« J’aurai trouvé qu’il triche »
« Concernant Gbagbo, la vérité juridique est sue »
César DJEDJE MEL source: Linfodrome
Suite à la réponse que Henri Konan Bédié, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, a donnée au FPI au sujet de l’alliance entre les deux partis, l’ex-ministre de Laurent Gbagbo, Amani N’guessan Michel, a réagi, dans une interview qu’il nous a accordée par téléphone, ce vendredi 24 mai 2013. Aussi, il a donné son avis sur le verdict attendu du côté de la CPI concernant son mentor.
Que pensez-vous de la réponse que Monsieur Bédié a donnée face à l’appel du FPI à une alliance avec son parti, le PDCI ?
Je pense que monsieur Bédié donne l’occasion aux deux partis de s’asseoir et de discuter, car aucune alliance sérieuse ne peut se réaliser sans discussions préalables. Monsieur Bédié engage déjà la discussion. C’est heureux de le constater. On ne va pas au mariage sans se dire la vérité. Nous pensons que c’est une bonne sortie qui augure des lendemains meilleurs.
Même quand il pose le problème de la sincérité du FPI, vous dites qu’il a raison.
Nous ne disons pas qu’il a raison, c’est un point de vue. La critique est partagée, c’est-à-dire qu’à deux, l’un et l’autre, on a des choses à se dire. C’est ce qui justifie la discussion pour clarifier les positions et les points de vue. Donc, ce que dit monsieur Bédié est une vérité pour lui mais qui peut ne pas être forcément notre vérité. Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que nous devons savoir, au PDCI-RDA et au Front Populaire Ivoirien, aller à l’essentiel. Le pays est en danger, il faut le sauver. C’est cela l’essentiel. On peut discuter tout le reste.
A priori, le président Bédié ne vous ai pas favorable ?
Je suis plutôt satisfait. Parce que si Monsieur Bédié ne donne pas son avis sur l’appel et surtout sur le Front Populaire Ivoirien, j’aurais trouvé même qu’il triche avec lui même et avec l’histoire. Car l’histoire politique en Côte d’Ivoire n’est pas aussi linéaire que cela. Il faut être honnête et reconnaître que nous avons combattu le parti unique et il y a des actes qui ont été posés. Aujourd’hui, l’heure est à la discussion pour apprécier tout cela. Monsieur Bédié ne peut pas dire qu’il n’a rien à dire. Moi, je suis heureux qu’il parle car, en effet, c’est lorsque qu’on lave les cœurs qu’on tisse un mariage solide.
A votre niveau, que reprochez-vous au PDCI qui vous accuse de l’avoir traité de ‘‘serpent’’ et d’avoir voulu le tuer par la création du Front Républicain?
Personnellement, je trouve que le débat sur l’alliance probable PDCI-FPI dans les journaux est malsain. Il faut s’asseoir, et en toute responsabilité, discuter. Ce n’est pas dans les journaux que nous allons tisser l’alliance. Il nous faut nous asseoir, nous reprocher ce que nous avons à nous reprocher réciproquement, et en tant que fils d’une même famille, être devant le danger qui nous guette tous. Nous devons savoir en tirer les leçons.
Pensez-vous que le PDCI répondra positivement à cet appel ?
Je ne suis pas un devin, mais je suis sûr que monsieur Bédié, en acceptant de parler de l’appel, veut qu’on en discute. C’est déjà ça qui est important
Quelles sont vos attentes relativement au verdict de l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo qui est pour bientôt ?
J’ai toujours dit depuis le début de cette affaire que si c’est le droit qui est dit, monsieur Gbagbo doit être libéré. Mais tout le monde entier a découvert que c’est un procès politique. La CPI est l’instrument des grandes puissances qui, aujourd’hui, ont décidé de faire la guerre à certains chefs d’État africains d’une certaine vision. Peut-être que c’est leur droit, mais nous ne partageons pas la même vision. De ce point de vue, ils pourront décider tout ce qu’ils veulent. J’ai même dit quelque part qu’ils peuvent condamner monsieur Gbagbo, mais la vérité juridique est sue et chacun appréciera.
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