Galaxie patriotique : Djué Eugène, Blé Goudé qui a trahi Laurent Gbagbo ?
Écrit par Adama Koulibaly Source: eclairdafrique.com
Eugène Djué et Blé Goudé ont été les leaders de la galaxie patriotique. Chacun d’entre eux s’enorgueillissait d’être le « fils » de Laurent Gbagbo. Mais les Ivoiriens ont pu déterminer qui de Eugène Djué et de Blé Goudé avait vraiment lutté pour Laurent Gbagbo. Si Charles Blé Goudé, président de l’Alliance patriotique pour le sursaut national, Eugène Djué, président de l’Union pour la libération totale de la Côte d’Ivoire (UPLTCI) sont tombés sous le coup des sanctions des Nations Unies, Eugène Djué s’est démarqué de Blé Goudé à un moment crucial de la lutte patriotique.
Le président de l’UPLTCI l’a toujours reconnu lui-même « Blé est un récupérateur. En plus, il est favorisé à la présidence parce qu’il est Bété et moi je suis Baoulé » a-t-il confié à un journaliste du Magazine en ligne Le contient Premier basé à Genève. Un froid avait été jeté entre Djué et Blé. Pour le président de l’UPLTCI « c’est moi qui ai encadré mon jeune frère Blé à la Fesci. Mais depuis un moment, il est devenu autre chose». Le froid était là. Le fossé avait séparé les deux leaders patriotiques.
Comment ?
En tout cas, selon plusieurs témoignages, ce sont les ambitions de Blé et Djué qui les opposaient. « C’est ainsi même au sein du FPI. Mamadou Kouilibaly a ses ambitions, Simone a ses ambitions , Affi a ses ambitions…Ces ambitions s’entrechoquent mais toujours est-il que nous soutenons tous Laurent Gbagbo » expliquait M.Adji T, membre du bureau politique .
Mais ce qui est étonnant, c’est l’isolement à un moment donné de Djué Eugène des activités des jeunes patriotes. Même Watchard Kedjebo a dû lâcher Eugène Djué pour Blé Goudé . Selon Watchard Kedjebo « Dans un groupe, quand vous constatez que les objectifs divergent, l’harmonie se brise. Nous avons initié le pont de la paix et de la réconciliation avec Eugène Djué. Lors de nos meetings, nous avons indiqué que nous nous inscrivons dans le processus de paix après l’accord de Ouaga. D’où vient-il que Djué veuille attaquer des convois de patriotes allant à Bouaké. Je dis non à cette déviation. Je me désolidarise de ce mouvement. Je refuse de dire une chose et son contraire. Je n’ai pas apprécié le boycott du meeting de Konaté Sidiki à la Sorbonne. Cela n’avait pas de sens ».
Là où il fallait l’union il y a eu la division
Ce qui a favorisé la chute de Laurent Gbagbo. Les rumeurs sur la tension qui couvait sous la galaxie patriotique étaient intenses. Souvent, Eugène Djué faisait croire à l’opinion publique qu’il était marginalisé parce qu’il est Baoulé. Il accusait le ministre de la réconciliation nationale Dano Djédjé de faire du favoritisme. « C’est malhonnête de le dire. Il n’y a pas un seul patriote qui n’a pas bénéficié des largesses du ministre de la Réconciliation. Par reconnaissance, il y a des propos qu’il faut éviter de tenir » lui a repondu Watchard Kédjébo. Par exemple, il criait sur tous les toits que ses actions n’avaient jamais été financées. Pourtant Watchard Kedjebo reconnaissait : « Honnêtement, au sein de la coordination nationale des patriotes pour la paix que dirige Djué, il y a problème. Il n’a pas réussi à nous faire un bilan financier après la première phase de notre tournée à Tiébissou, Brobo et à M’Bahiakro. On nous a déclaré 5 millions mais qu’on nous fasse le bilan ».
