Yopougon coopérative des produits agricoles – des affrontements font plusieurs blessés

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Enquête Yopougon – Contrôle de la Codipraci

Par Sériba Koné, Source: Dernière Heure Infos

L’un des dossiers brûlants qui attendent Gilbert Kafana Koné – Déjà des affrontements ont fait plusieurs blessés

A peine installé, le maire de la plus grande commune de l’Afrique de l’Ouest, Gilbert Kafana Koné, doit mettre fin au conflit qui oppose Daouda Kéita à Salifou Traoré concernant le contrôle de la Coopérative de distribution de produits agricoles de Côte d’Ivoire. Une Occupation du domaine public qui a été allouée à Daouda Kéïta.

Le maire de la plus grande commune de l’Afrique de l’Ouest, Gilbert Kafana Koné, doit mettre fin au conflit qui oppose Daouda Kéita à Salifou Traoré concernant le contrôle de la Coopérative de distribution de produits agricoles de Côte d’Ivoire (Codipaci). Une Occupation du domaine public (Odp) qui a été autorisée à Daouda Kéïta par le 1er Adjoint au maire de la commune de Yopougon, Gnaba Logou Jean, le 3 octobre 2000, au moment où Dr Doukouré Moustapha était encore aux affaires à la mairie de Yopougon. Cette décision a été entérinée par le maire Gbamnan Djidan Jean-Félicien par l’Arrêté municipal N°2004-866MY/SG du 20 avril 2004 portant autorisation d’occupation provisoire du domaine public à Daouda Kéita.

En effet, le conflit qui oppose Daouda Kéita en qualité de Pca à Salifou Traoré en tant que son Vice-président est parti de la gestion opaque portant sur la somme de 800 mille Fcfa dans laquelle, selon le courrier du 25 octobre 2011 adressé au maire intérimaire Yao Yao Bertin, dont l’objet est : « Demande de l’Arrêté municipal de l’Odp N°2004-866MY/SG du 20 avril 2004 », Salifou Traoré accuse le Pca, Daouda Kéita de s’être compromis avec le régisseur Amary Gnagne, le Secrétaire général Lasme Assi Jean-Baptiste et le Conseiller juridique de la mairie. En un mot, on les soupçonne d’avoir détourné 800 mille Fcfa, somme engrangée grâce aux taxes municipales. C’est ainsi que la Coopérative et son Conseil d’administration ont été estés en justice « pour déguerpissement ». Dans ce conflit, Daouda Kéita a perdu le procès. Le tribunal s’est prononcé le 12 avril 2005 sur cette affaire en déclarant Daouda Kéita non fondé, estimant que celui-ci a obtenu l’arrêté précité en sa qualité de Pca de la coopérative qui était en formation. Dès cet instant, pour le Vice-président de la coopérative, Fatogoma Karim, « le débat est clos ». Pour lui, « il n’a jamais été dit et écrit que Daouda Kéita devrait être mis dehors ». Le courrier N°3492/INT/DGDD/DTA/SDCLC du 31 octobre 2007 signé par le Directeur de cabinet du ministre l’Intérieur, Tokpa Véhi Etienne, en son temps, relatif au règlement du contentieux opposant Daouda Kéita à la Codipraci au sujet de la gestion du marché est plus explicite. En son premier point, il ressort que : « Monsieur Daouda Kéita continue d’assurer la présidence d’honneur de la coopérative et de bénéficier des avantages sus-évoqués attachés à cette qualité ». Pour Monsieur Daouda Kéita, cette mesure n’est pas normale et pour cause, à l’en croire, « pour ce qui est du marché, j’ai été le seul à me présenter pour avoir l’arrêté N°26 du 04 août 2004 et cela est inscrit noir sur blanc dans les documents de la mairie (il nous présente le dossier) ».

