Par Agnès Lambert
« Chaque année, le client d’une banque débourse en moyenne 150 euros en frais bancaires, calcule Maxime Chipoy, chargé de mission banque assurance à l’UFC-Que choisir. Mais à ce montant s’ajoutent parfois des frais exceptionnels qui alourdissent un peu plus la facture. » Réédition du code d’une carte bancaire, opposition ou rejet d’un prélèvement, virement en devises aux Etats-Unis… autant de postes de dépenses qui ne sont pas scrutés par les particuliers lorsqu’ils recherchent l’établissement offrant le meilleur rapport qualité-prix.
Erreur. « Les banques se rattrapent dessus, car elles savent que ce n’est pas sur ces lignes que les clients les comparent », confirme Maxime Chipoy. D’ailleurs, même les acteurs en ligne comme Boursorama Banque, Fortuneo ou ING Direct, dont de nombreux produits et services du quotidien sont gratuits, affichent des tarifs plus élevés pour ce type d’opérations.
MYRIADE DE FRAIS
Signe d’un certain cynisme, les banques ponctionnent parfois plusieurs centaines d’euros à l’occasion d’une succession. Ces tarifs s’élèvent, par exemple, à 179 euros chez Boursorama, tandis que LCL facture 140 euros lorsque les actifs détenus dans la banque varient entre 3 000 euros et 15 000 euros. « Les banques tirent profit de la fragilité des proches du défunt, qui ont évidemment d’autres préoccupations que le montant des frais liés à la clôture du compte en banque », explique Ludovic Herschlikovitz, le fondateur du comparateur de tarifs bancaires Choisir ma banque.
D’un montant plus raisonnable (8,40 euros en moyenne), les frais de réédition du code d’une carte bancaire en cas d’oubli s’avèrent tout de même pénalisants. D’autant que le montant pour cette « prestation » varie considérablement d’un établissement à l’autre, preuve que la tarification est sans rapport avec son coût. Certains, comme Banque populaire atlantique ou le Crédit agricole Toulouse et Midi-Toulousain, ne facturent rien, tandis que la Banque Marze affiche 20,30 euros dans sa plaquette tarifaire. Notons que La Banque postale demandera 5,50 euros à ses clients, un montant moins élevé que chez Fortuneo ou Boursorama Banque (7 euros).
Autre service lourdement chargé, les virements en devises vers l’étranger. Cette opération inhabituelle concerne les particuliers louant une maison de vacances à l’étranger, qui doivent verser des arrhes par virement dans la monnaie du pays. Les parents susceptibles d’envoyer de l’argent à leur enfant étudiant aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne feraient aussi bien de jeter un coup d’œil sur les tarifs pratiqués par leur agence. La plupart facturent, en effet, 0,1 % du montant envoyé, avec un minimum compris entre 18 et 25 euros.
Autrement dit, ce n’est qu’à partir d’un virement compris entre 18 000 euros et 25 000 euros que le client paie réellement 0,1 %. En dessous, le minimum s’applique. Ainsi, chez Boursorama Banque, un virement de 2 000 dollars (environ 1 500 euros) coûte en réalité 25 euros, soit 1,25 % du montant de l’opération. Même constat chez Fortuneo (minimum 23 euros), LCL (16,50 euros) ou encore à la Société générale (13,75 euros).
CHERS DÉCOUVERTS
Au-delà de ces opérations exceptionnelles, les banques affichent aussi des tarifs élevés pour ce qui est lié aux découverts. Les particuliers qui se trouvent régulièrement dans le rouge ont donc tout intérêt à choisir une banque raisonnable sur ces lignes tarifaires. Car elles facturent des commissions d’intervention à leurs clients à chaque dépassement de leur découvert autorisé ou en l’absence de ce dernier. Résultat, certains se retrouvent avec des ardoises pouvant atteindre plusieurs centaines d’euros par an sur ce seul poste de dépense. Une pratique qui devrait prochainement être encadrée par la loi bancaire.
Dans le même registre, les banques vous font payer en moyenne 19,50 euros à chaque fois qu’elles rejettent un prélèvement (EDF, etc.) se présentant sur le compte pour cause de solde insuffisant. Enfin, les « avis à tiers détenteurs » ou saisies sur compte sont facturés en moyenne 92 euros par les établissements. Il s’agit par exemple du prélèvement sur le compte par l’administration fiscale d’une contravention non honorée. A près de 100 euros la facture, mieux vaut ne pas faire la sourde oreille lorsque le Trésor public vous rappelle à l’ordre.
Agnès Lambert
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