Eugène Djué était beaucoup plus porté sur l’argent. L’on se souvient enconre jusqu’où sa cupidité l’a poussé. En effet selon des sources bien fondées, l’affaire de la bastonnade de Djué le31 décembre 2007, n’était qu’une stratégie pour se faire des sous auprès de Laurent Gbagbo. « Mais tout compte fait qui a payé les pots cassés ? C’est bien Laurent Gbagbo. C’est sa réputation qui a pris un coup. Méfiez-vous de Djué, il n’est pas pour Laurent Gbagbo. Il vient chercher de l’argent pour ses poches » fit remarquer un membre de la garde présidentielle présent ce jour là où l’incident amplifié par Djué se passait. André Silver journaliste à Le nouveau réveil écrira dans son blog après la bastonnade : « Enfin, je te (DJUe) dis « yako » pour ta bastonnade symbolique. Vois-tu, tu as été frappé à la résidence présidentielle, le lit du pouvoir, le symbole de l’âme de notre pays. C’est un lieu qui devrait symboliser la quiétude, surtout la sécurité. L’autre symbole est ta propre personne. Tu es l’un des leaders de la lutte patriotique. Tu n’es pas une icône. D’ailleurs, personne parmi vous n’est une icône puisque vous ne méritez pas d’être cités comme des modèles à imiter autant que Sidiki Konaté ou Alain Lobognon dans la rébellion. Cependant, après Blé Goudé que tu as toutes les raisons de ne pas aimer, tu es le plus en vue parmi les leaders de la nébuleuse patriotique. Donc, tu ne devais pas être bastonné par des soldats de la garde rapprochée de Laurent Gbagbo et surtout pas à la résidence présidentielle. Mais le fait est que tu l’as été. » En tout cas, encore des témoignages contre le Maréchal sont légions. Pendant la campagne présidentielle, l’homme était méconnaissable, selon ces proches camarades qui l’accompagnaient dans les villages du centre. » Il était arrogant et n’avait même pas d’égard pour les chefs de village, « lui qui vient en campagne veut que les chefs se mettent à genoux devant lui. En tout cas, j’ai compris que Eugène Djué s’attendait à autre chose que la victoire de Laurent Gbagbo » fit remarquer un membre de la JFPI de BROBO (BOUAKE. Pendant que Blé Goudé, Damana Picas et les autres patriotes affrontaient l’armée française et que les jeunes patriotes, les femmes patriotes tombaient sous les balles assassines des sicaires de Nicolas Sarkozy, Djué était introuvable. Pourtant, c’est lui qui a été le premier à faire des déclarations selon lesquelles les jeunes patriotes doivent déposer les armes. « Quand il y a eu l’attaque de la résidence du Président Gbagbo, j’ai appelé Djué pour lui dire : ‘’maréchal, le PR est attaqué on fait quoi ? Il m’a dit : Ce n’est pas notre combat ‘’. Je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire puis j’ai repris : ‘’je dis que notre papa Gbagbo est attaqué on fait quoi ? ‘’
Il m’a répété : ‘’ je te dis de laisser tomber. Ce n’est pas notre combat’ témoignait un de ses compagnons fidèles.
« Djué était caché à un lieu sûr pendant que les Blé, Pickass et les autres patriotes se battaient pour éviter la chute de Laurent Gbagbo » témoignait encore un proche compagnon de Djué qui l’accompagnait régulièrement « prendre des millions chez le PR ». « Non Djué a vraiment trahi Gbagbo ». Depuis que Laurent Gbagbo a chuté, le maréchal se trouve en paix pendant que les autres patriotes sont en exil ou emprisonnés. Pourquoi n’est-il pas inquiété ? Selon des sources « Blé émarge chez le président de l’Assemblée nationale chaque fin de mois. Il perçoit des millions par mois. C’est son salaire pour la trahison ».Quelle trahison !
Même si le mystère demeure autour de l’arrestation de Charles Blé Goudé, personne ne peut contester que le « Général » se soit battu corps et âme pour sauver sa patrie de l’invasion française. Si les récentes extraditions de Blé Goudé, Abéhi et Dibopieu plongent bien de patriotes convaincus dans un certain désarroi, Il faut comprendre que le combat continue. Blé Goudé, Dibopieu, Abéhi et Laurent Gbagbo lui-même sont les victimes de gens cupides, des aventureux, des traitres comme Djué qui sont devenus depuis la chute de Gbagbo les amis de Ouattara et de Soro. Ces gens comme Djué sont coupables de la mort de Bohoun Bouabré, Gnan raymond, Gomont Diagou jean Baptiste et les nombreux femmes et hommes qui sont tombés pour la patrie.
Les jeunes patriotes continueront le combat sans Eugène Djué parce que Gbagbo a donné cet ordre : «Si je tombe, enjambez mon corps pour continuer le combat», avait dit Laurent Gbagbo. La prophétie s’accomplira.
ADAMA KOULIBALY
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