Huit personnes suspectées d’être des djihadistes ont été récemment mises aux arrêts à Azaguié par le lieutenant Touré. Une arrestation qui met au goût du jour la question de la présence d’extrémistes religieux sur le sol ivoirien.
Par Bahi K Source: Nord-Sud
Menaces terroristes
Fazal-UrRahman, né le 22 décembre 1957 à Charsadda (Pakistan), Khan Sraj, né le 1er janvier à Charsadda (Pakistan), Ali Muhamed Arshad, né le 1er janvier 1967 à Charsadda (Pakistan), Amin Noor Ul, né le 15 avril 1974 à Charsadda (Pakistan), Khan Sarfarz né le 1er janvier 1975 à Charsadda (Pakistan), Gul Naseem né le 5 mars 1982 à Charsadda (Pakistan), Elemine Mohamed Vadel né en 1970 à Bangou (Mauritanie) et O. T. né le 8 septembre 1980 à Blockhauss (Cocody) de nationalité ivoirienne. Ce sont huit individus au total qui ont été mis aux arrêts le 26 mars dernier à 5h15 par le lieutenant Ali Franck Touré alias Ali Bangolo, responsable des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) basées à Azaguié. L’arrestation de ces personnes a eu lieu à la suite d’un message de recherche lancé par le lieutenant Traoré Amara, responsable des Frci d’Agboville. Au cours de leur audition, Fazal-UrRahman et ses accompagnons ont affirmé qu’ils sont des prédicateurs chargés de prêcher l’islam dans les différentes mosquées de la capitale économique et de ses banlieues. Une enquête plus poussée par les forces de l’ordre, a permis de déterminer la vraie raison de leur présence et l’objet de leur mission dans le pays abbey. En réalité, Fazal-Ur-Rahman, Khan, Sraj Ali Muhamed Arshad, Amin Noor Ul, Khan Sarfarz, Gul Naseem, Elemine Mohamed Vadel et Ouédraogo Karim sont des djihadistes déguisés en prédicateurs. Pour preuve, arrivés ce jour-là à la grande mosquée d’Agboville, ils ont été pris à partie par des fidèles musulmans qui les accusaient de vouloir détourner le véritable message de l’islam en distillant des discours incitant aux crimes et au terrorisme. A la tête de ses coreligionnaires, El Hadj Diarra, imam principal de la grande mos-quée, a chassé la bande à Fazal-Ur-Rah-man. Par la suite, le guide religieux a saisi immédiatement les Frci.
Encadré
La traque contre les djihadistes dont l’objectif est de s’attaquer aux intérêts des Occidentaux en Côte d’Ivoire commence à porter des fruits. Le 11 avril dernier, la Force de recherche et d’assaut de la police (Frap) a mis aux arrêts, des fondamentalistes musulmans. Selon le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko qui s’exprimait ce jour-là lors d’une séance de travail avec une délégation française de l’Institut des hautes études de défense nationale (Ihedn), des «individus interpellés à Abidjan par la Force de recherche et d’assaut de la police ont avoué que leur objectif était de s’attaquer aux intérêts des Occidentaux en Afrique». D’après le premier flic ivoirien, c’est grâce à une vigilance accrue des forces de l’ordre que cette interpellation a été réalisée. «Les pays de la sous-région ont besoin du soutien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté. Il faut préciser que la capitale économique abrite plus de 30.000 Français et Européens exerçant dans la diplomatie, l’industrie et autres secteurs. Depuis l’intervention de l’armée française au Nord du Mali, une rumeur persistante annonçait la présence d’éléments djihadistes à Abidjan où les autorités avaient déjà «redoublé de vigilance». Ils arrivaient en petits groupes habillés décemment et rasés comme ‘’Monsieur tout le monde’’ pour tromper la vigilance des militaires ivoiriens, explique un expert en sécurité sous le couvert de l’anonymat. Les services de renseignements suivent cette affaire au millimètre près, depuis l’attaque des sites de la société française Areva au Niger. La vigilance est de mise aux différentes frontières ivoiriennes afin d’éviter toute surprise désagréable. Faut-il le rappeler, l’organisation « Tabligh Jamaat » a été créée en Inde en 1927. C’est un mouvement fondamentaliste qui cherche à amener les musulmans vers les pratiques rigoureuses de l’islam. Chaque musulman qui rejoint les tabligh devient aussitôt un missionnaire et doit aller convertir de nouveaux fidèles. Une technique payante, puisque grâce à son prosélytisme forcené, il est aujourd’hui implanté sur tous les continents et dans presque tous les pays du monde, rassemblant des millions de fidèles.
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