver d’être champion du monde» dans un an (dixit Scolari). Mais il va maintenant devoir aussi assumer la pression inhérente à son nouveau statut.
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