Les étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny détiennent la palme dans la création d’Associations et de Syndicats parmi les universités africaines. 112 entités associatives et syndicats se partagent le champ universitaire du Campus de Cocody.
Contrôler l’espace universitaire par tous les moyens. Et les étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny ont trouvé leur recette à eux. Une recette atypique. Créer une pléthore d’associations et de syndicats. Chaque groupe veut avoir son espace et son carde d’expression après la ‘’chute‘’ de la Fédération Scolaire et Estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci) qui régnait en maître absolu sur les campus de Côte d’Ivoire et dans les lycées et collèges. Même si à l’ouverture, le 3 septembre 2012, les étudiants avaient donné l’impression qu’ils n’étaient plus intéressés par la chose syndicale au sens propre comme au sens figuré, parce qu’ayant encore en souvenir la crise post-électorale et les travers de la Fesci, les étudiants ont repris de plus belle. 122 Associations et Syndicats ont en commun le champ opérationnel du Campus. Parmi ces associations, les Syndicats sont ceux qui se font le plus sentir par leurs actions, attitudes et comportements qui frisent le vandalisme. Chant, déplacement en ‘’Gbonhi’’ (entendons par là, groupe), tenues vestimentaires parfois extravagantes, des blousons en Sky en plein 12h, en somme, une manière de faire qui tranche avec toute attitude d’un intellectuel et d’une personne qui est en quête du savoir. A cela s’ajoute, le ton espiègle sur lequel ils s’adressent à leur ego étudiants et étudiants. Des comportements qui rappellent fort bien les moments de ‘’gloire ‘’ de la Fesci sur le Campus universitaire. Toute chose qui fait dire à Léon .Y. que «ce sont les noms qui ont changé.
A l’intérieur de ces groupements, nous avons les mêmes acteurs. Ce sont les mêmes pratiques. Nous avons pour preuve l’agression du ministre sur le campus le 13 mai dernier. ».Un tour du côté de l’Amphi Léon Robert, des étudiants assis autour d’une table, sur le parvis de cet amphithéâtre se réclament de la Fesci. Mais, ce qui parait surprenant, c’est que le bureau d’une section de syndicat d’intellectuel soit installé en plein air. Qu’à cela ne tienne. Une occupation inélégante de l’espace Sur le champ, un jeune homme, la vingtaine révolue, se présente à ses ‘’responsables‘’, assis sur le banc de fortune et l’étale leur servant de bureau, décline son identité comme le fait un caporal devant son supérieur dans l’armée. Un service militaire qui ne dit pas son nom. Renseignement pris, ce jeune étudiant en question est un anti-chambriste (terme spécifique à la Fesci mais utilisé dans le jargon des syndicats estudiantins qui signifie débutant dans le milieu). Ce n’est pas seulement la Fesci qui s’installe de manière anarchique sur le Campus, d’autres mouvements établissent leur Q.G, dans la majeure partie des cas, sous les gros arbres. Ces étudiants généralement entassés dans ces endroits, sont issus de la même association ou des mêmes syndicats. C’est ainsi que l’on verra les étudiants de la Ligue ivoirienne des groupements estudiantins et scolaires (Liges) cheminer ensemble. Même son de cloche pour les autres types d’associations. Cette kyrielle d’associations rend toutes les négociations difficiles et parfois favorisent l’échec des discussions. Car, pendant que des groupes acceptent le principedu dialogue et font des compromis, d’autres tiennent des discours radicaux. Parler d’une même voix. La volonté de la présidente de l’Université de fédérer toutes les énergies pour choisir un porte-parole crédible des étudiants, ne rencontre pas l’adhésion de ces derniers. Du moins des responsables syndicaux et même des autres types d’associations. Les Associations confessionnelles, par exemple se disent ne pas se sentir concerner par une faitière dans laquelle elles se retrouveront avec des syndicats. Mais les responsables syndicaux, à l’image de Assa Etienne et de Mian Augustin croient que cette initiative du ministère et des autorités universitaire vise à ‘’tuer ‘’ le pluralisme syndical et la liberté démocratique.
F.TAKY
Le Mandat
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