Grand dossier production vivrière “La Solution RDR très attendue”

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Depuis HOUPHOUËT l’Etat investit plus de 300 milliards de Fcfa dans l’importation de riz par an

” La «Solution » ADO très attendue”

Depuis son indépendance le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire a toujours mis un point d’honneur sur l’agriculture, et notamment sur les cultures vivrières qui font de ce pays, son succès.

L’Etat de Côte d’Ivoire va créer dès les premières heures de son indépendance, la Compagnie ivoirienne pour le développement des cultures vivrières (Cidv). Et ce, pour encadrer les cultures vivrières et horticoles, dans le but d’augmenter la production vivrière afin de favoriser une économie de devises en réduisant les importations. En le faisant, le souhait du Président Félix Houphouët-Boigny, était que, “le pays soit nourri par nous-mêmes, en évitant au maximum les importations”. Mieux, le père-fondateur de la Côte d’Ivoire moderne souhaitait que les Ivoiriens produisent eux-mêmes, en quantité importante, les denrées nécessaires au marché national.” Il faut que notre pays soit équipé grâce à nos exportations”. Ce vœu, il l’a émis le 7 mai 1965 à Korhogo, de retour d’une visite officielle à Ouagadougou. Le chef de l’Etat ivoirien venait ainsi de dessiner en filigrane, la possibilité d’exporter des productions valorisées par l’industrie agro-alimentaire. Outre la production des cultures vivrières qui devrait faire face à l’autosuffisance alimentaire, il envisageait les exporter. “Les cultures vivrières, il nous faut les accroître elles aussi. Il nous faut les valoriser par nos industries et il nous faut exporter les produits de cette industrie”, a-t-il conseillé. Pour atteindre son objectif, l’Etat va insérer dans les choix fondamentaux de la politique économique ivoirienne, le secteur vivrier. Ce qui devrait lui permettre d’exporter pour acquérir des devises et amorcer l’industrialisation. Cet effort dans le domaine alimentaire, a été constamment une priorité pour l’Etat depuis 1960. Cependant, les modalités de l’action gouvernementale et la place assignée aux cultures vivrières dans la stratégie de développement national sont loin d’être uniformes au cours de la période, dès les premières heures de l’indépendance.

Dans cette politique générale de production, plusieurs structures ont vu le jour. Ainsi, l’encadrement agricole était assuré par la Société d’assistance technique de modernisation de l’agriculture de l’agriculture de Côte d’Ivoire (Satmaci) chargée de l’encadrement du binôme café-cacao, la Société de développement des productions animales (Sodepra) au compte de l’élevage, la Compagnie ivoirienne pour le développement des cultures vivrières (Cidv) pour les cultures vivrières et horticoles, la Palmindustrie pour le palmier à huile, la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (Cidt) au compte du (coton), la Société africaine de plantations d’hévéas (Saph) et l’Association professionnelle pour la promotion hévéicole (Apph) au compte de l’hévéa.

L’encadrement de la pêche, de la pisciculture et les aménagements ruraux sont dévolus aux ministères en charge de l’Agriculture, des Eaux et Forêts et des Productions Animales et Ressources halieutiques.

Au niveau du secteur agricole, la mise en œuvre du Programme d’ajustement structurel (Pas) s’est faite à travers le Projet national d’appui au service agricole (Pnasa) avec trois objectifs principaux. Il s’agit de, la rationalisation et la décentralisation des services agricoles, par la création et la mise en œuvre d’une structure unique d’encadrement, le renforcement des capacités du ministère de l’Agriculture et l’augmentation du pouvoir et de l’influence des producteurs agricoles sur le processus de formulation des politiques. Conséquence, la restructuration opérée entre 1992 et 1993 a abouti à la dissolution des trois établissements publics que sont la Cidv, la Satmaci et la Sodepra en mars 1994 et à la création de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), le 29 septembre 1993 sous forme de société d’économie mixte avec un capital de 500 000 000 Francs CFA.

Plus de 300 milliards de Fcfa dans l’importation par an

A l’analyse de la sécurité alimentaire, la Côte d’Ivoire aboutit à un bilan contrasté. En dépit de ses atouts naturels, le pays se trouve contraint d’importer des quantités considérables de produits alimentaires, selon des experts proches du ministère de l’Agriculture, estimés annuellement à plus de 300 milliards de Fcfa. Ces importations concernent principalement le riz, les fruits et les légumes. En effet, la production nationale du riz estimée à 700 000 tonnes de riz blanchi, ” ne couvre que 50% des besoins de consommation intérieure “, selon l’Ingénieur agronome et des Industries-agro-alimentaires, Kpagni Kracou Agnini Barthélémy. Pour combler ce déficit, soutient-il, « la Côte d’Ivoire a recours aux importations en provenance des pays asiatiques ». « En 2011, ce sont au total 935 000 tonnes de riz semi-blanchi qui ont ainsi été importées par la Côte d’Ivoire. Concernant les fruits et légumes, les importations sont estimées à plus de 34% dont 90% d’importation d’oignon. La banane plantain, quant à elle, accuse un déficit saisonnier de plus de 4 mois (allant du mois d’avril au mois de juillet) », fait-il remarquer. En dépit de la création, le 16 juillet 1996, du Projet national riz, qui deviendra par la suite Programme national riz (Pnr), « la Côte d’Ivoire n’a que 500 000 ha de riz emblavés qui produisent 700 000 tonne alors que le besoin est estimé à 1 400 000 tonnes. Toutes ses mesures prises par l’Etat n’ont pas permis de couvrir la totalité des besoins en consommation de riz de la population ivoirienne », a de tout temps soutenu le président de l’Association nationale de riz en Côte d’Ivoire (Anarizci), Thomas Tiacoh.

