Une sous-préfecture au cœur de Yopougon
La Formation sanitaire urbaine communautaire de Yopougon-Wassakara-Attié est de loin l’un des 37 centres de santé communautaires où il y a le plus de 5000 naissances par an.
Située dans le District sanitaire de Yopougon-Est et la Région sanitaire, Abidjan Grand-Pont la Formation sanitaire urbaine communautaire (Fsucom) de Yopougon-Wassakara-Attié est un véritable contraste avec le quartier. Un secteur où le désordre, l’anarchie, environnement sale font bon ménages comme dans la plupart des quartiers populeux. Bâtie entre les pharmacies Paloma et Ségaï dudit quartier, et à l’orée du marché, le long de son mur est occupé par des commerçantes qui jettent des papiers-ci, et lancent des cris assourdissant par-là. C’est dans cette confusion indescriptible que nous franchissons le petit portail de la Fsucom de Yopougon-Wassakara-Attié, vendredi 24 mai 2013. Déjà l’entrée nous sommes attirés par le contrôle fait par le vigile, Kouinda Hamed qui passe au peigne fin, les carnets des femmes qui portent des bébés et les dirigent vers le petit-portail. » Patron, on ne sait jamais. Je le fais par mesure de prudence et sécurité, et ensuite, j’aide tout le monde à passer par la petite porte pour ne pas se retrouver nez à nez avec un véhicule au grand portail », nous indique Kouinda Hamed qui a passé onze ans au sein de cette structure. Loin des bruits assourdissants et des préparasses épars partout au sol, juste à quelques pas de là, dans les rues et le marché qui jouxte l’hôpital nous sommes frappés par l’entretien environnemental. Tant, on ne se croirait pas à Wassakara. Dans ce centre de santé le sol est bien nettoyé, les gazons et les fleurs bien taillés. En somme l’environnement est très bien entretenu avec des poubelles à chaque coin de l’hôpital. Le tout couronné par un incinérateur des temps modernes, à droite à l’angle de l’hôpital, visible depuis le grand portail. C’est dans cet incinérateur que tous les déchets médicaux sont mis à feu, pour éviter les risques infectueux dans la structure sanitaire. A quelques pas devant nous les deux entrées sont assistées par deux jeunes filles vêtues aux couleurs blancs-verts. A l’approche du passage du côté de la pharmacie, Mlle Soro Nongnimin, l’une de ses filles nous approche et nous aborde avec courtoisie. » Puis-je vous être utile ? « , nous interroge-t-elle. Nous lui disons que ce n’est pas trop nécessaire dans la mesure où nous ne venons pas pour des soins, mais pour un reportage. Cette fille fait partie des cinq filles du service d’accueil de la Fscom de ce centre de santé. On les verra tout au long de notre reportage diriger des patients, gestantes et autres personnes qui voudraient se rendre dans l’un des différents services de l’hôpital. Nous nous dirigeons vers la salle d’accouchement où sur le mur d’à côté est placardée la photo de l’ex-première dame, Henriette Konan Bédié tenant un Bébé dans ses mains. Toute chose qui achève de convaincre qu’elle déjà fait un tour à la la Fsucom de Yopougon-Wassakara-Attié.
Une Sous-préfecture en miniature
Sur la bande de ciment bien carrelé surmonté d’environ 50 cm de hauteur et d’une longueur de plus de 5 m qui sert de banc d’attente trois femmes prêtes à aller dans salle d’accouchement attendent. La major n’étant pas présente, nous sommes reçu au bureau du Dr. Attoubou. « Nous faisons en moyenne trente accouchements par voie basse (pas par césarienne), en 24h, sans compter les évacuations dans certains hôpitaux généraux », nous révèle-t-il. Et d’ajouter, « pour être plus clair et précis, la Fsucom a fait 4680 accouchements en 2012 ». Nous comprenons alors pourquoi au cours des différentes conférences de presse le Pca, Ouattara Clément qualifie le centre de santé qu’il dirige de petite Sous-préfecture. Le bilan détaillé des actes de l’année 2012, que nous brandit le gestionnaire, Aka allant de la consultation générale, de la garde et permanence, des pédiatries de 0 à 5 ans et de 6 à 12 ans en passant par les accouchements les Orl, la gynécologie et le cabinet dentaire est de 81842. Cela se passe de commentaire dans la mesure où l’hôpital ne désempli pas. De la salle d’accouchement au dispensaire en passant par la salle de Consultation prénatale (Cpn) dénommée « Salle Dagaud Hortense », le hall grouille de patients. Chacun attendant son tour pour expliquer ses préoccupations au médecin. » Depuis plus de dix ans que je fréquente ce centre de santé, je n’ai jamais eu de problèmes avec un médecin « , soutient Diarrassouba Kanté, un vendeur-grossiste du quartier qui est venu pour un bilan de santé. Dans ces va-et-vient, l’un des dix garçons de salle (ils sont deux garçons et huit filles), habillé en blouse, les mains couvertes de gants nettoie le sol à l’aide de l’eau contenant du javel et du savons. « Nous faisons cela chaque matin et soir. Mais, en cas de vomissement d’un patient ou si un enfant fait ces besoins, nous sommes obligés de rendre le coin propre, en même temps « , a-t-il soutenu. L’une des filles de salle qui a requit l’anonymat ajoute ce qui suit : « Chaque fin de mois, nous faisons le grand ménage, surtout à la salle d’accouchement et à la salle de couche. Nous versons beaucoup d’eau contenant du savon et de l’eau de javel pour laver tous les coins et recoins ». Dans le jardin, le vieux Sylla Bakary, est en train de balayer le sol après avoir ramassé le feuillage sur le gazon. « Le patron ne veut pas voir une seule feuille traîner dans la cour de l’hôpital », nous indique-t-il. Juste de l’autre côté, l’autre jardinier taille les fleurs. En somme, c’est un travail ordonné et coordonné qui se passe dans l’enceinte de la Fsucom de Wassakara. Assis dans son bureau, contigu à la Cpn, le Président du conseil d’administration, de ce centre de santé par ailleurs président du Réseau national de la santé communautaire (Renascom-CI, Ouattara Clément met du temps à nous recevoir. Plusieurs va-et-vient de son bureau. »Patientez monsieur, il va vous prendre bientôt », nous rassure la secrétaire. Plus de 30mn plus tard nous sommes dans le cabinet de celui qui dirige de main de maître la Fsucom de Wassakara. »Toutes mes excuses », nous lance-t-il, avec un air moins tendu. Au mur de son bureau on aperçoit, accrochées, plusieurs photos de personnalité en sa compagnie et des tableaux de distinction. De Mme Bédié à Zoro Bi Ballo Epiphane en passant par des signatures d’accord avec certains partenaires de la Fsucom. Il explique : « Nous sommes un établissement sanitaire de premier contact. A ce titre nous avons besoin du soutien de tous. Ces photos que vous voyez vont des parrainages à des signatures de partenariat », a-t-il expliqué. Entre les demandes d’aide de certains patients qui ne cessent de rentrer au bureau il nous fait le point, sans coup férir, des performances de son hôpital. »C’est l’hôpital de la communauté. Il faut qu’il sente qu’ils sont aimés et bien traités, c’est pourquoi nous nous efforçons de mettre tout en œuvre », rassure-t-il. Il nous présente quelques rapports des réunions qu’il a eues avec la communauté et ses collaborateurs. Non sans saluer la gratuité totale qui s’est muée en gratuité ciblée. »Cette politique de soin a été un succès à tout point de vue. Elle a permis aux populations de nous visiter à plus de 99% », a-t-il reconnu. En revanche, les plateaux techniques ont pris de vieux. Et pour cause, outre le salaire des agents, qui tombent au compte-goutte chaque trois mois, la redevance quant à elle est un véritable cauchemar. Conséquence : certains projets comme la mise en place de l’enseigne lumineuse, à l’entrée de l’hôpital, l’espace de jeu pour les enfants, les prospectus à remettre à chaque malade et visiteurs etc. qui nécessitent des moyens financiers importants ont pris un coup d’arrêt. Mais cela n’entache en rien, la volonté de Ouattara Clément à atteindre ses objectifs dans le cadre de l’hygiène hospitalière et de l’environnement, ainsi que l’accueil qui doit être réservé à tous ceux qui viennent à la Fsucom de Wassakara.
M.F.
On n’est pas premier pour rien !
Sur six structures pilotes des centres de santé d’Abidjan, choisies par le Centre régional d’évaluation en éducation, environnement, santé et d’accréditation en Afrique (Cresac), pour être évalué, la Fsucom de Yopougon-Wassakara-Attié est déjà en tête des sondages avec, un Éléphant (le point). Il y a cinq référentiels dont chacun représente un Éléphant. Il s’agit des référentiels : « accueil dans les établissements », « dossier client », « gestion des déchets sanitaires », « gestion des risques infectieux », « groupage sanguin ABO Rhésus ». Les structures pilotes choisis par le Cresac sont : la Formation urbaine (Fsu) d’Attécoubé, Adjamé, Songon, Plateau, Port-Bouët II et la Fsucom de Yopougon-Wassakara-Attié. En effet, le Cresac se présente comme une boussole aux fins de contribuer au bien-être des populations, à travers la sécurisation des prestations des établissements et service de santé en Afrique. « Selon la norme ISO 8402, la gestion des risques est un effet organisé pour identifier, évaluer et réduire, chaque fois que cela est possible, les risques en courus par les patients, les visiteurs, et les praticiens », indique les responsables du Cresac.
Master F.
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