Hier l’AFP a, comme il se doit, informé les Français de « l’arrestation du chef de milice » Amadou Ouérémi. Apprécions ensemble les mensonges et travestissements de la vérité contenus dans cette dépêche … Pourquoi « milicien » et non « prisonnier de droit commun » ? Pourquoi a-t-il été « emmené », mais est-il resté néanmoins « accompagné de l’un de ses gardes du corps », ce dernier ne semblant pas être là comme second personnage aux arrêts, mais plutôt comme l’escorte autorisée d’un VIP ?
Pourquoi dit-on d’abord d’Ouérémi et de ses hommes qu’« ils défiaient depuis une dizaine d’années l’autorité de l’Etat » ̶ c’est-à dire l’autorité de Gbagbo, sous le contrôle du père de la rébellion Ouattara ! ̶, avant de parler d’une période difficile, dite « crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011 » ? Et que dire de son groupe armé de plusieurs milliers de miliciens « sympathisants », probablement toujours sur le terrain, et volontairement maintenu dans le flou, « quelques centaines d’hommes » d’après la dépêche …. En fait, il n’est plus que « planteur de cacao » : alors pourquoi vit-il dans la forêt ?
Et pourquoi retrouve-t-on toujours les « 3000 morts de la crise post-électorale», chiffre intangible du catéchisme AFP ? Evidemment, Ouérémi n’est qu’un suspect, il est « soupçonné » de vilaines exactions pendant ladite crise post électorale, il est soupçonné d’avoir sa part dans les trois mille morts… Ce ne sont pas les rescapés de Douékoué qui le soupçonnent, – personne n’a jamais daigné se pencher sur leurs statistiques -, mais des ONG étrangères, qui probablement n’y connaissent pas grand-chose…
Enfin la dernière partie de l’article veut nous faire croire que la priorité de Ouattara -et ce depuis qu’il est aux commandes de la Côte d’Ivoire -, « depuis la fin de la crise », a toujours été de « sécuriser l’Ouest »… Pourquoi y a-t-il eu encore le massacre de Nahibly, sous les yeux et avec la probable complicité du préfet Benjamin Effoli, spectateur silencieux et sans état d’âme des rescapés de Duékoué assassinés pour la deuxième fois…
Qui sont « les cultivateurs occupant des aires protégées dans l’Ouest, région riche en cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. » ? Les cultivateurs sont toujours utiles pour maintenir l’excellence de la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao. Pourquoi les chasser puisque le brave lecteur français qui lit cette dépêche est maintenu dans l’ignorance des convois burkinabés qui sont venus pas centaines remplacer les morts et les rescapés exilés, terrorisés ? Ces derniers, véritables autochtones et cultivateurs de café-cacao croupissent maintenant dans des camps à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; mais sont promis depuis quelques jours, grâce à une campagne de communication bien menée, à un retour triomphal dans une Côte d’Ivoire sécurisée, asptisée, réconciliée. Autre clin d’œil au Français ignorant qui ne peut que voir et saluer les gages de bonne conduite donnés par Ouattara.
Les « Trois mille morts » de la crise post-électorale, même s’ils sont officiellement composés de bons et de méchants des deux camps, sont toujours imputables à Celui qui croupit à la Haye : en effet, si le président Gbagbo s’était rangé dès le début à l’acceptation du « verdict » de la commission électorale contrôlée par l’Etranger, s’il avait, dès le début accepté le « verdict des urnes », il n’y aurait pas eu de morts. Voilà le message subliminal laissé à l’Occident. Ouattara incarne l’autorité et le droit qui lutte contre la pègre Ouérémi and Co. Un chef d’état d’une telle stature ne peut être que dans la vérité, puisqu’il lutte contre l’impunité ! Cette « capturation », sans effusion de sang et avec une telle maestria ne peut que nous renvoyer à un Etat aux structures fonctionnant normalement, où les frontières sont sécurisées, et où « les tensions foncières et ethniques » appartiennent d’ores et déjà au passé, puisque ce nouveau bouc émissaire d’une rébellion désormais désavouée, devenu seul loup ravisseur et seul mauvais berger a été mis hors d’état de nuire par « l’Etat de droit » !
Mais nous ne sommes pas dupes : comme il s’est rendu volontairement, de son plein gré, on imagine bien que « l’état de droit » s’est entendu avec lui pour ce qui est des modalités de sa reddition…
La suite du feuilleton nous informera sur les dessous de ce western ivoirien : l’analpha-bête, immigré à la fin des années 90 en Côte d’ivoire comme réparateur de vélos, restera-t-il l’idiot du village qui porte le chapeau de la rébellion ? Ou va-t-il secouer la farine dans laquelle on l’a roulé, pour en éclabousser les criminels en chef, ses commanditaires français et pseudo-ivoiriens, qui pour l’instant roulent encore carrosse en montrant patte blanche ?
Shlomit Abel, 19 mai 2013
L’arrestation de Amadé ouremi peut-elle mettre fin au génocide des Wê ?
Ce week end a été marqué par l’arrestation par les forces spéciales ivoiriennes du nocif du mont péko, Amadé Ouremi. Selon plusieurs sources celui-ci se serait rendu alors qu’il était indiqué que plusieurs éléments des FRCI s’étaient positionnés aux alentour de Duekoué depuis quelques jours. Et si Ouremi fut cité par plusieurs organisations de défense de droit de l’homme comme étant le principal fossoyeur des populations autochtones guérés de la région du Guémon, nul n’ignore les pires exactions commises par l’ex rébellion et leurs supplétifs dozos dans l’ouest ivoirien
Ecarter donc Ouremi du partage du butin de guerre maintenant qu’on a plus besoin de ses services ressemble bien à une mise en scène pour ne donner qu’un tout petit gage de confiance à la communauté internationale qui ne résiste plus à l’entêtement de leur poulain, Ouattara, installé de force en Côte d’Ivoire.
Enfin, si la nouvelle peut faire sourire quelques diplomates qui voient en cela un grand pas de la part de Ouattara, à l’ouest, la population, elle, veut retrouver l’intégrité de son territoire, retrouver ses plantations, retrouver ses maisons…et vivre en paix.
Ouattara peut continuer de distraire ses amis français par de tels coups médiatiques, la problématique des prisonniers politiques, le retour des exilés et l’ouverture du jeu démocratique reste la principale équation qu’il devra résoudre s’il souhaite bénéficier du peu de confiance du peuple ivoirien à l’approche des prochaines échéances électorales de 2015.
Eventnews TV
P.K.
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