Bahi K. Source: Nord-Sud
Bagohoua ressemblait hier à un champ de guerre. C’est que, la gendarmerie, lasse d’attendre qu’Amadé Ouérémi et ses hommes qui y ont établi leur quartier général et des plantations de café et cacao, quittent les lieux de leur gré, a lancé une offensive pour les déloger de là. Les gendarmes chargés d’éconduire les occupants illégaux, sont venus des escadrons de Danané, de Man et de Daloa. Mais, ces hommes de la maréchaussée qui n’avaient certainement pas bien apprécié la force de riposte d’Amadé Ouérémi et de ses hommes, ont été contraints de battre en retraite, au terme de la première journée d’offensive. Les occupants illégaux de la forêt classée du mont Péko, selon nos informations, ont opposé une farouche résistance à ces gendarmes. D’après nos informations, c’est hier, tôt le matin, que les hommes du général Gervais Kouassi, commandant supérieur de la gendarmerie, ont débarqué dans la zone. Très vite, ils encerclent la forêt classée, illégalement occupée depuis 2000, par Amadé Ouérémi. Vêtus pour la plupart de tenues de combat, de gilets par balles et de casques lourds, ces gendarmes étaient munis de roquettes, de Dca et des kalachnikovs. Mais, selon toute vraisemblance, cet arsenal de guerre n’a pas suffi pour mettre en déroute les hommes (plusieurs milliers, selon une source proche de la gendarmerie, ndlr) fidèles au réparateur de vélo devenu planteur et chef milicien. Joint par téléphone hier, le commandant Traoré Dramane, patron des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) basées à Duékoué, s’est refusé à tout commentaire sur l’opération de déguerpissement lancée contre Amadé Ouérémi. Mais, une source bien informée au sein de l’armée, assure que ce repli des gendarmes, est motivé par le souci d’éviter trop d’effusion de sang. Toutefois, la hiérarchie des Frci, déterminée à déloger ces occupants illégaux de la forêt classée du mont Péko, aurait décidé d’acheminer des renforts dans la zone. Il s’agirait de gendarmes partis d’Abidjan, de Yamoussoukro. Ils seront appuyés par les éléments des Frci du deuxième bataillon de Daloa et du Bataillon de sécurisation de l’Ouest (Bso). L’offensive lancée hier, rentre dans le cadre d’une vaste opération de déguerpissement des forêts et de domiciles illégalement occupés par des ex-combattants et des miliciens. La semaine dernière, le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, avait tenu une énième réunion technique sur le sujet, avec plusieurs structures impliquées. En ce qui concerne le mont Péko, situé à 25 kilomètres de Duékoué, il est illégalement occupé, sur une grande partie de sa superficie, par Amadé Ouérémi. A plusieurs reprises, l’ancien régime de Laurent Gbagbo avait déjà tenté de l’y déloger, sans succès. D’ailleurs, le 3 décembre 2010, le lieutenant de gendarmerie Esmel et cinq de ses frères d’armes, partis régler un litige foncier, dans la zone, étaient tombés dans une embuscade tendue par les hommes d’Ouérémi. Les gendarmes avaient été massacrés par ces hommes qui pensaient que les éléments de la gendarmerie venaient les déloger. Bien installés dans la mont Péko, Amadé Ouérémi et ses hommes disposeraient d’une bonne quantité d’armes, notamment de mitraillettes 12/7, de kalachnikovs et de roquettes…
Nord-Sud
Bahi K.
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