Pour Fatou Bensouda, les détracteurs de la CPI « protègent les criminels »

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Par Jeune Afrique

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a accusé, le 28 mai, ceux qui critiquaient la CPI de vouloir protéger les responsables de crimes contre l’humanité, au lendemain de vives critiques émises par l’Union africaine (UA).

Après les critiques de l’Union africaine (UA) sur la politique des poursuites de la Cour pénale internationale contre des responsables du continent, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, est montée au créneau, le 28 mai, pour dénoncer à son tour ses détracteurs qu’elle accuse de vouloir protéger les responsables de crimes contre l’humanité.
Fatou Bensouda, qui s’exprimait lors d’un débat à l’ONU à New York, n’a pas évoqué précisément les critiques qu’elles visaient. Mais à la question d’un diplomate sur des « voix » qui s’élèveraient contre l’action de la CPI, elle a répondu : « Nous savons tous qui sont ces voix. Ce sont les voix de ceux qui cherchent à protéger les auteurs de ces crimes. Ces voix ne soutiennent pas les victimes des crimes. » Et d’ajouter : « Les vraies victimes sont les victimes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, pas ceux qui commettent ces crime. »

« Insulte pour les victimes »

Pour la procureure de la CPI, vouloir protéger ceux qui commettent ces crimes graves constitue donc « une insulte aux victimes ». Or au sommet du cinquantenaire de l’UA à Addis-Abeba, le président de l’organisation continentale en personne, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, avait accusé, le 27 mai, la CPI de mener « une sorte de chasse raciale » contre les Africains. L’UA a réclamé également le transfert à la justice kényane des poursuites engagées par la CPI contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto pour crimes contre l’humanité.

Le même jour, la CPI avait rejeté, par la voix de son porte-parole, ces accusations de racisme et avait annoncé qu’elle ignorerait un appel de l’UA au transfert des procès des deux dirigeants kényans dans leur pays. Fatou Bensouda a affirmé que la CPI allait « continuer à être indépendante, à être impartiale, à appliquer la loi strictement sans aucune considération politique ou autre ».

« N’oublions pas que le fait que l’accent soit mis actuellement sur les situations en Afrique signifie que l’accent est mis aussi sur les victimes africaines », a souligné, de son côté, Tina Intelmann, qui préside l’assemblée des 122 États parties à la CPI.

La CPI fait valoir que quatre des huit dossiers en cours d’examen concernant l’Afrique (République démocratique du Congo, Centrafrique, Mali et Ouganda) ont été soumis à la CPI par les pays intéressés eux-mêmes. L’Afrique est la région la plus largement représentée à la CPI, 34 pays africains ayant ratifié le statut de Rome créant la Cour.

(Avec AFP)

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