Assassinat manqué du Dg de l’ENS – Le Parquet veut libérer les gangsters
Les six membres du commando qui a ouvert le feu, le 14 mars dernier, sur le professeur Sidibé Valy, directeur général de l’Ecole normale supérieure (Ens), pourraient être libérés ce vendredi 31 mai par le parquet d’Abidjan-Plateau. Il s’agit de Traoré Zana alias Agrin, 27 ans ; de Kouakou Konan Christian Armel, 29 ans ; de Doumbia Salif, 30 ans ; de Larmina Moctar, 24 ans ; de Sangaré Soumaïla et de Berté Yaya, 29 ans. Quant à Lossény dit Jumeau, il est toujours en cavale. C’est le même gang qui a tenté de tuer un officier de la police criminelle. Ces tueurs à gage avaient été arrêtés le 5 mai dernier par les hommes du commissaire Niagne Honoré, directeur de la police criminelle. Ils sont poursuivis pour vols en réunion de suite à main armée de pistolets, de complicité de vol à main armée et de détention illégale d’arme à feu. Selon nos sources au parquet, les procès-verbaux transmis lors de leur déferrement, le 17 mai dernier, n’étaient pas accompagnés du corps du délit, à savoir cinq pistolets automatiques, deux téléphones cellulaires et un ordinateur portable. Alors que les dossiers comportaient des prises de vue des armes saisies et des objets volés lors de l’arrestation de ces bandits de grand chemin. Les policiers interrogés à la direction de la police criminelle sont très en colère contre le parquet. Ils nous ont confié qu’ils sont régulièrement frustrés par l’attitude de certains magistrats. Ils révèlent à titre d’exemple que certains parmi les dix-sept bandits déférés le 13 mai dernier pour les délits de vol de nuit à main armée, association de malfaiteurs, détention illégale d’arme à feu et recel d’objets volés, ont été déjà libérés. En l’occurrence Koné Mohamed qui est sorti de prison après avoir séjourné seulement une semaine au pénitencier de Yopougon. «Les exemples sont légion. Le 15 avril dernier, nous avons déféré le sieur Traoré Souleymane dit Soro au parquet d’Abidjan-Plateau. Il était poursuivi pour les faits de vol aggravé. A notre grand étonnement, il a été libéré une semaine plus tard par le parquet sous le numéro du billet d’Ecrou 2224 du 24-04-2013 de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Lors de sa relaxe, cela a créé un mouvement de colère chez les autres détenus. Ceux-ci ont protesté contre la libération de ce bandit de grand chemin. Face au mouvement de soulèvement des détenus de la Maca, le procureur a été obligé de nous donner l’ordre de rattraper Traoré Souleymane. Ce qui a été fait. Il a été ramené à la Maca pour d’autres chefs d’accusation », ex-plique l’un des policiers, très remonté contre le ministère public. Des cas similaires ont été enregistrés les années antérieures. On se souvient de l’assassinat, en 2009, du substitut du procureur, Sioblo Tia Serge. Il a été tué à Yopougon-Niangon. Le mercredi 7 mai 2009, aux environs de 21 heures, la cité Caféier, si-tuée non loin de la station Lubafrique de Yopougon-Niangon, a été le théâtre d’une tragédie. Le corps sans vie et criblé de balles du substitut du procureur d’Abidjan, Sioblo Tia Serge, a été retrouvé dans le parking. Selon la police criminelle, la victime a été abattue par quatre braqueurs membres du gang dénommé les ‘’Cabris verts’’. Ils sont arrivés à bord d’une fourgonnette blanche. Règlement de compte ou simple agression? Des enquêtes menées, il ressort que c’est ce magistrat qui avait pris sur lui la décision de mettre en liberté ces criminels. Ironie du sort. Ce sont ces mê mes criminels qui se sont retournés con tre lui en lui mettant plusieurs balles dans la tête. Le substitut du procureur a donc payé cash son erreur. Toute la journée d’hier, nous avons ten-té de joindre le procureur Adou Richard sur son téléphone portable pour recueillir sa réaction. Faute de réponse, nous avons envoyé un message au patron du parquet d’Abidjan-Plateau. Toujours pas de réaction.
Bahi K
Nord Sud
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