Par Patrice ALLEGBE
L’évasion fiscale en Afrique « risque d’empêcher le rêve » du continent en matière de développement économique, a affirmé vendredi à Abidjan, l’ancien directeur général du FMI, Michel Camdessus, lors du 4e Forum des marchés émergents sur l’Afrique.
« Les flux illégaux de financements » sur le continent créent une fuite massive de capitaux préjudiciables aux investissements, a fait observer M. Camdessus, dénonçant une « exploitation » des peuples africains.
II a salué les efforts des dirigeants des grandes puissances du G8, récemment réunis en Irlande du Nord, qui ont fermement condamné les paradis fiscaux, ostensiblement nuisibles à l’émergence de l’économique mondiale.
De grandes avancées ont été obtenues contre l’évasion fiscale lors du sommet du G8, mais des progrès restent encore timides dans la lutte contre l’optimisation fiscale des multinationales. Le G8 compte toutefois « combattre le fléau de l’évasion fiscale ».
En dépit de la crise qui a secoué l’économie mondiale, l’Afrique a enregistré la croissance la plus rapide au cours de cette dernière décennie (plus de 5% en moyenne chaque année entre 2000 et 2009), s’est félicité le président ivoirien Alassane Ouattara, dans un discours.
Le continent compte six des dix pays qui ont la plus forte croissance économique mondiale, a-t-il dit, notant que cette hausse est soutenue par l’augmentation des taux d’investissement dans certaines régions (de 18% en 1990 à 22% en 2009).
Certes, des acquis importants ont été obtenus et des progrès considérables, mais des défis au niveau de la pauvreté demeurent sur le continent, ainsi que les « inégalités sociales toujours répandues, l’éducation et la santé qui présentent encore d’importantes faiblesses », a ajouté M. Ouattara.
Le développement de l’Afrique « dépendra de l’efficacité avec laquelle les pays africains, affronteront individuellement et collectivement les incertitudes rendues plus ardues par la crise de 2008-2009 et ses répercussions sur le commerce et les finances », a-t-il souligné.
« Pour parvenir à l’émergence que nous ambitionnons, une place importante devra être accordée à l’éducation, la santé, la recherche scientifique et technologique » afin de mieux doter la jeunesse de capacités à affronter les défis nouveaux du continent, a-t-il poursuivi.
M. Horst Koehler, ancien président de l’Allemagne, Monsieur Benjamin Mkapa, ancien président de Tanzanie et l’ancien Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, étaient parmi les participants du forum, dirigé par M. Camdessus.
Le 4e Forum des marchés émergents a eu pour thème : « La vision de l’Afrique à l’horizon 2050 ». Les participants devraient « partager des idées sur le devenir de l’Afrique » les 21 et 22 juin à travers un document intitulé « Africa 2050″.
PAL
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