Allocution de Kablan Duncan
(…)
Je voudrais commencer mon propos de ce jour en vous remerciant, Excellences, Mesdames et Messieurs, en vos rangs et qualités respectives, pour avoir bien voulu accepter d’honorer de votre présence distinguée la cérémonie de ce jour.
Je veux remercier de façon toute spéciale Son Excellence Monsieur SORO Guillaume, Président de l’Assemblée Nationale et également témoin privilégié des actions menées par la personnalité en l’honneur de qui nous sommes réunis aujourd’hui.
Je salue également la présence distinguée de Monsieur KONE Mahamadou, Président de la Cour Suprême et de Monsieur Youssouf BAKAYOKO, Président de la Commission Electorale Indépendante, ainsi que de toutes les hautes personnalités civiles et militaires qui, à des titres divers, ont eu à travailler en étroite collaboration avec notre hôte de ce jour.
Je ne saurais, bien entendu, oublier de saluer la présence remarquable des Représentants Spéciaux du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que celle des représentants de l’Union Africaine, de la CEDEAO, du BIT, du PNUD, de l’UNOPS et toutes celles et tous ceux qui nous font l’amitié de partager avec nous ces instants de convivialité et de reconnaissance.
Excellences,
Mesdames et Messieurs ;
Les membres du Gouvernement ici présents à mes côtés et moi-même, nous nous réjouissons d’autant plus de votre présence effective qu’il s’agit pour nous, et sur instruction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA de rendre un hommage solennel à une personnalité qui a marqué, par sa présence et son action, l’histoire récente de notre pays.
Le nom de Monsieur Bouréima BADINI, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est en effet indélébilement associé au processus de paix issu de l’Accord Politique de Ouagadougou dit en abrégé APO, dont il a assuré le suivi de la mise en œuvre, en sa qualité de Représentant Spécial du Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE, facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien.
Cette cérémonie est donc également l’occasion de célébrer la solidarité et la fraternité entre deux pays, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
Nos deux pays veulent cette relation si forte qu’ils se sont fixés, ensemble, des objectifs communs qui doivent leur permettre de tracer les sillons de la croissance, du développement et de la coopération sous régionale, et ce, à travers le traité d’amitié et de coopération signé le 29 juillet 2008 à Ouagadougou.
C’est dans ce cadre que se sont déjà tenues deux Conférences au Sommet, la première le 15 septembre 2009 à Yamoussoukro et la seconde, le 18 novembre 2011 à Ouagadougou. Je précise sur ce point que la Troisième conférence au sommet est prévue pour se tenir à Yamoussoukro dans le courant du deuxième semestre 2013.
Excellences,
Mesdames et Messieurs ;
Vous me permettrez donc, au nom de Monsieur le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA, de rendre un hommage appuyé à son Excellence Blaise COMPAORE, Président du Burkina-Faso, pour la part prépondérante et éminemment importante prise dans la recherche de solutions à la crise militaro-politique que notre pays a connue à partir de 2002.
Qu’il me soit permis de rappeler, pour mémoire, que plusieurs initiatives avaient été prises pour tenter de trouver des solutions à cette crise. Celles-ci ont débuté en octobre 2002 à Lomé avec les premières négociations directes entre les deux protagonistes de la crise qui se sont conclues par un accord le 1er novembre 2002.
Par la suite, plusieurs accords ont été passés dont :
– Les Accords de Linas-Marcoussis du 24 janvier 2003 ;
– Les Accords d’Accra 1 du 29 septembre 2002 ;
– Les Accords d’Accra 2 du 07 mars 2003 ;
– Les Accords d’Accra 3 du 30 juillet 2004 ;
– Les Accords de Pretoria 1 du 6 avril 2005 ;
– Les Accords de Pretoria 2 le 29 juin 2005.
C’est le 04 mars 2007 que fut signé l’Accord Politique de Ouagadougou, sous la haute autorité de Son Excellence Monsieur le Président de la République du Faso, Facilitateur du Dialogue Direct inter Ivoirien.
Dans le cadre du suivi dudit accord, Monsieur Bouréima BADINI fut nommé Ambassadeur, Représentant Spécial du Facilitateur le 07 septembre 2007, fonctions qu’il occupera jusqu’en mai 2012.
• Excellence (et Honorable) Monsieur Bouréima BADINI,
Je voudrais, au nom du Gouvernement, saluer en vous un homme épris de paix, un négociateur hors pair et un artisan de la cohésion sociale.
Magistrat de votre état, plus précisément Magistrat de grade exceptionnel, vous avez occupé de hautes fonctions dans votre pays, notamment celles de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de Ministre en charge de la Promotion des Droits de l’Homme.
Ces fonctions vous ont, je crois, préparé à la mission qui vous a été confiée par Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE au titre de l’Accord Politique de Ouagadougou. Vous avez, ainsi, contribué activement et efficacement à la mise en œuvre de l’APO dont le maître d’œuvre fut le Premier Ministre d’alors, Son Excellence Monsieur SORO Guillaume, pour la réalisation des principales diligences relatives :
– à l’Identification des populations;
– au Processus électoral;
– à la restructuration des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire;
– à la Restauration de l’autorité de l’Etat et du Redéploiement de l’Administration sur l’ensemble du territoire;
– à la consolidation de la réconciliation nationale, de la paix, de la sécurité et de la libre circulation des personnes et des biens.
Tous ceux qui ont eu à travailler avec vous, M. BADINI témoignent unanimement de votre disponibilité, de votre sens du compromis et de votre engagement dans les différentes étapes de ce processus.
Vous vous êtes attelé à rapprocher, bien souvent dans la discrétion, des positions antagonistes. Et lorsque le processus prenait, il faut le dire du plomb dans l’aile, c’est plus d’une fois que votre entregent personnel a permis de débloquer des situations jugées inextricables au départ.
Nous savons que votre mission n’a pas été facile et que vous avez été confronté à bien des écueils, tensions, incompréhension et parfois, à des impasses.
Nous savons aussi que vous avez passé bien des nuits blanches sous haute pression, tout cela, au chevet de la Côte d’Ivoire alors malade.
En raison de vos nombreux mérites, le Chef de l’Etat en personne vous a élevé au rang de Commandeur dans l’Ordre National, le 07 août 2011.
Au moment où de nouvelles fonctions politiques et non des moindres vous rappellent dans votre pays, le Chef de l’Etat a estimé que le Gouvernement ne saurait vous laisser regagner votre patrie sans vous témoigner de nouveau sa reconnaissance, à travers cette cérémonie solennelle d’adieux.
Les membres de votre famille et vos amis qui vous entourent doivent être légitiment fiers de votre parcours et des succès qui le jalonnent.
Nous vous souhaitons encore beaucoup de réussite dans vos nouvelles fonctions notamment de Député à l’Assemblée Nationale du Burkina Faso et dans toutes les autres qu’il plaira au destin de vous permettre d’occuper.
Bon vent, Honorable BADINI, tout en sachant que vous serez toujours ici en Côte d’Ivoire chez vous.
Je vous remercie tous de votre aimable attention.
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