Les négociations secrètes entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le chef de guerre Burkinabé Amadé Ourémi qui occupe illégalement la forêt du mont Péko à l’ouest de la Côte d’Ivoire virent au casse-tête chinois? Avant de partir, l’homme souhaite avoir une récompense à la hauteur de son effort de guerre, notamment un poste de préfet militaire.
L’ONU, les observateurs de la crise ivoirienne, les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont demandé formellement à Ouattara de mettre tout son poids dans la balance afin que l’occupation illégale de la forêt du mont Péko cesse. En vain. Depuis, les uns et les autres ont beau s’écarquiller les yeux, nul n’arrivait à comprendre les raisons pour lesquelles un chef de guerre analphabète, pouvait à lui tout seul défier l’autorité l’Etat.
L’insaisissable et inénarrable Mamadou Koulibaly, président du parti politique LIDER, avait donné une réponse voilée en qualifiant Amadé Ourémi de : « Star de la forêt du Mont Péko ». Traduisant ainsi clairement l’incapacité et l’impuissance du gouvernement ivoirien à expulser le chef de guerre de la forêt du mont Péko. Les partisans du président ivoirien se sont mêmes demandés pourquoi la méthode de l’élimination directe dont est friand Alassane Ouattara et qui a bien fonctionné avec le sergent IB n’est pas valable avec Amadé Ourémi.
Les réponses sont désormais connues. Selon des sources dignes de foi, Amadé est intouchable parce que soutenu par Blaise Compaoré. Amadé Ourémi tarde à se faire déloger de l’ouest parce qu’il est protégé par son compatriote Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, a qui, dit-on, le chef de guerre rendrait régulièrement compte de ses moindres faits et gestes dans la forêt du Mont Péko.
L’ETAT IMPUISSANT
Par deux fois, Alassane Ouattara a botté en touche sur le cas Amadé Ourémi. Deux voyages d’Etat à l’ouest où sévit le chef de guerre n’ont en effet pas permis de « solutionner » la question. Dernièrement, lors de sa conférence de presse de fin de visite à l’ouest, le président ivoirien s’est même permis une petite digression ridicule: » Dans le mont Péko un certain Amadé Ouremi refuse de partir. Ce dossier est en cours de traitement par le gouvernement, il n’y aura pas d’impunité… » clamera Ouattara Alassane devant des journalistes incrédules.
Le président ivoirien feint-il de ne pas connaitre le chef de guerre qui a activement participé aux batailles militaires qui ont permis son installation au palais présidentiel lors de la crise de la présidentielle de 2010 ? Ou alors minimise t-il à dessein cette annexion d’une partie du territoire?
Toujours est-il qu’une source proche du dossier note que les sorties de Ouattara ne sont rien d’autres que distraction de l’opinion. « Amadé Ourémi est le protégé de Blaise Compaoré. C’est un deal conclu au haut niveau. Et personne ne peut toucher à Amadé Ourémi tant que Blaise Compaoré n’aura pas donné son feu vert… » dira notre informateur. Décryptage : il faut tout simplement comprendre que s’attaquer à Amadé Ourémi, c’est s’attaquer au Burkina Faso.
Ceci expliquant cela, on comprend dès lors mieux pourquoi le cas Amadé Ourémi s’est invité le 5 avril dernier sur la table d’une réunion des ambassadeurs de la CEDEAO et de la Mauritanie. Ce jour là en effet, le ministre ivoirien des Eaux et Forêt avait dû se justifier abondamment sur l’inquiétude émise d’ailleurs par le Burkina Faso sur l’intention du gouvernement ivoirien de s’en prendre à de « sages travailleurs Burkinabé» installés à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Pour régler la question qui commence désormais à mettre Alassane Ouattara en réelle difficulté en interne comme à l’extérieur, le Burkina Faso a levé le pied en donnant récemment sa position. Un message clair a été envoyé cet effet à deux ministres ivoiriens. Notamment Paul Koffi koffi, ministre délégué à la Défense et celui de la sécurité Hamed Bakayoko : « Le président Burkinabé souhaite que le départ d’Amadé Ourémi se négocie… »
AMADE VEUT ETRE NOMME PREFET MILITAIRE
Amadé Ourémi qui ne souhaite semble t-il pas pour sa part la solution armée dont il sortirait perdant est prêt à aller à la table de négociation mais en ouvrant une boite de pandore. Du coté ivoirien, c’est Koné Zakaria, commandant en second du Bataillon d’Artillerie Sol-Air (BASA) de Côte d’Ivoire qui a été commis et désigné à cette tâche. Pourquoi lui ? Ce dernier à l’avantage de bien connaitre le chef de guerre pour l’avoir côtoyé quelques mois à Ouagadougou, quand il y séjournait sous la protection de Blaise Compaoré alors qu’il s’opposait aux accords de paix de Ouaga entre GBAGBO et SORO.
Aux dernières nouvelles et à peine commencée, cette mission aurait déjà rencontré un écueil qui fera sourire plus d’un. Fortune faite, Amadé Ourémi aurait désormais mis dans la corbeille des revendications pour son départ de l’ouest de la Côte d’Ivoire, sa nomination à l’instar des autres chefs de guerre, comme préfet militaire ou à défaut commandant d’un bataillon militaire. Il a raison. Pourquoi les autres et pas lui ? Si le ridicule pouvait tuer.
De Augustin Djédjé/ Eventnews Tv
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