En revanche, les cultures comme l’igname dont la production est de 5 000 000 de tonnes et le manioc, 2 000 000 de tonnes, jugées comme suffisantes pour couvrir les besoins des populations se trouvent confronter à certaines contraintes. Conséquence, sur le plan de l’accès des populations à la nourriture, il devient de plus en plus difficile, selon des experts, « du fait du taux de pauvreté élevé qui oscille entre 42,2 et 62%, selon le milieu de résidence et de l’augmentation des prix des produits de première nécessité ».

La vision de l’Anader

La création de l’Anader vise à l’amélioration de la fourniture des services agricoles aux producteurs. Sa constitution définitive s’est opérée le 24 juin 1994. Son implantation s’est faite sur toute l’étendue du territoire national de 1994 à 1997. La formation de mise à niveau et la génération d’outils maîtrisés par les agents ont permis d’apporter un conseil effectif aux exploitants et d’atteindre un taux d’encadrement de plus de 21% avec une prise en compte des préoccupations des couches vulnérables (jeunes, femmes) dans les programmes de vulgarisation. Au cours de la phase d’implantation, un partenariat dynamique a été développé avec la recherche agricole pour mieux répondre aux besoins des exploitants à travers une approche participative mettant l’exploitant au centre de toutes les actions. Cette approche a aussi permis d’amorcer la structuration du milieu rural et favoriser l’émergence d’entreprises économiquement viables susceptibles de rendre des services effectifs à leurs adhérents. Les résultats enregistrés au plan technique et financier ont été jugés pleinement satisfaisants. Ce qui a permis d’envisager la deuxième phase à partir de 1997. A la faveur de l’Assemblée générale du 28 mars 1998, l’Anader est devenue une Société anonyme avec un capital de 500 000 000 FCFA reparti entre l’Etat (35%), les familles professionnelles agricoles et les sociétés privées connexes (65 %). Ces missions consistent à contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des Organisations professionnelles agricoles (Opa) en concevant et en mettant en œuvre des outils appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé. Cette tâche consiste, entre autres à, favoriser le professionnalisme des producteurs agricoles, des éleveurs et sylviculteurs, accroître la qualité, la productivité et les revenus, assurer la promotion des coopératives agricoles et des associations de producteurs, réaliser des études de projets agricoles et répondre efficacement à la demande des clients, exécuter tout programme ou projet de développement confié à elle par l’Etat.

La place de la filière du vivrier en Côte d’Ivoire

Elle naît au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire et a pour rôle de privilégier l’accroissement de la production vivrière à même de garantir l’autosuffisance alimentaire, relativement à l’essor démographique.

Le vivrier représente 8 millions de tonnes estimées à plus de 700 milliards FCFA. Ce secteur occupe environ 85% de la population agricole active, et est en majorité constituée de femmes. Avec la chaîne Agripac créée en mai 1972 et l’Ocpa en 1977, des stratégies de commercialisation ont été mises en place. L’Etat, peu à peu, s’est désengagé de la distribution alimentaire laissant place aux opérateurs économiques privés pour assurer la relève.

Désormais, l’Etat oriente, appuie et contrôle les activités de ce secteur à travers la création de l’Office de la commercialisation des produits vivriers (Ocpv), signé par décret N°84-934 du 27 juillet 1984. Son siège est situé sur la route d’Anyama. L’Ocpv étudie les problèmes relatifs à la collecte et à la distribution des produits vivriers en vue de proposer des actions concrètes visant à assurer une meilleure mise en marché desdits produits, contribue à l’organisation des marchés de vivriers (gros et détail), participe à la définition et à l’application de toute politique visant à l’amélioration de l’approvisionnement et à la distribution des produits vivriers, apporte une assistance aux services de la recherche de débouchés et crée les conditions favorables à l’expansion du commerce des produits vivriers en Côte d’Ivoire.

