Par Fatima Berthe Gooré avec Hervé d’Anvers | Le Journal de Connection [ljdc.info]
C’est un secret de polichinelle. Soro Guillaume, le président de l’Assemblée Nationale de Côte-d’Ivoire lorgne tout comme Mamadou Koulibaly et Charles Konan Banny, le fauteuil présidentiel, actuellement occupé par le champion du RDR, Alassane Dramane Ouattara. Une ambition qui ne se cache plus mais qui ne se traduira pas en un affrontement frontal avec son mentor républicain. Tout le contraire des ambitions de Charles Konan Banny ou de Mamadou Koulibaly. Il faut dire que trente années séparent Soro de la génération Banny, Gbagbo etc.
Jeu de cache-cache
La force du combat politique semble avoir définitivement foutu le camp face aux compromissions passées, couplées à l’obsession de diriger un jour la Côte-d’Ivoire au plus haut niveau. Et surtout, il ne faut perdre le soutien de la paire Compaoré-Ouattara. Cette paire qui l’a fait presqu’à partir de rien. L’effacement est donc total face à la gestion de Ouattara. L’Assemblée Nationale sans commune mesure littéralement prostituée à l’Exécutif RDR. Aucune confrontation comme du temps Koulibaly-Gbagbo [Marcoussis, novembre 2004, affaire du Courrier d’Abidjan, Affaire Tagro etc.] malgré l’envahissement de l’appareil d’État par les «Marcousiens» sortis de la rébellion du même Soro. En démontre son silence face à l’actualité ivoirienne. Mutisme total face au bilan de son mentor Alassane Ouattara. Or pourtant, le « petit gros, P.G. pour les réseaux français» avait félicité l’artiste reggae Alpha Blondy après que celui-ci eut traité l’ex-président Laurent Gbagbo. de « malade mental ».
Soro Guillaume que les grandes questions de l’avenir du pays devraient préoccuper à travers une Assemblée Nationale dont il a la présidence, certes en violation de la Constitution, est plutôt porté sur les tractations de l’après Ouattara. Guerre d’usure avec Hamed Bakayoko. Milices et résidus de l’ex rébellion en embuscade pour porter l’estocade. Soro qui garde toujours au secret la grande partie des armes lourdes utilisées durant la rebellion et la crise postéelectorale, n’hésite plus à planter ses tentacules appelées « réseaux » en Europe [Londres, Paris, Bruxelles, Liège etc. nous y reviendrons] Pour Soro et ses sbires, une chose reste en fine certaine. Tant qu’Alassane Ouattara a le dos au mur face aux Ivoiriens, de plus en plus exigeants devant la rareté du fric et que la démobilisation des ex-combattants n’est pas effective, Soro reste persuadé qu’il pourra toujours jouer son coup quel que soit la longueur du règne de Ouattara. N’avait-il pas trouvé utile de réfuter ou valider l’information selon laquelle il pactiserait avec l’aile dure de la refondation exilée au Ghana, pour un complot contre le pouvoir actuel ? S’étant taillé un costume de chef d’Etat selon ses propres critères, Soro prépare à son rythme son accession au pouvoir suprême d’Etat.
Ce passé de chef rebelle
Faignant d’oublier que la « communauté internationale » l’a dans sa ligne de mire, comme un certain Jean Pierre Bemba [cueilli par la CPI à Bruxelles, alors vice-président en fonction du Congo-K] ou encore un certain Charles Gankey Taylor, capturé au Nigeria malgré les promesses de non-poursuite. Soro sait aussi pertinemment que le RDR, Hamed Bakayoko, Blaise Compaoré et Alassane Ouattara le tiennent à l’œil. En virant du gouvernement l’ex-ministre Konaté Sidiki [fidèle inconditionnel du P.G.], Alassane Ouattara et le RDR marquent leur territoire. Vers quelles directions les ambitions de Soro le conduiront ou mèneront la Côte-d’Ivoire ? Nul ne peut l’affirmer avec exactitude. A 41 ans l’auteur de «Pourquoi je suis devenu rebelle» et le personnage principal d’une bande dessinée récente, a déjà laissé une guerre des machettes derrière lui à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte-d’Ivoire [FESCI]. Le «téméraire» a aussi offert en «cadeau» au moins une tentative de coup d’état et une rébellion à la Côte-d’Ivoire. Organisé le pillage des CNO. Appuyé des braquages de succursales de la banque centrale ouest-africaine BCEAO. Last but not least…trahi son «père politique» Laurent Gbagbo, mais surtout laissé beaucoup de sang et de morts tout le long de sa «jeune» carrière politique.
Alors question après Abengourou recemment ? Combien de sang et de morts encore ?
Par Fatima Berthe Gooré avec Hervé d’Anvers | Le Journal de Connection [ljdc.info]
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