Source: Soir Info
L’ancien ministre ivoirien du Budget, Justin Koné Katinan, acteur-clé de l’ère Gbagbo, a déclaré mercredi (12 juin 2013) qu’il craignait d’être torturé s’il était extradé du Ghana vers la Côte d’Ivoire. Arrêté au Ghana en août, M. Koné Katinan est recherché par la Côte d’Ivoire pour crimes économiques durant la sanglante crise post-électorale (environ 3.000 morts) ayant suivi le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo – dont il était le porte-parole – de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. Sous le coup de 20 chefs d’accusation de complot et de vol, il s’exprimait mercredi au cours d’une nouvelle audience d’un tribunal ghanéen, consacrée à la demande d’extradition présentée par la Côte d’Ivoire. « Ils vont me torturer et je vais finir handicapé » de retour en Côte d’Ivoire, a déclaré M. Koné Katinan à la presse devant le tribunal d’Accra. M. Koné Katinan dit avoir failli être renvoyé immédiatement en Côte d’Ivoire au moment de son arrestation, en août, puis avoir été sauvé de justesse par son avocat qui a contesté son extradition devant la justice. Il dit avoir fui vers le Ghana peu après la chute de Laurent Gbagbo parce qu’il avait entendu dire qu’il risquait d’être tué, avec l’ancien ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, par les forces loyales au président Alassane Ouattara. M. Tagro est décédé dans des circonstances non encore élucidées au moment de l’arrestation de M. Gbagbo. « Si je voulais sauver ma peau il fallait que je prenne la fuite », a déclaré M. Katinan mercredi. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, le régime de Ouattara a poursuivi des centaines de partisans de Gbagbo mais très peu de ses propres partisans pour les crimes commis pendant la crise post-électorale. Pour éviter d’être extradé, Justin Koné Katinan affirme que les accusations portées contre lui par son pays, ont des motivations politiques et qu’elles sont orchestrées par l’actuel président Ouattara. Laurent Gbagbo, qui a été arrêté en avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye où il doit être jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.
Katinan se défend: « Je pense que cette affaire est uniquement politique »
Justin Koné Katinan a affirmé, mardi 11 juin, à Accra que les accusations de crimes économiques portées contre lui par son pays avaient des motivations politiques. Koné Katinan , arrêté au Ghana en août dernier, est recherché par la Côte d’Ivoire pour crimes économiques alors qu’il était ministre du Budget qui a suivi le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. « Il a décidé de faire pression sur l’autorité du gouvernement ghanéen pour que je sois arrêté », a-t-il déclaré, en faisant référence à M. Ouattara. « Je pense que (cette affaire) est uniquement une affaire politique », a-t-il ajouté. L’ancien porte-parole de Laurent Gbagbo s’exprimait au cours d’une nouvelle audience d’un Tribunal ghanéen consacrée à la demande d’extradition présentée par la Côte d’Ivoire. Justin Koné Katinan fait l’objet de 20 chefs d’accusation de complot et de vol. Des procureurs ivoiriens l’accusent d’avoir volé une série de banques à Abidjan pour aider financièrement le gouvernement du président Gbagbo, frappé par des sanctions après son refus de céder le pouvoir à M. Ouattara. M. Koné Katinan a nié avoir conspiré pour voler des banques, affirmant qu’il avait déjà fui au Ghana quand les vols présumés ont été commis. Il a expliqué avoir simplement exécuté une décision de justice ordonnant la réouverture de deux des plus grandes banques du pays, fermées durant la crise post-électorale. L’ancien ministre, arrêté à son retour d’Afrique du Sud, a expliqué mardi qu’il s’y était rendu à l’invitation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. M. Mbeki avait été médiateur durant la crise post-électorale et durant la guerre civile en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2007. Justin Koné atinan a ajouté qu’il avait aussi rencontré la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et un représentant du gouvernement sudafricain. « Je suis le porte-parole du président Gbagbo qui est en prison depuis le 11 avril 2011. Il a besoin de défendre ses intérêts », a-t-il dit.
Avec AFP
Titre: Le Journal de Connection [ljdc.info]
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