Les deux camps s’accusent

Mieux, il brandit l’interdiction de toute activité de la Codipraci sur le marché de Siporex III pris par le maire Gbamnan Djidan Jean-Félicien, vendredi 28 mai 2010 par huissier de justice, ainsi que la dernière taxe municipale de 100 mille Fcfa qu’il a payée au mois de juillet 2012 (voir fac-similé). Face à ces preuves, le clan Salifou Traoré s’en tient à la justice. Le Vice-président de la coopérative, Fatogoma Karim nous brandit le procès-verbal de réintégration de la Chambre judiciaire en audience publique du 6 mai 2010 et de la grosse. Mieux, Salifou Traoré nous présente la dernière taxe municipale de 100 mille Fcfa qu’il a payée (voir fac-similé). Dans l’attente de son réintégration selon la décision de la Cour Suprême en audience du 22 juin 2012, en audience publique et du Procès-verbal de réinstallation du jeudi 8 novembre 2012 la polémique continue d’enfler. Seul le nouveau maire, Gilbert Kafana Koné, peut trancher. « Nous avons joué notre rôle, en prenant un Arrêté pour une Odp, nous ne rentrons pas dans les conflits », a coupé court le Secrétaire général de la mairie, Oulaye Firmin joint par téléphone. Comme on le voit, le feu couve sous des cendres ardentes quand on sait que le contrôle de ce marché de bananes sous haute tension à Siporex a déjà été l’objet d’affrontements entre les deux partis en conflit, en juin 2010 et relayés par la presse. Il y a eu des blessés à l’arme blanche. « Nous continuons à tendre la main au vieux Kéita qui demeure notre doyen », ne cesse de répéter les partisans de Salifou Traoré. A l’opposé, le vieux Daouda se dit être spolié par la justice et des mains obscures tapies dans l’ombre. Le courrier N°3492/INT/DGDD/DTA/SDCLC du 31 octobre 2007 signé par le Directeur de cabinet du ministre l’Intérieur, Tokpa Véhi Etienne en son temps, relatif au règlement du contentieux opposant Daouda Kéita à la Codipraci au sujet de la gestion du marché ne s’arrête pas seulement à un seul point, il va plus loin et indique ce qui suit : »L’autorité municipale est chargée de poursuivre la conciliation qu’elle avait entreprise afin de parvenir à un règlement définitif au mieux des intérêts en présence », contrairement à ce que nous a indiqué Oulaye Firmin au téléphone. Mieux, il est ressorti de cette rencontre, « L’implication partisane du régisseur de la mairie dans la gestion de ce dossier ». Gilbert Kafana Koné a du pain sur la planche. Les responsables de la mairie, restés de marbre dans cette affaire, pendant l’intérim assuré par Dr Yao Yao Bertin, n’ont fait qu’empirer la situation. La suite, on la connaît. Des affrontements relayés par la presse, à cause de ce marché, ont fait des blessés. Pourtant, le vieux Daouda Kéita a été décoré dans l’Ordre du mérite dans le vivrier. Il est donc une valeur sur qui on doit compter, raison pour laquelle il y a lieu de véritablement tendre la main et même les bras, parce que la gestion d’un marché, c’est le contrôle de gros sous. C’est un marché qui emploie plus de 500 personnes directement et indirectement. En période d’abondance, comme c’est le cas actuellement, allant de juillet à janvier, les responsables de la Codipraci, selon eux, peuvent décharger entre 100 et 150 tonnes de produits vivriers. Pendant la période intermédiaire, c’est-à-dire où tout va au ralenti, c’est entre 60 à 75 tonnes de produits vivriers. Dont l’essentiel est la banane, l’igname, le manioc, le maïs frais, et même le manioc frais pilé (placali). Si personne dans les deux camps n’a voulu épiloguer sur l’argent encaissé, avec ces tonnages, on peut affirmer que ce sont des centaines de millions qui divisent les deux parties.

Sériba Koné

La sagesse peut-elle gagner les deux parties ?

La question mérite d’être posée. Tant Daouda Kéita et Salifou Traoré restent tous deux campés sur leur position. La première personne citée s’appuie sur l’Arrêté d’Occupation du domaine public provisoire (Odp) signé en son nom. Quant au second, il brandit la décision de justice et « tend » la main à son adversaire. Les deux parties tiennent à la gestion entière de cette Coopérative. Ne dit-on pas que si deux hommes se battent sur la somme de 25 Fcfa, c’est qu’il y en a un qui veut prendre 15 FCFA dans le partage ? C’est là que le nouveau maire doit puiser dans toute la sagesse politique qui l’habite. Et, il est très attendu par les deux parties. En effet, de la voie allant du sable au nouveau goudron, il existe huit marchés réunis en Coopérative, dont chacun est spécialisé dans la vente d’un produit bien déterminé. Pourquoi le régisseur peut-il encaisser l’argent de la partie qui n’est pas encore officiellement installée par la mairie ?
S. K

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