Par Libération.fr
Interpellés dans les heurts qui ont suivi le procès du rappeur Weld El 15, ils pourront rester en liberté jusqu’à leur procès en octobre.
Les deux rappeurs tunisiens et la journaliste franco-tunisienne Hind Meddeb ont été inculpés pour «outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions» et «atteinte aux bonnes mœurs». Ils étaient dans le collimateur des autorités pour avoir manifesté avec virulence leur soutien au rappeur Weld El 15 lors de son procès jeudi, à Tunis. Ils seront jugés le 7 octobre et risquent un an de prison ferme.
Hind Meddeb, journaliste franco-tunisienne qui figure parmi les interpellés, ne s’est pas présentée à sa convocation ce lundi : elle est rentrée en France. «J’ai quitté mon pays, car je n’ai plus confiance dans la Tunisie d’aujourd’hui où, pour une chanson, on condamne un rappeur à deux ans de prison ferme et on relâche ceux qui ont attaqué l’ambassade des Etats-Unis», explique-t-elle dans un communiqué. «Etant donné les vices de procédure et l’absence d’information sur les chefs d’inculpation qui étaient retenus contre moi, vu les dernières décisions de la justice tunisienne (…), j’ai décidé de ne pas me présenter à l’audience du 17 juin et de continuer de Paris ma lutte pour les libertés, toutes les libertés, de la liberté d’expression à la liberté de conscience.»
Quatre autres musiciens étaient convoqués dans la même affaire, mais aucune accusation n’a été retenue contre eux. Les sept avaient été interpellés jeudi à la sortie du tribunal de Tunis, où ils avaient protesté avec véhémence contre la condamnation à deux ans de prison ferme de Weld El 15, jugé pour une chanson dans laquelle il insultait la police. Celle-ci était intervenue brutalement contre le comité de soutien, selon plusieurs témoignages.
Quant à Weld El 15, emprisonné dans la banlieue de Tunis, il espère un procès en appel.
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