Par Fatima Berthe Gooré à Abidjan
Il faut le dire tout net, après les législatives , le ver était profondément dans le fruit. Les récentes locales et les tiraillements parfois violents entre « alliés », avaient fini de convaincre l’opinion publique ivoirienne de la fin de cette alliance circonstancielle du Tout Sauf Gbagbo, à la faveur de la présidentielle de 2010. C’était donc devenu un secret de polichinelle. Le RHDP ne tenait plus sur ses deux pieds depuis belle lurette. Ouattara le sait, Bédié aussi, Anaky Kobena l’avait annoncé depuis de longs mois. Les dignitaires du PDCI [y compris Bédié] qui n’ont jamais accepté cette alliance dans laquelle figure le RDR «un parti politique violent aux antipodes de la philosophie d’Houphouët», peuvent donc ricaner. Ils avaient raison. A part le poste de Premier Ministre [promesse de campagne] octroyé dans la douleur au PDCI, le parti cher à Houphouët-Boigny, dirigé par Henri Konan Bédié [80 ans], se sent-il concerné ou associé à la gestion d’un pays où le Parlement lui échappe, le président issu du RDR gouvernant par ordonnance ? Que nenni ! Qui contrôle l’armée FRCI et les dozos ? etc. Le vieux parti comprend peut-être tardivement qu’un pays ne se gère pas à deux. Et qu’une alliance fut-elle entre partis politiques dans un régime fortement présidentiel, ne devrait se faire sans prendre en compte les modes de gestions des uns et des autres. L’un préférant le dialogue, l’autre adepte invétéré de la violence sinon de la délinquance en politique. Les partis politiques, membres du défunt RHDP en s’alliant mettaient uniquement le ‘’Tout sauf Gbagbo’’ en marche. Oubliant du coup qu’après Gbagbo et son régime, il allait falloir gouverner le pays et s’entendre sur le minimum, malgré leurs différences. Les dernières locales [municipales et régionales] étaient la goutte d’eau qui devait faire déborder le vase. Et KKB l’a affirmé hier haut et fort «Ces dernières élections ont montré que malgré la présence de Gbagbo à la Haye, les élections ont été organisées dans la violence… depuis 2001, le PDCI n’a plus gagner d’élections. La raison est toute simple et je le dis à nos alliés. J’ai déjà fait le constat. La zone CNO est réservée exclusivement au RDR. La concurrence n’y est pas possible ». Et un observateur averti de la scène politique ivoirienne à Abidjan d’enfoncer le clou «Bon nombre de poids lourds du RDR ont lamentablement chuté aux dernières élections locales malgré les moyens financiers colossaux mis en œuvre [au fait d’où venaient ces montagnes d’argent ?] – ça devrait faire réfléchir mais malheureusement je suppose qu’aucune leçon ne sera tirée de ce fiasco ! » comme s’est empressé de le faire Bakary Nimaga, journaliste au quotidien proche du RDR Le Patriote, moins de 24H après la sortie de KKB.
Par Fatima Berthe Gooré à Abidjan
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook