Pasteur Ahipeaud [CDVR-Londres] « il ya un temps pour la guerre et un temps pour la Paix… »

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Interview exclusive du pasteur Luc Ahipeaud, membre de la CDVR-Royaume-Uni


Londres – Interview réalisée par G.D.A avec Fatima Berthe Gooré Le Journal de Connection [ljdc.info] 20 mai 2013

 

Bonjour Pasteur ? Si je vous demandais qui est Pasteur Ahipeaud, en quelques mots ?

Je suis Luc Ahipeaud. Connu aujourd’hui sous le nom de Luc Dusucces. Je suis originaire de Lakota. Et je suis pasteur à Londres depuis janvier 1994, après des études Bibliques à Hamstead Bible School à Londres ici au Royaume Uni. Je suis marié et père de quatre enfants.

Depuis combien d’années résidez-vous à Londres en Angleterre ?

Je réside à Londres depuis 22 ans.

Que pensez-vous de la classe politique ivoirienne de ces 20 dernières années ?

Ce que je pense de la classe politique ivoirienne des 20 dernières années, c’est ce que j’ai toujours pensé depuis longtemps. Je crois que les choses n’ont fait que s’empirer. On devrait faire de la politique pour aider son peuple à être heureux, pas pour soi ou pour son clan. Ces vingt dernières années les choses ont été plus graves parce-que les enjeux matériels et financiers sont plus importants qu’au temps du président Felix Houphouet Boigny ou l’agriculture était notre première richesse. Aujourd’hui, on parle d’exploitation de pétrole, de Gaz naturel. Beaucoup de belles découvertes. Des richesses du sous-sol ivoirien qui ne peuvent qu’étourdir.

Comment avez-vous vécu l’évolution socio-politique de votre pays d’origine, durant toutes ces années ?

Il faut dire que j’ai vécu l’évolution socio – politique de mon pays avec beaucoup d’intérêts et de craintes surtout que, lorsque je quittais mon pays, le multipartisme avait juste quelques mois. Je voyais en cela un grand défi, mais qui nécessitait tout d’abord la mise en avant des intérêts du peuple ivoirien, devant celui des partis politiques. Ma crainte a été justifiée puisque la Cote d’ivoire a progressivement connu un coup d’état sous le gouvernement du président Henri Konan Bédié. Un chef d’état militaire, ensuite un autre coup-d’état Manqué sous le régime du président Laurent Gbagbo avec la mort tragique du premier chef d’état Robert Guei et la division de notre pays par une guerre civile.

Vous êtes le vice-président de la plateforme CDVR de Londres, dirigée par Roger Tebily Loué…

Oui je suis le 1er vice-coordinateur de la plate-forme CDVR – UK (Royaume Uni). Et ma décision d’être membre de cette plateforme a été motivée par les souffrances des Ivoiriens que j’ai rencontrés dans mon pays lors de ma mission en juillet 2012. Tous sont marqués par le traumatisme de la guerre post- électorale. J’ai voulu après des années de silence, être le porte-parole de tous les Ivoiriens qui en réalité, veulent la paix et la prospérité de notre chère Cote d’ivoire a tous. Sans compromettre le standard du vrai christianisme qui est basé sur l’amour, le pardon, la vérité et la justice de dieu. Ma présence continue au sein de la Plateforme CDVR-UK dépendra du respect de ces différents éléments cites ci- dessus.

Vous êtes aussi cité comme le président du comité d’organisation de l’arrivée du président Charles Konan Banny de la CDVR à Londres ?

Il m’avait été confié de présider le comité d’organisation de la visite du Premier ministre Konan – Banny à Londres dans le cadre du Lancement des activités de la CDVR au royaume Uni.

Pouvez-nous nous faire un résumé de cette visite ?

Je crois que la visite du président de la CDVR Charles Konan Banny a été parfaite depuis son arrivée sur le sol Britannique en passant par les différentes consultations qu’il a eu à son Hotel avec le groupe des Imams, celui des Pasteurs et le groupe des Femmes. Ayant prévu de recevoir le reste des personnes qui souhaiteraient le rencontrer lors de la soirée – Diner -Débat. Malheureusement la soirée n’a pu se dérouler comme prévu.

Avez-vous un message pour tous vos frères et sœurs qui durant cette soirée, se sont opposés à la présence du président Banny à Londres ?

Mon message reste celui du Dialogue entre nous ici au Royaume Uni. Après tout, nous sommes tous frères et la division n’a jamais été le remède de ceux qui veulent gagner une bataille. Il s’agit de la Côte-d’Ivoire qui se meurt. Je crois que je ne trouverai jamais ma place dans la CDVR si la politique politicienne des différents partis politiques de la Côte-d’Ivoire en devrait être la colonne vertébrale. Je ne suis militant d’aucun parti politique ivoirien. Et je ne compte même pas l’être. Chacun d’entre nous est appelé par Dieu pour accomplir une mission divine sur la terre. Moi je connais ma vocation et n’entends pas la mélanger avec autre chose.

Vous ne leur en voulez pas ? Vous ne leur gardez pas dent ?

Pourquoi en voudrais je a des Ivoiriens. C’est en effet le manque de pardon qui conduit à l’amertume qui, elle n’étant pas bien gérée produit la haine et la vengeance qui donnent naissance aux guerres civiles. Non, on ne peut pas être réconciliateur si on n’est pas prêt à faire fi de ses propres frustrations. Les Ivoiriens sont dans un tel état d’esprit qu’ils n’ont pas besoin de rancuniers pour les réconcilier.

Une certaine frange des ivoiriens accusent l’ambassadeur de Côte-d’Ivoire à Londres de diviser la communauté. Qu’en savez-vous ?

Si vous savez que je n’ai jamais cru au principe des accusations sans auparavant les confronter à la vérité. S’il y a des Ivoiriens qui accusent l’ambassadeur, il est de leur devoir de le rencontrer pour lui exprimer ce dont ils l’accusent. Je me suis rendu compte au fil des années dans le ministère du seigneur Jésus Christ que j’exerce depuis bientôt vingt ans que les hommes aiment régler leur problèmes par personnes interposées. Il est mieux d’avoir une confrontation sans peur que de continuer de parler dans les coulisses. Nous ne devons craindre que Dieu et lui seul, car c’est lui qui tient tout souffle de vie entre ses mains.

Un message pour la communauté ivoirienne résidant au Royaume Uni dans son ensemble ?

A tous les Ivoiriens de la diaspora au Royaume Uni, je voudrais simplement leur dire qu’un ami se choisit mais, un frère, on nait avec dans la même famille dont la mère s’appelle notre belle patrie la Côte-d’Ivoire. Venons tous ensemble pour réfléchir sur le retour d’une paix durable dans notre chère patrie. Fiers ivoiriens, le pays nous appelle…..

Concrètement quelles actions comptez-vous, vous et vos camarades de la plate-forme CDVR UK entreprendre en vue de rassembler les Ivoiriens en Grande Bretagne ?

Permettez que je taise cette question puisqu’il y a déjà les temps des consultations individuelles qui sont en cours. Aujourd’hui, je crois qu’il faut plus écouter ce que les frères et sœurs ont dans le cœur plutôt que de faire autre chose. Quand une personne est mécontente, on ne lui propose pas de direction sans lui faire la politesse de l’écouter.

Un dernier message à l’endroit des Ivoiriens et ivoiriennes partout dans le monde et surtout en Côte-d’Ivoire ?

Aux Ivoiriens dans le monde et surtout en Côte-d’Ivoire, je demanderais que chacun reçoive de la part de Dieu la guérison des plaies, qu’ont causées toutes ces blessures de la guerre depuis bientôt plus de dix ans. Cette guerre nous a tous fait un grand mal à quelque niveau que ce soit. Il faut maintenant que vienne le temps du repos de la part du seigneur Dieu et de Jésus Christ notre rédempteur. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix.

Quel est le message du Pasteur Ahipeaud à l’endroit de la classe politique ivoirienne en vue de la réconciliation vraie ?

Je voudrais premièrement m’adresser au gouvernement qui a mis sur pied la CDVR, c’est une bonne initiative. Cependant, ici au Royaume Uni, il m’est continuellement demandé pourquoi prôner une reconciliation si des hommes et des femmes qui n’ont rien à avoir avec la politique sont emprisonnées à tort juste parce qu’ ils sont d’un groupe qui a été favorable au président Gbagbo ? Pourquoi seules ces personnes font elles l’objet des poursuites militaires et judiciaires ? Il est clair qu’avec la récupération des terres des autochtones dans le pays WE de façon injuste par les étrangers, les tueries qui continuent dans ces différentes zones rendent le dialogue et la reconciliation difficiles. Nous serons aidés dans notre mission, si le gouvernement ivoirien rétablissait l’ordre et la justice car, en effet les ivoiriens en général de la diaspora ne refusent pas la reconciliation. A la classe politique, je voudrais dire qu’elle peut faire oublier feu Felix Houphouet Boigny, premier président de côte d’ivoire en redonnant aux ivoiriens le vrai bonheur qu’ils ont perdu. Ce que nous entendions souvent de la part du vieux : « le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu ». Œuvrer dans le sens de la cohésion sociale doit être leur objectif commun car si le peuple ivoirien et tous les habitants de la Côte-d’Ivoire arrivaient à disparaitre, qui seraient-ils en train de gouverner. Il n’y a pas de gouvernance sans peuple et il n’y a pas non plus de peuple heureux sans gouverneur qui aime son peuple. Chacun de nous rendra compte à Dieu au jour du jugement de la façon dont nous avons conduit notre vie sur la terre. Œuvrer tous pour le bien-être de tous. Alors l’histoire de la Côte-d’Ivoire se souviendra de vous, de générations en générations. Que dieu bénisse la Cote d’ivoire. Vive la Cote d’ivoire !

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