Sériba Koné (Source DERNIÈRE HEURE INFOS)

La fluctuation et la maîtrise des prix

En Côte d’Ivoire comme dans la plupart des pays en développement, les prix fluctuent plus en fonction de l’évolution de la campagne agricole. Cette fluctuation est due à la variabilité de l’offre d’une saison à une autre ou d’une année sur l’autre du fait des aléas naturels affectant la production (pluies, sécheresse, etc.) ou de l’insuffisance des infrastructures de commercialisation, notamment celles relatives à la conservation. Ainsi, une mauvaise récolte conduit à un prix élevé tandis qu’une bonne récolte se traduit par un prix bas et une production non vendue pourrit en quelques jours faute de moyens de conservation appropriés.

A la question de savoir comment maîtriser les prix des denrées alimentaires ou du moins comment se prémunir de leur volatilité, voici ce que l’on peut retenir.

Pour un pays à potentialités agricoles comme la Côte d’Ivoire, il s’agit d’attaquer le mal à la racine, c’est-à-dire réduire la variabilité de la production à travers l’élaboration et la diffusion de paquets technologiques (services d’irrigation, variétés résistantes, traitements phytosanitaires, etc.) et la modernisation du marché, c’est-à-dire l’émergence d’institutions et d’infrastructures performantes pour la commercialisation et le stockage des produits alimentaires.

La modernisation de la production et la modernisation des marchés sont les solutions au problème de l’instabilité naturelle des prix.

C’est ainsi que le gouvernement envisage des investissements importants dans l’agriculture vivrière pour limiter la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et assurer durablement par les propres productions la sécurité alimentaire de Côte d’Ivoire, voire sa souveraineté alimentaire.

Sériba K. (Source DERNIÈRE HEURE INFOS)

Mamadou Coulibaly Sangafowa, la foi de tout un peuple…

De l’annonce du défunt Président, Félix Houphouët-Boigny en 1965 de voir les populations ivoiriennes se nourrir elles-mêmes, en évitant le maximum d’importations, à ce jour, trop d’eau a coulé sous le pont. Sous l’ère du Président, Alassane Ouattara le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Sangafowa semble avoir compris, même s’il est trop tôt de l’affirmer. Le développement des cultures vivrières occupe une place de choix dans sa politique agricole. Pour preuve, au cours de la table ronde des bailleurs à Paris sur le Plan national de développement, (Pnd), le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly, à la demande du Premier ministre, a exposé les grands traits du Programme national d’investissement Agricole (Pnia). La présentation de monsieur le ministre de l’Agriculture a fait l’objet d’un intérêt marqué par les Partenaires techniques et financiers, ainsi que des investisseurs privés. La réalisation du développement de la culture vivrière va occuper 200 000 exploitants de riz, 100 000 producteurs de maraîchers et permettre la production dès 2014 de 1 000 000 tonnes de paddy supplémentaires soient 630 000 tonnes de riz blanchi. Conséquence : La Côte d’Ivoire obtiendra 100 000 tonnes de production maraîchères. C’est un réel défi que doit relever le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly à qui le peuple ivoirien met toute sa foi pour se nourrir en évitant le maximum d’importation. On le sait, les importations font rentrer des devises dans les caisses de l’Etat à travers les Taxes des valeurs ajoutés (Tva), mais il faut maintenir cette volonté politique afin d’éviter que le père fondateur ne tourne et se retourne dans sa tombe.

S. Koné

Ces organisations coopératives de femmes qui se battent en vain

Le Réseau des producteurs de vivriers de Côte d’Ivoire (Reprovici), présidé par Mme Jeanne Kamara Promotion, le Réseau des opérateurs économiques du secteur alimentaire de l’Afrique de l’Ouest (Reosao) tenu des mains de maîtresse par Botti Rosalie, la Coopérative des commerçants de vivriers de Cocody (Cocovico), la Fédération nationale des coopératives de produits vivriers de Côte d’Ivoire (Fenacovici) par Irié Lou Colette, la Confédération nationale des acteurs de vivriers de Côte d’Ivoire (Cnavici) sont des coopératives tenues par des femmes. Ces coopératives, les plus actives, dans le milieu du vivrier en Côte d’Ivoire ont besoin d’être accompagnées dans leurs tâches inlassables qui sont d’approvisionner chaque jour les marchés ivoiriens en denrées alimentaires. Les responsables cités plus haut ne sont pas des bureaucrates, elles bravent le soleil et la pluie pour nourrir ceux qui sont dans des bureaux et ménages. Leurs problèmes se résument aux mauvais états des pistes villageoises, aux tracasseries routières (qui sont devenues une règle en Côte d’Ivoire, malgré les nombreuses campagnes d’interdiction), et surtout la conservation des produits vivriers. Face à ce tableau moins reluisant, ces dames battent le pavé afin de nourrir plus de 23 millions d’habitants. Ceux-là mêmes, qui les rackettent à longueur de journée, vivent du bienfait des marchandises que ces femmes transportent des hameaux les plus reculés vers les villes. L’Etat songerait à trouver une solution définitive à leurs problèmes, surtout celui lié aux rackets. La conservation et l’état des différentes pistes villageoises nécessitant aussi de gros moyens financiers.

S.K. (Source le journal DERNIÈRE HEURE INFOS)

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