En Côte d’Ivoire, les observateurs étrangers s’inquiètent à propos de la cellule spéciale d’enquête. Cet organe créé à l’initiative d’Alassane Ouattara au lendemain de son investiture est exclusivement chargé d’enquêter sur les crimes commis pendant la crise post-électorale. Son travail est officiellement loin d’être fini car aucun membre des forces loyales à l’actuel président ivoirien n’a été inculpé.
Pourtant ces dernières semaines la composition de cette cellule a été profondément modifiée.
En moins de deux mois, la juge d’instruction qui était à la tête de la cellule a changé, deux substituts du procureur ont été mutés, et plusieurs officiers de police judiciaire ont été renvoyés dans leurs services respectifs.
En comptant le personnel administratif, ce sont les deux tiers des membres de la cellule qui ont été remerciés.
Le ministère de la Justice assure que cela n’affectera pas l’avancée des enquêtes, ce qui n’est pas de l’avis des bailleurs internationaux qui financent largement cette cellule, dont le budget n’aurait d’ailleurs pas été modifié, malgré ces départs.
Dessein politique
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Certains pensent à un dessein politique, car cet allègement en personnel intervient au moment où l’instruction concernant les pro-Gbagbo s’achève : le dossier sur les crimes de sang a été bouclé, celui sur les crimes économiques sous l’ancien régime est bien avancé.
Mais aucune personnalité proche d’Alassane Ouattara n’a été inculpée.
Des sources proches du dossier confient même avoir reçu de nombreuses plaintes pour viol et pour meurtre concernant des ex-rebelles des forces nouvelles. Des plaintes qui n’ont selon elles jamais été instruites.
La commission nationale d’enquête avait pourtant rassemblé des preuves contre les deux camps, et son rapport avait été envoyé à la cellule spéciale, à la demande du président ivoirien.
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