Armand B. Depeyla
Source: Soir info
Ça va, immanquablement, faire éclat, au parti démocratique de Côte d’Ivoire ( Pdci-rda), le parti sexagénaire qui organise son congrès ordinaire, le 12 ème de son histoire, sur fond de guerre de tranchée, les 3, 4 et 5 octobre 2013.
Le thème : « le Pdci-rda face aux nouveaux défis : Renouveau, rajeunissement et renaissance » en dit long sur le cap que l’ex-parti au pouvoir veut prendre pour les prochaines années… C’est pourquoi, l’idée de grands chamboulements fait son chemin en ce moment pour donner une nouvelle âme à un parti totalement rénové.
Son président depuis 20 ans, Henri Konan Bédié, jusque-là, ciment de l’unité et de la cohésion, mais qui a fait, ces derniers temps, l’objet, de « coups de griffes », de la part de certains cadres du parti, a décidé de mettre pavillon bas à la tête de parti, sauf revirement de dernière minute. En conséquence, « il va passer la main », nous apprend une source issue du bureau politique de ce parti crée dans un « bar à Treichville » en 1946.
En clair, Henri Konan Bédié va se retirer de la « vie politique active », pour être le « Mandela » du Pdci qu’il va continuer à soutenir et contrôler, en tant que « Président d’honneur », une sorte de « Garant moral » du parti. En décidant de partir, Bédié veut être en harmonie avec sa conscience de démocrate et, en même temps, se placer sous l’autorité des textes fondamentaux du Pdci, qui stipulent, notamment, en ses articles 34, 35 et 36, que « le candidat à la présidence du Pdci doit être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus ».
D’ailleurs, Bédié, lui-même avait pris les devants, en annonçant sa retraite politique, dans une déclaration publique faite en 2011. Mais, parmi la kyrielle de cadre que compte le Pdci, lequel Bédié a « tiré du lot » pour lui succéder et qui sera, au sortir du prochain congrès, « le président exécutif » du parti ? Un seul nom revient, qui serait le choix définitif du président Bédié. « Ahoussou Kouadio Jeannot, ancien Premier ministre, actuel ministre d’Etat, Conseiller du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, président de la région du Bélier et député à l’Assemblée nationale…. Cet avocat de 62 ans, après avoir affiché, envers le « Sphinx de Daoukro », une fibre paternelle très sensible, va se voir remettre les rênes du parti dans un jeu de rôle bien ficelé dont Bédié reste le seul maitre.
A l’intérieur du Pdci, dans le milieu très fermé du petit cercle de Bédié, on l’appelle déjà « Président » et Ahoussou ne hausse pas les épaules. Bien au contraire, depuis qu’il a eu l’information de la bouche de Bédié lui-même, il travaille, au pas de gymnastique, pour mettre en place son équipe.
Des noms pour succéder à Mady
Car, selon les textes du parti, une fois élu président (art 33) « il propose le secrétaire général au Congrès, il nomme les vice-présidents, il nomme les secrétaires généraux adjoints, il nomme les inspecteurs du parti, il propose les commissaires aux comptes au Congrès ». D’ailleurs, la « La lettre du Continent » qui croit percer le secret, dans sa dernière édition, N° 659 du 22 mai 2013 écrit ceci : « Dans sa stratégie de conquête de la présidence du Pdci, Jeannot Ahoussou Kouadio entend bien freiner l’ascension de ses rivaux, et le fait savoir ».
Toujours dans l’esprit du thème du congrès (renouveau, rajeunissement et renaissance), le secrétariat général devrait connaitre une toilette complète, avec, le départ du Pr Alphonse Djédjé Mady, accusé « d’avoir délaissé le Pdci au profit du Rhdp ». Il est donc acquis « qu’il s’en ira », se veut formel notre interlocuteur, avec qui nous échangions, à la Permanence du Pdci au Plateau le mardi 28 mai 2013. Bien que se présentant comme un « Madyiste » de premier rang, il soutient que « le professeur à échoué » dans l’animation du parti, ayant laissé, « les structures de base depuis au moins dix ans sans les faire fonctionner ». « C’est pourquoi, Bédié a décidé de prendre les choses en mains » a-t-il dit, en décidant de confier le parti à plus jeune et plus disponible que Mady, dans la perspective des futures batailles. « Le Pdci a besoin grandement de reformes en profondeur, or Mady s’est mis la corde au cou en faisant du Pdci la remorque du Rhdp » et est donc « disqualifié » à conduire ses reformes a-t-il argumenté.
Au moins six (6) noms circulent en ce moment, pour succéder à Alphonse Djédjé Mady, qui prendra un des postes de vice-président du parti. Ce sont, selon notre source, non pas dans l’ordre de mérite, Niamien N’Goran ( coordonateur,-président du comité d’organisation du congrès, ancien ministre de l’économie et des finances, Inspecteur général d’Etat), Kobenan Ajoumani Kouassi (ministre des ressources halieutiques), Patrick Achi (ministre des infrastructures économiques), Akossi Benjo ( maire du Plateau), Amichia François (maire de Treichville), N’Dohi Yapi Raymond ( Maire de Koumassi), Danho Paulin ( Maire d’Attecoubé). Le président Bédié devrait mettre à profit son « été » parisien, pour mettre la dernière main à ce qui sera la prochaine « pyramide » du Pdci-Rda.
Armand B. DEPEYLA
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