Ouest – après Amadé, les autres seigneurs de guerre visés

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Une vaste opération militaire se prépare sur l’Ouest

Après Amadé, les autres seigneurs de guerre visés
Par Hamadou Ziao Source L’inter

Ce n’est certainement pas une mission nouvelle pour les armées ivoirienne et libérienne, qui ont décidé d’unir leurs forces pour sécuriser la zone frontalière ivoiro-libérienne, en collaboration avec les forces onusiennes présentes dans les deux pays.

Mais, cette fois, il pourrait s’y greffer un volet qui n’avait pas été pris en compte. Celui du nettoyage des forêts de l’Ouest pour en extirper les bandes armées qui les ont infestées. Une opération similaire à celle lancée contre le  »seigneur de guerre » du mont Péko, Amadé Ouérémi et effectuée, avec succès, le samedi 18 mai 2013 dernier, pourrait-on dire.

En effet, à l’issue d’une réunion tenue en Côte d’Ivoire au début du mois de juin, les forces armées ivoirienne, libérienne et les forces de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et de l’Opération des nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ont décidé de renforcer les manœuvres militaires conjointes en vue d’une sécurisation plus efficace de la zone frontalière.

Le chef de l’armée libérienne, le général Abderamane Touré cité par l’agence Xinhua, a dit la volonté des différents états-majors de conjuguer leurs efforts pour traquer toutes les bandes armées qui sévissent dans cette zone frontalière. Idem pour le chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), le général Soumaïla Bakayoko, qui s’est réjoui de l’amélioration des actions déjà menées sur le terrain, non sans indiquer la détermination de ses hommes à enrayer le phénomène de l’insécurité dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. «Les actions déjà menées ont permis de stabiliser quelque peu cette zone frontalière. Mais, il faut évaluer pour renforcer le dispositif, car le risque n’est jamais nul», a estimé pour sa part, le ministre ivoirien auprès du président de la République, chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi. Avant de lancer cette vaste opération militaire conjointe de sécurisation, les grands commandements des forces ivoirienne, libérienne et onusienne devraient se retrouver dans les prochains jours au Liberia pour finaliser la phase opérationnelle de cette mission.

En clair, les bandes armées, les assaillants tapis dans l’ombre et qui lancent des attaques sporadiques parfois meurtrières, les coupeurs de routes qui sévissent à l’Ouest avant de fondre dans la nature, devraient se préparer à croiser le fer avec les militaires. Il faut ajouter comme autres cibles de cette opération militaire en préparation sur l’Ouest, les occupants illégaux des forêts classées, qui continuent de faire la loi dans ces espaces protégés.

Après l’arrestation d’Amadé Ouérémi, le redoutable chef de guerre qui s’était établi dans le parc national du Mont Péko, d’autres seigneurs de guerre continuent de régner dans d’autres forêts classées. Des noms comme Issiaka Tiendrébéogo dans la région de Taï, le  » Rougeot  » dans la forêt classée de Goin-de-bé, Sana Salifou dans celle de Scio, reviennent de façon récurrente dans les rapports sur l’insécurité à l’Ouest. Leur cas préoccupe les autorités ivoiriennes, au plus haut niveau,.

Dans une interview parue dans le quotidien gouvernemental  »Fraternité Matin » le mardi 21 mai dernier, le Colonel-major Gaoussou Soumahoro, commandant de l’armée de terre, s’était voulu formel quant au déguerpissement de toutes les autres forêts classées de l’Ouest, de leurs occupants illégaux, après l’opération  » Amadé Ouérémi  ». «Toutes seront purement et simplement libérées pour retrouver leur vocation de forêts classées», a-t-il martelé, ajoutant que tout dépend de l’ordre de la hiérarchie. «(…) On attend donc des instructions pour lancer les prochaines phases. Pour l’instant, nous sécurisons la zone, de sorte qu’il n’y ait plus de nouveaux clandestins».

Aussi lançait-il cet appel aux hommes d’Amadé Ouérémi, mais aussi à toutes ces bandes armées qui sont dans les forêts classées. «Je leur demande de venir vers nous, nous allons les recenser et il se pourrait, d’une façon ou d’une autre, qu’ils soient pris en compte dans des programmes. Les autorités penseront à des solutions idoines, mais s’ils ne se déclarent pas, ils ne pourront pas profiter de tous ces projets qui pourraient être mis en œuvre pour eux», a dit le Colonel-major Gaoussou. Ces propos devraient être perçus comme une sorte de mise en garde avant la phase répressive.

Hamadou ZIAO

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