Par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net 31 mai 2013
L’annulation des voix effectuée par Yao N’dré montre bien aux yeux de la Constitution, que la sincérité et la régularité du scrutin ont été lourdement entachées par les fraudes alléguées. Il faut ajouter que Yao N’dré est allé au-delà même des réclamations du Front Populaire Ivoirien (FPI) pour annuler d’autres voix dans des villes non constatées initialement dans la requête introduite par Affi N’guessan, le président de ce parti.
Dans ces conditions de fraudes massives [rebellion en armes, pression sur les électeurs etc.], il n’est pas possible de déclarer un vainqueur comme si on voulait sanctionner le fraudeur et lui arracher la victoire au profit de son adversaire désigné vainqueur sur tapis blanc, encore que là il ne s’agit point d’un match de football, ni de rugby, ni d’un concours d’entrée en sixième, dont on retire le diplôme à l’écolier pour cause de fraude avérée. Même là encore, quand on lui retire le diplôme, ce n’est pas pour le remettre à quelqu’un d’autre.
C’est sur la base de la «FORFAITURE» de Yao N’dré que la commission des experts de l’UNION AFRICAINE (UA) a établi que celui-ci (N’DRÉ) était le vrai et principal responsable de la crise. Le PANEL a ensuite décidé que les fraudes alléguées n’en étaient pas et que le vainqueur de l’élection est Ouattara.
Dans l’entendement des experts du panel, s’il y avait eu vraiment fraudes comme le camp Gbagbo avait tenté de les en convaincre à plusieurs reprises, il n’y avait pas d’autre choix que de reprendre les élections. Ils ont demandé à Yao N’dré sur quelle base, et en considération de quels TEXTES ET ARTICLES DE LOIS, lui Yao N’dré s’est autorisé à déclarer Laurent Gbagbo vainqueur malgré les fraudes, au lieu d’ordonner la reprise du scrutin.
Dans leur rapport, ils ont précisé que Yao Ndré n’a pas été en mesure de donner une réponse solide ni trouver une base légale à sa proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo, en dépit des « fraudes massives » constatées et déterminées par lui.
Malgré cela les partisans de la « forfaiture » de Yao N’dré », toujours les mêmes va-t-en-guerre qui ont conduit Laurent Gbagbo vers La Haye et qui l’y maintiennent par leur « radicalisme suicidaire », répondent toujours que ce qui est dit est dit, et que même si Yao N’dré a eu tort et a fauté, il ne revient pas à celui qui est désigné vainqueur de refuser d’appliquer une décision du Conseil Constitutionnel, qui n’est susceptible d’aucun recours. Un argument trop facile selon nous. Mais bon, continuons.
Et pourtant la reconnaissance de l’arbitrage de l’UA, l’appel à recompter étaient des façons de remettre en cause le caractère (SACRÉ) sans recours de cette décision du Conseil Constitutionnel. Comment proposer de recompter, même si c’est pour aboutir au même résultat ? Comment Laurent Gbagbo a-t-il pu accepter un seul instant sous prétexte de la PAIX, de renoncer à un principe de non recours aux décisions du Conseil Constitutionnel, et de faire examiner cette décision par des voies et méthodes politiques, sans aucune base juridique ni constitutionnelle ?
Au-dessus du Président de la République , il y a la Constitution dont le Président est le garant. Au-dessus de la Constitution, il y a la volonté et la Souveraineté du Peuple de Côte-d’Ivoire qui s’exercent par les élections. Au-dessus du Peuple de Côte-d’Ivoire, il y’a Dieu et Allah le créateur.
La nature de la crise ivoirienne aurait bien changé, si Yao N’dré Paul avait invité à la reprise des élections. Ou tout simplement, au recomptage.
La pression aurait été sur le RHDP en cas de reprise des élections. Ou bien il disait non à la reprise, car le RHDP avait bel et bien gagné. Dans ce cas, le soutien international aurait bien finit par être fissuré, car bien de gens n’auraient pas compris cette intransigeance, alors que la même coalition restait fortement soudée et que le désir de faire partir Gbagbo était bien une réalité pour Ouattara et Konan Bédié.
Par ailleurs, tout aurait été mis en œuvre pour réduire les pouvoirs de Laurent Gbagbo et éviter qu’en tant que président-candidat, il continue de gouverner et prendre des mesures qui auraient pu constituer des avantages pour lui au détriment de son adversaire.
Le second cas: le RHDP accepte et se dit même si on réorganise dix fois il gagne et gagne dix fois, sûr de son affaire. Le risque était dans la démobilisation et le découragement des militants et électeurs.
Entre les deux décisions: reprise des élections ou Gbagbo vainqueur, le moindre mal était bien la REPRISE par Yao N’dré. Hélas.
Mais on ne construit pas le monde avec des si. Avançons donc vers 2015 ! Espérons-le. Sans un autre « SATAN » cette fois-ci !
Par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net
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