Par Hamadou Ziao source: L’inter
L’atmosphère politique de 2015 se ressent déjà sur la scène politique ivoirienne, deux ans avant les élections générales qui vont voir renouveler les instances dirigeantes du pays.
Dans cette bataille politique sur fonds de la présidentielle de 2015, Charles Konan Banny cristallise déjà toutes les espérances et toutes les peurs. En cela, il apparaît comme un bon sujet de presse et d’opinion, mieux, comme une cible parfaite à deux niveaux. D’abord au sein de son parti le PDCI-RDA, où il est perçu, par de nombreux militants, notamment ceux de la base, comme un empêcheur de tourner en rond, un candidat sérieux à la succession d’Henri Konan Bédié, actuel président du parti. Membre du bureau politique du PDCI-RDA, il est bien connu des fichiers du vieux parti où il a fait toutes ses classes. On ne lui connaît d’ailleurs aucun autre parti politique à part le parti vert-blanc. Il connaît cet appareil et y compte de nombreux cadres qui se reconnaissent en lui. Il a fait campagne pour Bédié au premier tour de la présidentielle de 2010. Avant de mobiliser les Baoulé du centre pour Ouattara, au second tour.
C’est d’ailleurs à juste titre qu’il a été nommé membre de la coordination du congrès, la deuxième grande instance mise en place pour l’organisation du 12è congrès du PDCI. Succéder à Konan Bédié pour diriger le PDCI-RDA, apparaît alors comme un challenge ouvert pour Charles Konan Banny. C’est donc tout naturellement que les partisans du » rien sauf Bédié » (RSB), veulent lui barrer la route, en lui prêtant des velléités de déstabilisation de l’actuel président du parti. Dans les calculs de ses adversaires, Banny voudrait justement s’emparer de l’appareil du PDCI pour accéder au pouvoir d’État. Il faut donc l’en empêcher.
Ils auraient l’aval de Bédié et la bénédiction de tous ceux qui veulent continuer d’arrimer le Pdci au Rdr. Les stratégies de pré-congrès viseraient ainsi à empêcher Banny de contrôler le parti, et maintenir le Pdci dans l’alliance avec Ouattara et le Rdr. Projet que rejettent beaucoup de cadres, à l’image de ce membre du grand conseil du parti qui a requis l’anonymat : « Toute cette situation à l’intérieur du parti nous met mal à l’aise. On est toujours dans les querelles de personnes. Pourtant, il y a des sujets plus importants à l’heure actuelle. De mon point de vue, le Pdci doit se remobiliser autour des questions utiles et plus importantes. Laissons Banny tranquille. D’ailleurs, qu’a-t-il fait de mal ? Qui de Banny et de Ouattara, Bédié devait-il vraiment soutenir pour passer le témoin ? ».
Diviser pour mieux régner
Ensuite, au niveau national, où, lui prêtant des ambitions présidentielles, l’on le positionne comme un adversaire inquiétant pour Alassane Ouattara en 2015. Dans un cas comme dans l’autre, Charles Konan Banny présente le profil de l’emploi. A la vérité, le dernier palier qui reste à franchir par le banquier, c’est celui de la présidence de la République. Ex-Gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, il a sensiblement le même parcours que l’actuel locataire du palais présidentiel ivoirien, Alassane Ouattara. Pour avoir passé une quinzaine d’années à la tête de la banque centrale africaine, Banny a eu le temps de tisser de puissants réseaux internationaux et diverses amitiés qu’il peut capitaliser. Même s’il n’a pas ouvertement déclaré de candidature pour la présidentielle de 2015, dans les milieux diplomatiques, il apparaît de ce fait comme l’un des adversaires les plus sérieux face à Alassane Ouattara. Et cela fait craindre dans le milieu pro-Ouattara, depuis la création de la Cdvr.
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